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Groupe Toulousain ayant choisi un nom en référence à l'histoire de notre pays, Guillaume Thomas, Tony, Paul et Florent ont choisi d'exprimer leurs sentiments au travers d'un Heavy Metal dont le compteur spatio temporel est resté aux 80's.
Bon, en général dès que l'on accole les mots « Heavy Français » et « 80's », pour ceux qui les ont vécu ces années, bien des choses remontent à la surface avec pour commencer, un sourire. Il y aura eu de très bons groupes français pendant cette période, pour certains, encore en activité tels ADX ou LoudBlast dont le dernier méfait est un vrai pain dans la gueule.
Les 80's se caractérisent aussi par un son / une production reconnaissable entre mille que l'on aimera ou pas. Bon, perso, je ne l'aimais pas ce son avec de la reverb partout, sur le chant histoire de finir sur une note plus longue, sur la caisse claire de la batterie parce que…tout le monde en mettait. Misère…
Lorraine Cross a hérité de ce son, qui va bien à ces 12 titres servis avec une évidente conviction. Ce premier album (une démo de 6 tires était parue en 2014) est comme souvent pour un premier album, un éventail de tout ce que sait faire le groupe du coup, il est varié et si les compositions sont inégales c'est plus lié au fait que certains registres abordés leur vont mieux que d'autres.
Sharpshooter est un titre qui ne pouvait qu'ouvrir cet album guitares jumelles harmonisées dès les premières notes, basse en break, batterie qui pointe et c'est parti, double pédale légère, chant mélodique, de mon point de vue, ce titre exsude le plaisir à l'état brut.
Mais la première vraie surprise vient du titre qui suit le superbe Black Infantery, sans doute le titre le plus fort de cet album, d'obédience Maiden sans jamais tomber ni dans la facilité ni, dans le plagiat, bien qu'assez court avec ses 3,31mn, le panel qu'il offre met en avant leur talent de compositeurs.
La ballade de rigueur en l'occurrence Die in your arms, est une semi réussite car si la mélodie est d'une rare beauté, l'introduction jusqu'au premier couplet étant jouée en acoustique superbement enregistrée met hélas aussi en avant les limites de la voix de Tony au chant, ce que l'on peut ressentir, c'est sa volonté de bien faire mais comme sur certains autres titres, sa voix ne rend pas tout à fait justice à la beauté de ce titre (mention spéciale aux chorus de Florent et Paul) qui brillent de mille feux sur cet album.
Beaucoup de styles de Metal sont abordés dans cet album, le Power, le Thrash, le Heavy bien sûr et même si tous les styles ne correspondent as au savoir faire du groupe, aucun morceau n'est à jeter car il y a une originalité dans ces titres je pense à Target Locked et ses guitares orientales sur le refrain ainsi que le déjà cité Black Infantery.
Bien sûr, tout n'est pas irréprochable, c'est surtout lié au fait que certains styles abordés ne semblent pas leur correspondre tels One bullet for me ou l'on sent plus l'exercice de style que la conviction ou encore The Slab was trapped et Go to Hell qui pointent les limites vocales du chanteur.
Il faut être honnête et préciser qua la voix de Tony est juste et que jamais son chant ne dérape, il est maitrisé mais, son registre vocal ne peut pas s'appliquer à tous les styles abordés et au fond, c'est naturel.
Il ya en tout cas un domaine sur lequel cet album est sans reproche: sa qualité musicale.
Florent et Paul sont deux guitaristes reliés à minima téléphatiquement, leurs harmonisations sont terribles quand aux solis, juste à tomber.
Si Thomas assure sans broncher et avec créativité, il ne faudrait pas oublier Guillaume, le bassiste de l'ombre, en écoutant ses parties il apparaît clairement comme le gardien du temple, tantôt en avant, bien souvent mixée légèrement en retrait les mélodies et accompagnements de sa basse en disent long sur son talent de compositeur.
Un premier album jouissif, sans prétention, plein d'une conviction et confiance qui fait chaud au cœur alors, n'hésitez pas à vous jeter dessus.
Cet album m'a fait penser par comparaison au Thunder in the East de Loudness paru en 1985 car, tout y était, tous les styles qu'ils aimaient jetés comme ça, sans se poser de questions, une prod qui collait à l'époque l'accent parfois effroyable de Minoru Nihara, bon sur ce coup, celui de Tony est bien meilleur et au fond, cet album à plus que marqué les esprits.
C'est bien tout le mal que je souhaite à ces mecs qui ont pris sur eux de nous offrir au travers de ces 12 titres tout ce qu'ils aiment et sans doute, aimeront t'ils jusqu'au bout.
Ricardo - le 23 octobre 2016 - Facebook https://www.facebook.com/LorraineXCross - Label : Target Records |
