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Voici un disque
qui nous vient tout droit de la Côte d'Ivoire, d'Abidjan,
sa capitale via un bref détour par la FNAC mais bon, cela
n'aura en rien altéré la magie de cette galette.
Comme il faut rendre à César ce qu'on lui a taxé,
je vais le faire. Je dois la découverte de cet artiste à
un type auprès duquel j'ai la chance de pouvoir passer pas
mal de temps.
Non seulement il m'a fait découvrir une partie de son
Afrique avec un autre regard, celui d'une artiste, Marguerite
Aboué créatrice du personnage de bande dessinée
Aya de Youpogon banlieue d'Abidjan surnommée
Yop City "pour faire américain" (dixit
le personnage) mais j'avoue que son regard à lui teinté
d'un humour particulier me fait parfois regarder les gens autrement.
Il est arrivé ce matin là en me demandant si je connaissais
Victor Démé, il était allé faire
un tour à la FNAC et avait craqué sur ce disque. Il
me l'a prêté pour que je l'écoute.
Grosse claque, je ne suis pas un érudit en matière
de musique africaine, d'ailleurs considérer qu'il n'y aurait
qu'une seule musique africaine serait aussi stupide que de considérer
qu'il n'y ait qu'une seul forme de Blues.
Je ne vais pas me la raconter en la jouant "mec qui sait
tout", si vous voulez connaître mieux Victor,
vous trouverez sans aucun mal des articles de lui sur le Web parce
que ce mec est quelqu'un là bas, à Abidjan.
Il a toujours voulu chanter, il l'a fait pendant des années
puis une sale maladie l'a coupé net dans son élan.
Il considère ce disque comme une sorte de victoire sur ce
qu'il a eu à traverser.
Victor est un type que l'on pourrait croiser dans le métro,
ses influences, il les porte dans son cœur, de la musique latine,
des rythmes tribaux, son jeu de guitare est flamboyant, il illumine
chaque titre de cet album.
Victor chante à la gloire des femmes qui ont bâti
son pays, il chante l'amour de son pays, avec tendresse, force,
détermination talent et par dessus tout, beauté.
Ce disque est une merveille, je regrette de ne pas comprendre ses
mots, ils respirent une force tranquille, une sorte de sérénité,
celle que peut avoir un type qui a du traverser un désert
à pied pour se retrouver...à son point de départ.
Les mélodies sont sublimes Djôn Maya en
est un des nombreux exemples émaillant ce disque tout comme
Tama Ngnogon ou encore Chérie.
Peuple Burkinabé est un cri du cœur,
un appel à tous les Burkinabés à rentrer au
pays, s'unir pour vaincre la pauvreté. Ces phrases respirent
cet incroyable optimisme qui semble habiter tous les Africains que
j'ai pu croiser à ce jour.
Des hommes capables de partir loin de chez eux pour faire vivre
les leurs, des hommes et des femmes dont les racines restent fermement
ancrées au pays, quelle que soit la distance.
Parmi ces hommes, un type pourrait réussir à toucher
votre cœur si vous lui en donnez la chance, laissez vous tenter
par l'écoute de ce premier disque éponyme de Victor
Démé.
Ricardo - http://www.myspace.com/victordeme
PS: Merci Francky
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