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Le regard des écureuils, le regard des écureuils, le regard…
1999 - 2011 soit, 12 ans entre deux albums alors franchement qui attendait quoi que ce soit de précis après Antipop ? Vous, je ne sais pas mais moi, à part une compil de plus ou un Live genre CD / DVD avec poster et photos et médiator et première couche culotte portée...
Mais bon, Primus est Primus et ce Green Naugahyde débarque, comme ça, par la petite porte. Certes étant un des gus abonnés à la newsletter du groupe, je m'en doutais, ils en parlaient, depuis un moment d'ailleurs mais bon lorsque cela a commencé à faire sérieux j'ai sentis le vent de délire pointer à l'horizon.
Ahhh bon sang Primus et leur univers barré, leurs euh..."morceaux" mais surtout leurs prestations Live offrant 12 ans plus tard, un nouvel effort studio...
Plusieurs options s'offrent à vous: vous avez plus de douze ans et connaissiez Primus, vous avez plus de douze ans et n'avez pas la moindre idée de qui est Primus, on s'en fout de votre âge mais vous avez au choix: l'esprit grand ouvert ou, vous voulez un disque hors normes à l'humour terriblement contagieux.
Ce disque est pour vous, les autres, zappez le reste.
13 pièces musicales, sérieux parce que qualifier ces différents morceaux de titres laisserait à penser qu'ils sont construits selon un schéma couplet / refrain et on remet ça et là, on n'y est pas vraiment et surtout pas toujours dans cette structure. Que ce soit avec Prelude to a crawl ou Salmon Man qui respectivement ouvre et achève ce disque, Primus nous entraîne dans quelque chose de différent.
Ce disque est à écouter avec quelque chose de qualité même si le son absolument ENORME permettra une écoute dans des conditions dégradées, si vous ne lui accordez pas un peu de moyens, vous passerez à côté de beaucoup des subtilités qui font la qualité de cet album.
Les Primus sont barrés ça on le savait, du coup dès les premiers instants lorsque l'on mesure que rien n'a changé, du chant susurré à travers un filtre à la basse marteau-pilon un putain de sentiment de bien-être ne demande qu'à s'installer entre nos oreilles, en y occupant tout l'espace possible.
Hennequin Crawler vous donnera un aperçu de ce que je dis avec des harmoniques jouées par Les Claypool. Cela ne s'arrête pas là, en fait, cela ne s'arrête que lorsque la dernière note finit de résonner dans l'air.
Dans cet univers de virtuoses allumés, des titres émergent de façon lumineuse, que ce soit l'intro de Last salmon man (Fisherman's chronicles Part IV) ressemblant à La fille du père Noël qu'aurait composé un Jacques Dutronc sous influence de space cake ou Jilly's on smack titre pychédélico-schyzo-barré nous projetant dans le cerveau embrumé de Jilly avec un refrain totalement absurde "Jilly est camée / elle ne viendra pas pour les vacances" délirant ? Affirmatif.
Leur ballades sont aussi entraînantes qu'absurdes et on se retrouve sous le regard des écureuils (Eyes of the squirrel) voulant ressembler à Lee van Cleef (Lee van Cleef), et pourquoi pas au fond ? Tout change et par définition rien n'est figé sur ce disque des rythmiques baltringues d'Eternal Consuption Engine et son refrain absurde "everything is made in China / everything is made in China" à celles plus Rock de Moron Tv et "bangybangy bang bang" le paysage musical est pour le moins mouvant.
Je crois que le pire est que tout cela semble naturel, en plus il émane un truc étrange de cette musique une sorte de film, on imagine facilement ces titres sur scène dans une ambiance intimiste avec la conscience de partager un moment rare et la peur qu'il s'arrête. Etrange.
Ce disque est un petit bijou, de virtuosité, d'absurdité, de talent, de non-sens, de "non conventionalité", du Primus quoi.
Il est clair que le temps passé n'a pas eu le moindre effet sur Les, Larry et Jay: ils continuent sur une route qu'ils tracent avec leurs propres pas alors vous dire si ce disque est bon ou pas n'est pas un truc que je vais faire, l'idée de cette chronique est de vous faire savoir qu'il existe encore des mecs pour penser jouer et offrir une musique différente et qu'il vous appartient d'entrer dans leur monde ou de rester en dehors de celui-ci.
Perso mon choix est fait, j'y retourne.
Ricardo - Otcobre 2011
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