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Martin Weiss est un musicien allemand issu d'une grande famille de musiciens Gypsy qui se transmettent l'héritage musical au fil des générations.
Né en 1961, il apprendra la pratique musicale (violon, guitare..) au sein de sa famille, et particulièrement de son grand-pére. Dés ses 17 ans, en 78, il intégrera le trio de son oncle, le célebre Hans'che Weiss avec Vali Meyer à la contrebasse. Ce trio va le mettre sur les rails d'une notoriété importante qui les emmenera un peu partout en Europe. L'expérience musicale va rapidement s'enrichir au contact de nombreux musiciens célèbres. Martin va former sa propre formation dans les années 90 avec notamment Kussi et Romani Weiss, et déjà André Loos à la contrebasse.
Puis, dans les années 2000, grâce à Bireli Lagréne qui avait rassemblé d'énormes musiciens autout du Jazz Mânouche, lors de la fameuse soirée du Jazz à Vienne de 2003, Martin Weiss se fera découvrir des amateurs de ce Jazz en France. Cette soirée, faut il le rappeler, fera l'objet d'un DVD d'anthologie qui est un document incontournable des amateurs.
S'ensuivra bien sûr une tournée partout dans le monde avec ce fameux Gypsy Project.
Depuis, Martin Weiss a repris la route au sein de son World Sinti Jazz Ensemble, glanant des expériences musicales importantes au travers des tournées en Asie, Europe, Amérique Latine, Inde lui donnant la possibilité de rencontres importantes (Oscar Paterson, Barney Kessel, Ray Brown ou Ph. Catherine...).
Il faut reconnaitre que la musique de Martin Weiss est des plus riches, précisement, son coup d'archet au violon à de quoi séduire (rappellons qu'il joue en gaucher sur un violon de droitier). Sa technique nous améne des sonorités différentes des grands violons du style que sont Didier Lockwood ou Costel Nitescu ou encore Florin Niculescu.
Pour cet album édité par le Label-Ouest, et qui sera le premier album francais de Martin, le repertoire choisi va de quelques compos persos; (Merci Grand Pére ou Chanson pour Vincent) sur lesquelles, Martin Weiss joue la guitare en solo, nous montrant ainsi un attachement certain à l' expressivité de la note, loin de la démonstration de virtuosité.. Il nous jouera également de bons standards de tradition tel Joseph-Joseph, des jolies mélodies qu'il fera swinguer particulièrement bien comme les parapluies de Cherbourg de M. Legrand ou bien cet "embraceable you" de G. Gershwin, et bien sûr du Django avec Troublant Boléro ou Swing48.
Du coté "composition de l'équipe", on appréciera complétement la participation du jeune Brady Winterstein et de son oncle Hono qui ont fait récemment une brillante entrée sur la scéne du Jazz Mânouche actuel avec leur album "Happy Together". Martin Weiss étant accompagné de ses fidéles que sont André Loos et Gigi Reinhardt.
Cet album nous offre là un artiste faisant figure de Seigneur qu'il est hélas rare de rencontrer sur nos festivals, et d'y adjoindre la rythmique emblématique d'Hono Winterstein avec la présence de l'exceptionnelle mâturité du jeune Brady nous annonce un événement discographique qui pourrait bien marquer l'année 2011.
Daniel Aubry - Novembre 2011
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