Ces dernières années, on a plus entendu parler de Khaled pour des raisons extra-musicales que pour des motifs artistiques, résultat d’une série d’accidents de parcours qui l’ont contraint à une quasi absence discographique ; les aléas de la vie avaient réduit au silence une des plus grandes voix du Maghreb. Une errance passagère qui se solde par un retour, non en force, mais en grâce.
On parle souvent de l’album de trop, on devrait ici évoquer l’album de pas assez, celui qui manquait pour parfaire une discographie qu’on aura pu juger inaboutie. Les sirènes FM des sons synthétiques ont été ici délaissées et les formats à l’occidentale ont fait place à un album plus ancré dans la tradition musicale. Des choix radicaux mais assumés : Martin Messionnier, l’homme qui se cachait derrière les premiers enregistrements des années 80 est retourné aux manettes, enregistrant dans les conditions du direct, autorisant les préludes vocaux (les mawwals bannis des productions européennes, parce que trop « typés ») et invitant les instruments authentiques: le son du gembri des voisins gnaouas du Maroc, rugueux et âpre, le oud, la flûte ney, l’accordéon et l’orchestre égyptien. Capté directement au Caire, ce sont ces cordes soyeuses qui donnent à Liberté la patine et le lustre, et finissent de recentrer le propos en réconciliant définitivement Khaled avec ses racines. Quelques reprises (Raikoum, Zabana) soigneusement choisies finissent de compléter un disque qui malgré quelques excès mélodramatiques reste généreux et sincère, et devrait réconcilier Khaled avec ses publics des deux côtés de la Méditerranée.
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Track-list :
Hiya Ansadou (Intro)
Hiya Ansadou
Raikoum (Intro)
Raikoum
Ya Bouya Kirani
Gnaoui
Zabana
Liberté (Intro)
Liberté
Soghri
Sidi Rabbi
Yamina (Intro)
Yamina
Papa
Sbabi Ntya
Minoun (Intro)
Ya Minoun
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