Rhys
Chatham hante le paysage musical depuis les années 70
où son parcours croise celui de La Monte Young et la scène
new yorkaise, du CBGB et de la Knitting factory pour ses uvres
les plus rock. A cheval entre deux mondes, Chatham trouvera un écho
dans la scène no wave, et projettera son ombre sur des noms
comme Sonic youth, My bloody valentine, Tortoise ou Silver MtZion.
Mais c'est la recherche et le goût des mélanges hors
normes qui l'attirent et le conduisent à expérimenter,
à forcer des portes pour intégrer la guitare électrique
à la musique minimaliste à la fin des années
70 ou répondre à des commandes, pour des chorégraphies
notamment. C'est la même démarche qui le mène
à écrire une pièce pour 100 guitares électriques,
suivie, sans le concours du Guiness Book, d'une performance présentée
aux Nuits blanches 2005 : 300 guitaristes devant le Sacré
Cur
. Le coffret 3CD de ses travaux en trio se situe
en droite ligne des minimalistes, le côté punk en plus
: un accord, en boucle, ouvert et long, tenu pendant une trentaine
de minutes, ad libitum. Les fans crieront au génie, les autres
à la supercherie, mais il n'y a pas de leurre, juste la sensation
hypnotique du drone, de la note ultime. Le résultat de cette
quête sonique s'apparente à d'autres expériences
du dépouillement dans les arts plastiques et conduit au même
résultat surprenant, intrigant et peu banal. Les curieux
se précipiteront sur ces pièces inédites avec
peut-être un brin d'appréhension devant une uvre
difficile d'accès, les autres auront manqué une rencontre
avec un repousseur de limites.
www.rhyschatham.net
Stéphane
Andrieu le
05/03/2008
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