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PORTRAITS - BERT JANSCH 3 NOVEMBRE 1943 - 5 OCTOBRE 2011
PORTRAIT - Bert Jansch - 3 novembre 1943 / 5 octobre 2011
REDACTEUR : HUBERT BAYET
Davey Graham était parti en décembre 2008 ... Les guitaristes perdaient alors un des pères du renouveau de la guitare acoustique, un de ses musiciens à part qui, sans pour autant atteindre la célébrité, influencent les autres de façon profonde et définitive.
Le mercredi 5 octobre 2011, un autre être d'exception nous a quittés. Non, bien sûr, je ne parle pas du « génial » concepteur qui parvint à rendre indispensables des gadgets de luxe toujours plus sophistiqués ...
Je parle de Bert Jansch. Lui aussi comptait de nombreux admirateurs parmi les musiciens célèbres ... de Bob Dylan à Pete Doherty en passant par Neil Young.
Il était très discret et, d'après les premières critiques le concernant, possédait un don particulier pour être totalement insignifiant jusqu'à ce qu'il se mette à jouer... mais passons ... Vous trouverez tout sur sa biographie dans le vaste web... parlons donc un peu de sa musique.
Ses albums comportent des chansons et des pièces instrumentales. Sa voix n'était pas extraordinaire mais possédait un timbre très typé et, surtout, ses textes étaient pleins de délicatesse.
Que ce soit dans les chansons ou dans les pièces instrumentales, son jeu est souvent assez minimaliste... Avec peu de notes bien choisies, il savait construire de petits univers poétiques.
Même avec peu de notes, ce n'est pas toujours facile à interpréter car les raffinements sont variés. La main gauche doit être très mobile pour danser sur le manche, comme une araignée. De plus, il utilisait volontiers des rythmes inhabituels (la chanson Wayward Child dans l'album Rosemary Lane utilise un 7/4 ternaire ...)
Plusieurs pièces sont basées sur un motif assez court qui se répète mais la façon dont les basses et les aigues s'organisent donne à l'ensemble une puissante force d'évocation. Thinker's blues (Album It Don't Bother Me), Véronica (Album Bert Jansch) ou Wishing Well (Album Birthday Blues) constituent, entre autres, d'excellents exemples.
Ce gout particulier pour les musiques « répétitives » atteint des sommets dans certaines pièces de l'album Bert And John (sorti en 1966).
Ce disque reste, 45 ans après, un monument indémodable et unique en son genre.
Si vous ne les connaissez pas, je ne saurais trop vous conseiller d'écouter aussi deux autres albums réalisés quasiment au même moment :
Another Monday de John Renbourn.
Les instrumentaux One for william et Ladye Nothynges Toye Puffe illustrent la direction prise par Renbourn, direction qui allait se confirmer dans les albums suivants.
Jack Orion de Bert Jansch :
La pièce The Gardener fait partie des morceaux qui m'ont beaucoup « impressionné » ... Blackwaterside "inspira très fortement" Jimmy Page qui en fera Black Mountain Side...
(à ce propos, Bert Jansch dira : "ripped me off, didn't he? Or let's just say he learned from me.")
J'espère que ce petit tour d'horizon vous donnera envie d'aller plus loin.
