Depuis hier (23 avril 2013) les cônes sont en berne et le monde de la « slide guitar » est sous le choc.
Personne n'arrive à le croire… pourtant l'information a parcouru le globe se relayant d'antennes en écrans… Bob Brozman vient de mourir.
« Bob Brozman est mort »… c'est un concept impossible à intégrer pour qui a un jour croisé cet homme incroyable… Bob n'était pas un simple musicien… Bob était LA musique… Bob était LES musiques…
Bob était partout, il courait vite, très vite… il courait sur le manche de ses guitares, ukuleles…. Il courait vers les aéroports pour jouer sa musique aux quatre coins du globe… il courait partout où il pouvait faire partager ses notes… il était sur scène, en loge, dans le public, discutait de guitares et de rythmes afro caribéens à une heure du matin sur les parkings après les concerts, Bob partageait ses mots, ses notes…. Bob avait la pèche, la patate… Bob était « à donf » comme il adorait le dire !
Dans ses work-shops Bob était bien plus que passionnant… il donnait certes des « plans de blues » (pour ceux qui le désiraient) mais surtout, il ouvrait nos oreilles et nos yeux sur la musique, sur les musiques… sa pédagogie offrait d'ailleurs différents niveaux de lecture.
Bob est et restera l'homme qui aura permis à bon nombre d'entre nous de découvrir le monde merveilleux et fascinant des instruments à résonateur… nous sommes fort nombreux je pense à avoir vu notre premier National style 0 ou notre première Triplate National grâce à Bob.
Bob a défriché le terrain et fut un pont entre nos instruments et Sol Hoopii, Charley Patton ou Tau Moe. Il a usé ses oreilles sur les 78 tours enregistrés par ces maîtres… Bob connaissait ses classiques mieux que personne… mais il était avant tout un créateur de musique d'aujourd'hui, de notes contemporaines… un musicien vivant… tellement vivant.
Bob était UN show-man sans pareil… un colporteur de sons…un globetrotteur avec toujours au moins cinq guitares en soute (le charango il le prenait en cabine)… Bob était là… là ou ailleurs… au Japon, en Australie, en Ecosse ou à dix set kilomètres de chez vous.
Bob était de toute façon toujours un peu avec nous dès que nous mettions nos onglets ou que nous prenions nos steel bar… donc Bob sera toujours là, toujours dans un coin de nos têtes… on n'oublie jamais le passage d'un roi… surtout d'un roi de la slide guitar, d'un king de la triplate d'un master de l'Ukulele.
Bob jouait avec un bottleneck qu'il s'était fabriqué à l'âge de 15 ans « never lost it, never broken it »…
Hier Bob a cassé son bottelneck pour de vrai… et ce sont nos guitares qui pleurent en de lents glissandos sur un open de Sol mineur.
Aël - le 27 avril 2013 - le site de Bob Brozman - Le blog d'Aël
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