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Dignes
représentants d'un Black Metal Norvégien soit, un
truc speedé, aigu, court et joué à fond, auteurs
de monuments du genre avec Liberation en 2003, Beyond
the Apocalypse en 2004 (avec une benne de démos et bootlegs
entre deux) puis de Hellfire mon préféré,
ces mecs n'ont jamais fait dans la subtilité ou le point
de croix.
Avec ce Revelations of the Black Flame, Frost, Ravn
& C° viennent de démontrer plus qu'avec n'importe
quel discours, qu'ils sont libres, de tout et de tous.
Si le précédent Hellfire était
le truc le plus aboutit dans le genre Blast beats, Riffs de la mort
et chant funèbre, ce Revelations ouvre un autre
chapitre.
Un cri terrible qui vient se mêler à d'autres hurlements,
un bruit sourd de machine qui peu à peu recouvre tous ces
cris, une pulsation sourde d'où émerge la batterie
puis, un Riff plombé et enfin Ravn susurrant "
Let the darkness fall".
C'est Invocation et d'emblée, non seulement le ton
est donné mais le décor est aussi planté: bienvenue
en Enfer.
L'introduction est somptueuse, bien sur Serpentine Sibilance
avec son tempo lent, à la limite du Dark Metal prends la
relève, on a le sentiment d'entendre une armée de
démons chantant et marchant au pas, Frost porte ce
titre du haut de son trône.
Horns est le titre le plus conceptuel jamais entendu de la
part de 1349, pendant plus de trois minutes, aucun instrument,
ligne de chant ou quoi que ce soit d'autre que des bruits sourds,
inquiétants, oppressants. Ce titre vous vrille le crâne
enserrant vos sens de plus en fort jusqu'à une fin aussi
espérée que soudaine.
1349 redéfini à sa façon avec
ce Horns, le Dark Metal.
Après un titre aussi écrasant, Maggot Foetus...Teeth
like Horns déboulant tous Blast beats dehors nous apparait
comme une bouffée d'oxygène au milieu d'un incendie.
On a là un 1349 plus familier, le tempo remonte
Ravn se lâche et Frost martèle ses tambours
comme si il voulait que tous se désagrège autour de
lui, arrive un chorus de la mort ultra rapide, encore deux strophes
et...
Misanthropy envahi l'espace entre nos deux oreilles, des
accords de piano joués à l'envers ou plutôt
la bande jouée à l'envers mêlés à
une sorte de grésillement nous plongent dans une
sourde mélancolie puis, de nouveau ces bruits angoissants, bruits
de...machines mélangés à un Riff lourd et obsédant
qui va aller crescendo pour redescendre et laisser la place à
des accords de guitare annonçant Uncreation.
Ce titre est merveilleux, de lourdeur, de sombre empathie, d'une
noirceur qu'aucune lumière n'altère.
Le chant de Ravn noyé par des Riffs acérés,
la batterie monolithique de Frost et la basse ajoutent à
cette atmosphère. Là encore des voix que l'on imagine
appartenir à des damnés se font entendre enfin, deux
solis totalement magiques nous clouent jusqu'au bout du titre. C'est
majestueux.
Pour continuer sur cette fabuleuse lancée, 1349 nous
assène une reprise de Pink Floyd extraite de leur second album
A saucerful of Secrets, il s'agit du Set the controls
for the heart of the Sun.
Ré arrangé par Ravn et Frost ce titre
cosmique quitte le ciel pour les enfers, difficile de penser à
autre chose qu'un paysage totalement chaotique, les passages double
pédale / basse monstrueuse / voix hachée sont d'une
sublime noirceur. On est loin de l'ambiance Floydienne et c'est
foutrement bon.
Solitude prolonge le cauchemar, encore très Indus
dans l'âme, seuls quelques arpèges de fin amènent
un peu de musique car ce titre est celui de la transition, il nous
propulse vers le dernier sommet ou...le dernier trou car juste à
la suite vient...
At the Gates ce titre n'est ni lent ou lourd ou Dark ou Black
ou monolithique il est...tout ça à la fois, compactez
tout ce que j'ai décrit au cours de cette chronique, les
bruitages Indus, la basse tueuse, la frappe écrasante de
Frost, la voix d'outre tombe de Ravn secouez le tout
et laissez ce titre vous exploser la tronche.
Fin.
Fin ? Oui et non. Oui le premier disque est fini.
Non, car le second commence.
Ils ont du se sentir obligés de ne pas faire qu'un disque
aussi décalé de leur genre, ils ont du se dire que
les Fans qui prendraient le risque d'aimer ce Revelations
méritaient un cadeau, pour les autres...
Un live datant de 2005 nommé Works of Fire, Forces of
Hell propose en 44mn et 57 secondes un voyage plein d'une violence
totale qu'ouvre Hellfire et que clôture Slaves to
the Slaughter.
Ricardo - Octobre 2009
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