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Ce 31 Mai 2009
risque de rester gravé dans la tête de pas mal de monde,
Patrick Rondat fêtait ses 20 ans de carrière
sur la scène du Nouveau Casino à Paris.
Dès que j'ai eu vent de cette date, plein de choses se sont
bousculées dans mon crâne de piaf, celles du domaine
du fantasme d'abord, genre allait-il nous ressortir ses premières
guitares ? Le show serait il assez long pour balayer sa discographie
? Les mecs qui l'ont un jour accompagné allaient-ils être
tous là ?
Et puis, une idée bien ancrée celle là, dans
la réalité: allait il m'accorder une interview sachant
que je ne risquais pas d'être le seul à en vouloir
une ce jour là, avant cet événement là.
Et alors ?
Oui dans les deux cas, les mecs qui l'ont accompagné étaient
là et oui, j'ai eu l'interview, une longue interview car
Patrick a accepté un voyage dans le temps au cours
duquel il revient sur tous les albums de sa discographie, ses rencontres
majeures aussi mais ça, vous le lirez au plus tard, à
la rentrée.
Des surpises il y en a eu au cours de cette soirée, la première
une première partie assurée par le guitariste et le
chanteur de Koritni venus jouer trois titres...en acoustique.
Grand moment car ils ont joué en toute simplicité,
ils ont visiblement pris beaucoup de plaisir et puis il faut dire
que les versions acoustiques rendaient superbement bien, la reprise
de Dead or Alive de Bon Jovi aura conquis tout
le monde.
Le nouveau Casino était blindé, il y avait du monde
partout mais alors vraiment partout et rien que ça, c'était
génial. Je sais que Patrick draine un public très
fidèle mais c'est une chose que de la savoir et une autre
que de pouvoir s'en rendre compte au cours d'un tel événement,
le mot n'est pas trop fort.
Donkey Island à entamé les hostilités
avec Manu Martin aux claviers, le fidèle Manu,
Patrice Guers à la basse et Dirk à la
batterie ce que l'on peut considérer comme le line up classique
de Patrick et d'emblée, ça l'a fait.
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Manu
Martin & Patrick
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Manu
est là depuis maintenant un bon moment, son talent de faiseur
de sons est remarquable, replongez-vous dans Ephemeral World
et vous en prendrez toute la mesure.
En plus d'être talentueux, Manu est un mec d'une sympathie
totale, il était heureux d'être là, parmi la
bande de potes venus ce soir là jouer avec Patrick
et malgré la pression liée au fait d'ouvrir le show,
je l'aurai vu sourire plus d'une fois.
Un mot aussi à propos de Patrice, ce mec est aussi
talentueux que discret, fidèle au poste depuis pas mal d'années
lui aussi, son jeu toujours impeccable bien que d'un niveau technique
effarant fait partie du son de Patrick.
Il existe un grand respect entre ces deux là, Patrick
lui concédera même un interlude pendant lequel Patrice
se lâchera complètement.
Manu, Patrice et Dirk auront donc été les premiers
en plus du titre précédent, ils vont enchaîner
comme à la parade avec Ephemeral World.
Bon à ce niveau l'ambiance est déjà bien moite
mais le mec qui va arriver, va carboniser tout ce qui faisait mine
de vouloir rester au frais.
Le voyage dans le temps commence, et Patrick s'apprête
à nous jouer Just fo Fun, nous sommes en 1989
et à la basse se tient un certain Fred "Fredo"
Guillemet.
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Patrick
& Fred "Fredo" Guillemet
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Fred va
débouler sur scène avec un stetson vissé sur
la calebasse, sa basse de type Explorer son talent mais surtout,
sa patate. Je l'avais déjà vu sur scène avec
l'inénarrable CLAFF, j'avais pu mesurer le talent
du gus mais là, ce n'était pas un soir ou un concert
comme tant d'autres dans sa carrière.
Sa prestation aura laissé un sentiment que l'on pourrait
ressentir après le passage d'une tornade. Grand mec.
Le concert est lancé et il va prendre de la vitesse, retour
de Manu, Patrice et Dirk pour le titre phare
de Ephemeral World, j'ai nommé Thetys.
On peut considérer ce titre comme un grand classique, représentant
le talent de compositeur de Patrick et sa bande, ce titre
"à tiroir" est un monument, il fait partie du répertoire
depuis maintenant cinq ans et est devenu un classique attendu par
le public.
Sans doute finira t'il par se hisser au niveau d'un Amphibia
devenu quand à lui, légendaire.
Mais voici venu le moment d'accueillir un invité dont le
monde musical est très loin du Rock ou du Metal, Hervé
N'Kaoua monte sur scène pour interpréter deux
titres. Le premier issu du dernier album de Patrick sobrement
intitulé "Patrick
Rondat - Hervé N'Kaoua" entièrement
dédié à l'amour que porte Patrick à
la musique classique.
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Hervé
N'Kaoua & Patrick
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Si un extrait
se prêtait particulièrement, de mon point de vue, à
un concert comme celui de ce soir là, c'est bien celui de
Kreisleir, la douceur de ce morceau nous amène
naturellement à ne pas voir ou percevoir l'invraisemblable
technique et le travail qu'il aura fallu pour parvenir à
le jouer avec autant de justesse et de talent.
Hervé va rester sur le titre suivant Mindscape.
Aussi à l'aise dans un univers qui n'est pas le sien, j'avoue
que j'aurais pris beaucoup de plaisir à le voir interprété
avec autant de rigueur et de justesse ce titre échappé
de Rape of The Earth.
Grand moment.
Les invités vont se succéder tant aux claviers qu'à
la batterie sur les titres Backhand et le célèbre
Burn Out. La soirée avance et clairement on
attends avec impatience un invité, un mec qui aura accompagné...non
qui aura joué avec Patrick pendant près de
10 ans, dire qu'il aura d'une façon façonné
une partie du son de Patrick ne serait pas mentir mais dire
que jouer avec un mec de ce niveau tous les soirs aura sans aucun
doute monté la pression à un degré invraisemblable,
ne sera que lui rendre justice.
Patrick prend le micro, explique que la set list à
été bousculée parce qu'un invité à
eu un peu de retard mais que comme "c'est quelqu'un qui
compte pour moi, on pouvait faire ça pour lui" et
là entre, Pascal Mulot.
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Avec l'arrivée
de Pascal, tout s'accélère, non seulement ce
mec est capable de monter sur scène, juste comme ça,
sans sound check ni rien, avec une relique à la main, une
putain de basse Steinberger, le fameux stick
Steinberger mais en plus, on aura tous le sentiment que
la dernière fois que ces deux là ont joué ensemble,
c'était... la veille.
Le plaisir est palpable, ces mecs sont des monstres, Pascal ne
joue pas sur le côté, il joue en face de Patrick
et si jamais il s'éloigne, Patrick va le chercher.
Ils affichent tous les deux la banane des grands jours alors que
Ultimate Dreams et French Message nous
sont envoyées comme deux boulets rouge vifs.
Ce duo est un des sommets de cette soirée, Pascal
va quitter la scène sous des applaudissements tonitruants
et l'espace d'un instant, il y aura comme un vide. A ce stade, je
ne sais plus ce que l'on peut attendre de plus, non vraiment pas,
j'en viens à penser que cela va se finir en pente douce.
Tragique erreur.
Après un LadyBoy joué avec son line
up standard, va arriver un homme qui va s'installer très
nonchalamment derrière les claviers, Patrick nous
explique que cet homme Alexis Tcholakian, il l'a rencontré
alors qu'en 1989 il devait faire la tournée française
du Blue Oyester Cult, BÖC pour les intimes, il
manquait un claviériste.
Il contacte Alexis le soir avant de partir, lui file les
partitions, celui-ci les apprend dans la nuit et l'accompagnera
ensuite sur toute la tournée.
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Monsieur
Alexis Tcholakian
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Patrick
explique qu'ensuite Alexis à "très
mal tourné, il devenu pianiste de Jazz" avec un
grand sourire.
Avec une surprenante douceur, nous allons changer de monde, quitter
celui du Rock / Metal instrumental pour entrer dans celui plus feutré
du Jazz, alors que Patrick s'installe avec sa magnifique
guitare acoustique (modèle exclusif réalisé
par Xavier Petit), Alexis, se concentre.
Patrick prend à nouveau le micro, il nous explique
qu'ils vont jouer Nuages de Django Reinhardt
dans une version qui ne sera ni Rock ni rien d'autre qu'improvisée.
Deuxième sommet de cette soirée, voir jouer Alexis
est un instant rare, il chante chacune des notes jouées,
de temps à autre il lève son regard vers Patrick
qui tout sourire accompagne ses notes avec des phrasés venant
d'ailleurs.
Sans doute le moment le plus intimiste du show et ce, malgré
une salle pleine à craquer. Personne n'aura émis le
moindre son pendant ce titre, aurons-nous tous été
conscients du moment rare que nous vivions ?
Retour du line up standard pour un Amphibia qui prendra
la relève, un break pour annoncer le gagnant d'un concours
et se seront Born T Buy, Barbarians at the
Gates et le Tribute à Vivaldi qui viendront
finir cette soirée en beauté.
Avec l'humour qui le caractérise, Patrick s'est dit
partant pour les 40 ans de scène car dans la mesure ou son
jeu de scène "est modeste" il pourra tenir
par contre il arrêtera là parce que c'est le tempo
qu'il ne tiendra plus sinon.
Bon, bah, le rendez-vous est pris alors, en attendant, on veut bien
le voir jouer dans l'intervalle.
Ricardo
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