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Johan Asherton, ex leader des Froggies au début
des années 80 joue désormais en solo et
en acoustique. En 2000 il a signé avec une maison
de disques japonaise. Il sort un nouvel album et un
best of 18 titres là-bas. Il était en
concert à la Maroquinerie le 16 décembre
dernier. Laguitare.com l'a rencontré après
un concert réussi, tout en douceur, acoustique
avec des teintes d'harmonica
Laguitare.com :
Un public d'initiés te connaît mais le
grand public ne sait pas forcément que tu as
fait plus de 10 albums en tout. Peux tu nous décrire
rapidement ton parcours musical ?
Johan Asherton :
J'ai fait des albums avec les Froggies, un groupe de
rock dans les années 80' et ensuite un mini album
avec liquid gang, qui était un groupe un peu
plus orienté vers le blues. Puis, à partir
de 1988, en solo, dans une veine beaucoup plus acoustique.
Depuis, j'ai sorti un certain nombre d'albums
et puis des concerts en France, en Belgique, en Suisse.
J'ai joué un petit peu en Angleterre, aux Etats
Unis, en Allemagne
cela reste toujours un peu
confidentiel. Je pense que c'est le style de musique
en lui-même qui veut cela. Aussi, en France, à
partir du moment où tu ne chantes pas en français
tu ne passes pas en radio, c'est comme ça
donc
tu feras encore moins d'émissions de télévision
A partir de là, ça poses un vrai problème
aux maison de disques, qui, même si elles ont
envie de "signer" des artistes français
qui chantent en anglais, savent qu'elle vont avoir toutes
les peines du monde à promouvoir l'artiste du
fait de ce blocage des radios et des télés.
Mais c'est un choix que j'ai fait depuis longtemps
Je
ne reviendrai pas là-dessus
Laguitare.com :
Je sais que tu tiens à chanter en anglais mais
pourquoi y tiens-tu tant ?
Johan Asherton :
D'abord parce que c'est mon goût. J'ai écouté
de la musique anglo-saxonne dès le début
et je me suis mis à écrire des chansons
en anglais. Ca me correspond parfaitement. Je serai
malhonnête de faire autrement. C'est un choix
délibéré. Je me sens à l'aise
et je peux toucher des gens à l'étranger.
Pourquoi se cantonner à un public d'expression
uniquement francophone ?
Laguitare.com:
Je voudrais que tu nous parles de tes guitares
Johan Asherton :
Les deux guitares du concert de ce soir sont une Martin
D 18 [utilisée pendant l'intégralité
du concert NRD], elle est de 1970, donc relativement
récente. J'avais aussi un Guild D 25 du milieu
des années 70'. Elle a une caisse plus profonde.
Sinon, souvent j'utilise une Takamine, une Jumbo 20
qui est vraiment une très bonne guitare, pratique
parce qu'elle est electro-acoustique
C'est pratique mais c'est laid. Ca dénature le
son des guitares acoustiques.
En électrique j'ai toujours ma vieille strato',
des années 70, je la garde par affection
c'est la seule électrique que j'ai gardée..
Mais j'en ai eu pas mal dans les années 80'
des
Gibson SG, Gretsch. Mais j'ai tiré une croix
sur les guitares électriques, je me suis passionné
pour l'acoustique.
Après quinze ans sur les guitares électriques
je suis revenu à l'acoustique.
J'ai ensuite découvert les open tunings, en ré,
en do
ce sont mes deux tunings de prédilection.
Depuis, je me rends compte que c'est un puits sans fond.
Laguitare.com :
Comment enregistres tu les parties de guitares ? Joues
tu toutes les guitares sur tes albums ?
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Johan Asherton :
Oui, la plupart du temps. De temps en temps un invité
vient jouer une partie de guitare électrique
mais généralement je fais toutes les guitares.
Laguitare.com :
Tu as écrit une biographie de Marc Bolan et T
Rex. C'est rare que des auteurs compositeurs interprètes
s'essaient à ce genre d'exercice. C'était
un vieux rêve pour toi ?
Johan Asherton :
C'est quelque chose que j'ai commencé de faire
dans les années 80' puis j'avais laissé
tomber parce que j'étais passé à
autre chose. Puis, huit ans plus tard un éditeur
m'a parlé de ça. Je me suis remis au travail
et j'ai fais cette bio.
Laguitare.com :
Comment apprécies-tu les chroniques de tes disques
par rapport au nombre des ventes ? Cela te motive ou
t'exaspère ?
Johan Asherton :
On peut tout et rien dire sur ce sujet
C'est extraordinaire que quelqu'un prenne le temps d'écrire
quelque chose après avoir écouté
un disque
surtout pour en dire du bien
Mais la plupart des journalistes te disent que ce qu'ils
écrivent ne fait pas vendre. Ce qui fait vendre
ce sont la radio et la télévision.
Mais, à la limite, je n'ai pas besoin de motivation.
Je me sentirais bien aussi si j'avais un public plus
large et en vendant plus de disques. Mais je considère
que j'ai de la chance parce qu'en vingt ans, j'ai vu
des centaines de groupes vendre un million de disques
du premier ou du second album et disparaître très
rapidement.
Moi ce qui m'intéresse c'est faire de ma vie
une vie de musique. Et je continue de le faire.
Interview
réalisée par Julien Chosalland le 16 décembre 2000 |