Alexis Tcholakian pianiste
de Jazz au talent aussi grand que sa sensibilité, vient de faire
une entrée fracassante dans mon univers.
Découvert
lors du concert des 20 ans sur scène de Patrick Rondat, je lui
ais envoyé les photos que j'avais faites de lui, la suite ?
La
voilà cette suite, quelques messages échangés, une
invitation à son concert, une rencontre humaine au cours de
laquelle je la découvre cette sensibilité qu'il va laisser
éclater au cours du concert qui suivra éclaboussant le
public d'émotions et de talent.
Je lui ai acheté ses disques, Hidden Face double album contenant un CD solo et le second avec son énorme trio, ce Search for peace et un DVD qu'il a voulu m'offrir.
Search for Peace
me laissera un souvenir impérissable, il m'a suivi partout
depuis le concert et surtout, il était avec moi en vacances. Il
est encore là, au moment ou j'écris ce texte.
Ce disque est un truc personnel, Alexis
n'y interprète"que" deux compositions originales laissant libre
cours à l'hommage qu'il rend à des géants chers
à son coeur. Ce disque ne devait pas être vendu, il
était un projet à part, Alexis
l'avait fait pour lui, par plaisir, il est resté sur une
étagère pendant des années et puis un jour...
C'est For all we know
de J.Fred Coots qui ouvre ce disque et là, on est tout de suite
au coeur de cette fascinante beauté caractérisant de bout
en bout ce disque. Soul eye
(Mal Waldron) prolonge l'état de grâce nous emmenant vers
des rivages tranquilles, tout se joue dans la nuance voire, le silence,
et ce n'est qu'un début.
Close enough for love
nous enveloppe à son tour, difficile de ne pas tomber amoureux
d'un titre comme celui là, tout y est, les lumières
tamisées, la fille superbe à côté de moi en
plus, elle semble trouver extrêmement intelligent tout ce que je
lui raconte, et ses yeux. Au fond un pianiste joue une mélodie
d'une douceur incroyable, je me lève pour partir, faudra que je
revienne offrir un verre à ce type, oui, il le faudra.
Luiza (Antonio Carlos Jobim) joue dans un autre registre, plus mélancolique plus intime, Alexis
est éblouissant, le touché de ce mec est juste sublime de
douceur, de sensibilité. Ecoutez ses onomatopées, il faut
tendre l'oreille mais, elles sont là. Un très grand
titre, et ce n'est pas fini.
My foolish heart
(Washington / Young) est pour moi le titre le plus faible ou du moins,
pas celui que je préfère de mon point de vue, il manque
ce petit plus qu'on tout les autres titres et puis celui qui va suivre
est tellement bon que ...
Voici le premier des titres d'Alexis, A page has been turned en un mot comme en cent, ce morceau est SUBLIME
et ce ne sont pas les deux ou trois cent fois que l'ai
écouté qui me feront changer d'avis. Ce titre est
à l'image du pianiste, il est superbe, doux, gai,
sérieux, mélancolique mais pas seulement, c'est un pur
bonheur et un remède au blues. Très, très grand
morceau.
How deep is the ocean (Irving
Berlin) est un voyage dans le temps, plus ancien, plus daté dans
sa composition, il est une bonne transition avec un titre aussi fort
que le précédent.
Search for peace (Mc Coy Tyner) est je pense, celui que doit préférer Alexis,
je lui poserais la question , il joue avec une telle emphase que l'on
ne peut que comprendre et percevoir l'émotion ressentie par son
interprète. Alexis fit preuve d'une retenue qui confère à ce titre une puissance émotionnelle totale.
L'île aux signes est
la seconde composition originale, jouant dans un autre registre que la
première, pour définir ce titre, je dirais que si le mot
"sensualité" n'a aucun sens pour vous, ce titre devrait vous
faire comprendre ce que cela signifie.
Blame it on my youth (Oscar
Levant) pourrait être cette musique de bande originale, à
la fin du film, au moment ou la fille disparaît de la vue de son
amoureux, cet instant ou il sait que...c'est fini. Titre d'une
beauté à pleurer, ou à partir à la
recherche d'une autre fille après tout...
A child is born (Thad
Jones) à la double charge d'être pour moi, l'apogée
de ce disque sublime et pour tous, d'en être la fin. Ce titre ne
pouvait être qu'à la conclusion d'un tel album, il contient
tout ce que ce disque distille au cours de ses titres.
Belle conclusion
à un album d'exception.
Ricardo
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