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Les Gitans se disent "Fils du Vent", ce n'est pas la moindre de leurs politesses..
Ils ont la délicatesse de passer sous silence le souvenir des épreuves qu'ils ont eu à affronter depuis des siècles.
Juan de Lerida n'échappe pas à ce destin. Peu prolixe, ni enclin aux confidences, il rechigne à parler des aléas d'une existence qui le fit naitre en juin68, dans l'ouest de la catalogne ou ses aïeuls s'étaient établis dans les années 30.
La famille en ces années de crises aigues remontant progressivement vers le nord (comme le faisaient des milliers de migrants, Gitans ou non..), fuyant ainsi l'existence devenue difficile en Andalousie. Le triomphe du régime franquiste les poussants même à franchir les pyrénées afin de trouver meilleures conditions d'éxistence en France.. L'exil, encore et toujours...
Sa musique, à la fois ouverte sur le monde et enracinée dans la tradition a fait de Juan de Lerida un des grands créateurs de "Nuevo Flamenco".
Pour cet album, il a confronté son univers à celui du pianiste sévillan David Pana Dorantés, d'origine Gîtan Andalou. les musiciens qui entourent Juan dans cet album sont Marcelino Claveria "Martcho" au chant, Juan del Pocho guitare rythmique, David Claveria "El Diablo" au cajon, Viviane Szabo aux percus, Maria Fernandez au chant, Olivier Battle basse éléctrique, Kim Danle Oc Mach au violon, avec, en plus de Dorantés invité au piano, on va trouver Tchavolo Schmitt, célèbre guitariste Mânouche d'Alsace à la guitare.
Au dela de la technicité qu'exige la pratique d'un art de trés haut niveau, Juan s'est forgé un style éminement personnel qui ne doit rien à quiquonque, si ce n'est à la tradition transmise depuis des générations. Ainsi, avec respect, et sans allégeance aux grands anciens, Juan de Lérida transporte ainsi ses élans musicaux comme des carresses voltigeantes avec l'assurance tranquille du sage.
Daniel Aubry - 28 Novembre 2012 - Le Chant du Monde
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