Hors
catégories, hors concours aussi, ce disque est si immense,
si intense, si touchant et émouvant que, cet album ne pourra
pas être contenu dans une de ces catégories que les
gens aiment à définir pour se rassurer en classant
un artiste.
Pour autant, je vais vous dire ce que ce disque n'est pas: un ramassis
de chansons à l'eau de rose, de chansons pseudo réalistes
et autres conneries du genre.
Vous aimez sentir ou, ressentir les émotions que met un artiste
dans ses chanson ?
Ce
disque est pour vous.
Myriam Kastner nous ouvre avec cet album, la porte de son
univers, celui d'une fille simple, mature au terme de ces quatre
années qu'il lui aura fallu pour venir à bout de ce
disque.
J'aime le regard qu'elle pose sur la vie, ces histoires reflètent
ce regard mais cet album contient beaucoup plus que cela, il est,
à un degré invraisemblable, rare et beau parce que
sans fard ni lumières, il est: personnel.
Je suis touché par ces chansons, vous allez l'être
aussi, elles sont si simples et pourtant profondes, tellement
profondes...
Brandebourg ouvre ce disque, histoire d'une rencontre
après une séparation liée au mur de la honte
qui séparait l'Allemagne de L'Est de celle de l'Ouest. Lisa
attend Peter passé le premier...
Il n'y a rien de triste ou de nostalgique, juste un très
beau titre, il fait part du doute, après toutes ces années
vont ils se reconnaître ? Que va t'il se passer ?
Superbe et définitive introduction.
Léo et son tempo enjoué, c'est l'histoire
d'une fille que n'est plus avec lui, elle est là "par
hasard", parce qu'avec simplicité et sincérité,
elle admet avoir aimé cet amour purement physique, cet abandon
total sans promesses. Elle ne veut pas / plus n'être plus
ensemble. C'est simple, beau et, tous les mecs écoutant ce
titre voudront être, ne serait ce que l'espace d'un instant,
le Léo d'une fille.
Suis moi est une chanson d'amour encore plus forte,
l'intro slidée doublée d'une guitare sèche,
amène un texte simple, une fille dit, chante à son
homme de la suivre, de faire fi des conneries, de ces chaînes
qui entravent, elle lui dit qu'il y aura forcément des hauts
et des bas, l'appelle "mon ange" elle est prête
à le suivre si il tombe car, si c'était le cas, elle
tombera avec lui. Définitif.
C'est pas Venise avec son intro hindoue estpour moi,
la chanson la plus forte de cet album, Myriam à
écrit là un des textes les plus émouvants quil
m'ait été donné d'entendre, ces mots sont faussement
simples mais, vraiment touchants "Y'a des Rimbaud dans les
Bistrots / Des Luther King et des Gandhi ici, aussi / Pas que des
crimes, des commissaires / Mais du sourire aux commissures"
ces mots posent un regard simple, ni clair ni obscur sur les cités.
Cette chanson parle à un ado de 16 ans dont c'est l'univers,
essaie de lui dire que la vie c'est ce qu'on en fait, pas
ce qu'on nous en dit.
Avec ce texte, Myriam se hisse à un niveau d'écriture
d'une beauté simple et touchante. Les rimes employées
sont plus importantes que les mots en eux mêmes. Faire passer
des émotions sans effet de syle voulu n'est pas à
la portée de tout le monde.
Les hommes voyagent léger est une chanson que
je connais depuis la première fois que j'ai rencontré
Myriam, cela remonte à plus de quatre ans. Ce titre est
une merveille décrivant la vision opposée d'une fille
qui espère beaucoup d'un homme qu'elle vient attendre, sur
le quai d'une gare avec sa valise à la main et, de cet homme
qui lui, n'est venu chercher qu'un instant d'abandon.
Au delà du texte, écoutez Myriam s'envoler
sur les couplets et surtout, à la fin. Whaow, je l'aime cette
fille.
Nager comme papillon chanson légère,
chanson de liberté, totale, sans regrets pleine d'espoir.
Seconde vraie chanson d'amour, sublime et sans concession, Take
Care est le titre que j'aime le plus. Je ne sais pas quoi
écrire pour vous sensibiliser à sa beauté.
Je vous laisse en juger par vous même.
Encore l'histoire qui se répète vient
reposer le vaisseau après sa précédente envolé
vers les étoiles, moins chargée émotionnellement
pour autant, ce texte reste d'une beauté totale seulement
voilà, le titre d'avant est juste, tout juste, majestueux.
L'humeur à l'Anglaise est un titre joyeux,
gai, elle se fout de cette pluie, de ce ciel gris, "Le Ciel,
faut lui donner envie" chante t'elle. Quoi, besoin d'autre
chose pour comprendre ?
Je veux voir chanson d'une fille forte, prête
à se relever de tout, à assumer ses rêves, ses
échecs, avec force, faiblesse, conviction, doute mais surtout,
avec amour.
100 mètres plus loin que l'Enfer est un texte
d'une force d'autant plus grande qu'à aucun moment dans cette
histoire d'un Dieu parlant avec une âme, lui demandant de
le rassurer en lui espérant qu'un c'est "d'un autre
Dieu"que l'on parle sur Terre, à aucun moment, un
jugement n'est porté. Et cette voix, putain cette voix qui
vous prend aux tripes, vous chavire le cur. Très grand
titre avec cette conclusion "Aux hommes j'croyais bien faire
/ J'ai laissé la liberté / Mais qu'ils ne sachent
pas quoi en faire / Ça, je n'y avais pas pensé".
La qualité de cette chanson est une fois de plus énorme,
Myriam a réussi l'écriture d'un texte sur un sujet
sensible depuis le que le poiltiquement correct règne, ses
mots sont beaux, ils m'ont fait penser dans la démarche,
dans ce dialogue, à un texte de Francis Cabrel racontant
l'arène vue par les yeux d'un taureau. Il y a pire comme
référence non ?
Sur le pont de Brooklyn est un titre plein de vie,
de joie, magnifiquement accompagné par un jeu de guitare
totalement sublime, écoutez cette intro à la guitare
acoustique, écoutez ce récit, ce voyage et toujours
cette voix, cette merveilleuse voix nous entrainant avec elle sur
ce pont là, avec elle.
Je viens est la conclusion de cet album, une fille
revient avec les bagages qui constituent sa vie, pour les ouvrir,
partager, donner, offrir là, comme ça, sans bouclier
avec tant d'amour.
Ce disque ne serait pas ce qu'il est sans Olivier Capelli à
la batterie, Xavier Carceles à la basse et d'autres
venus lui apporter leur talent mais au delà de toutes ces
personnes, je sais à quel point ce disque ne serait pas complet
sans l'homme qui veille sur elle avec amour, douceur et fraternité:
Edgar Kastner.
Edgar adapté son jeu pour ces chansons, il l'a fait
évoluer le rendant aérien, subtil, fort, discret mais
présent...Il s'est dévoué pour ces titres et
je n'ai qu'une hâte: les voir sur scène se chercher
du regard comme ils le font toujours, voir Myriam danser
sur ses titres, voir Edgar lever les yeux de son manche comme
pour se rassurer et entendre Myriam nous emmener loin, si
loin...
Merci.
Ricardo
- Myriam sera en concert le 05
juin 2008 au théatre de la Reine Blanche
Site de Myriam: www.myriamkastner.com
Page Myspace de Myriam: http://profile.myspace.com/index.cfm?fuseaction=user.viewprofile&friendid=144419675
Acheter ce disque: www.musikalouest.com/fr/s02_artistes/s02p01_fiche_artiste.php?artiste=159
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