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Orpheus
sortait en Mars dernier ce DVD, ce Live à la maison dont
je guettais l'apparition avec l'envie du lion qui voit passer une
gazelle après trois semaines de régime sandwich nature.
Je savais que ces mecs, ces iconoclastes de première ne feraient
rien comme les autres, (c'est comme ça depuis le début), pour une
simple raison : ils sont libres, de toute étiquette et de tout compromis.
Un DVD live, c'est l'occasion « d'envoyer le bois » (comme
dirait mon Jean Fontanille) comme en plus ils ont
attendu le second album avant de le sortir, on pouvait se dire qu'ils
allaient astiquer leur matos et faire briller (clin d’œil
au titre du second album) ces titres de tous leurs feux.
Mais en fait, non.
Retour à la case départ, à la première ligne de ce texte, cette
chronique est dédiée à ORPHEUS, soit: Eric, Morgan
et les autres, pas un autre groupe de types que l'on pourrait
qualifier de plus… conventionnels voire, prévisibles.
5 morceaux, un seul titre de leur ancien répertoire, Le tourbillon
(premier
album),.
Idéal pour une ouverture,
Morgan attaque
à l’acoustique, Eric le présente et déjà il
tient à peine en place Eric.
La montée progressive du son, Morgan se met à chanter,
monte en puissance et dès la fin de ce tourbillon, tout est en place.
Volontaire titre écrit par Gainsbourg et arrangé par
Bashung nous permet d'entendre Eric dont le
timbre est proche, sur ce titre, de celui de Bashung.
L’échange Eric / Morgan fonctionne du feu de
dieu et puis ce texte leur va comme une seconde peau, dès que Morgan
cesse de chanter Eric se déchaine, faisant hurler sa Flying
V.
Son jeu de guitare est particulier, très rythmique, Eric
lâche soudainement des volées de notes d'une fulgurance totale puis,
revient dans le morceau. Deux titres seulement et ces mecs sont
à fond.
Soirées clandestines, c'est du cousu main pour Morgan,
il est l'’alter égo d’Eric, autant Eric ne
cesse pas de bouger, tourner sur lui-même, traverser la scène, autant
Morgan est une force tranquille, le contraste entre sa façon
de chanter et son attitude devant ce micro, jouant à la perfection
ses parties rythmiques…étonnante dualité.
Retour à la ville monte la pression d'’un cran, superbe
morceau, je ne vois pas quoi dire de plus.
Nihil novi sub sole (rien de nouveau sous le soleil (en Klingon
du Nord)), va finir ce show et c'est là, dans ce dernier titre que
Morgan lâche tout, posant sa guitare sur scène, empoignant
le micro, hurlant plié en deux, il donne tout, absolument tout.
C'est une fin brutale, écran noir, voix d'Eric remerciant
les gens. Fini.
KO debout, voilà ce que l'on ressent, Orpheus est
une bête de scène, j'ai souvent référé
à Eric et Morgan, je n'ignore pas que le groupe
inclus aussi un bassiste et un batteur qui de part leur sobriété
mettent en éxergue la dualité évidente des
deux premiers.
C'est juste que ce sur ce DVD Eric et Morgan crèvent
l'écran, leur présence apporte une réelle dimension
au groupe.
Je ne sais pas à quoi ressemblera leur prochain album et
je m'en fous parce ce que je sais, c'est que la route sur laquelle
ils avancent ne s'ouvre qu'à chacun de leurs pas.
Ricardo
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