SALON - Annulation de l'édition 2012 du salon de la musique de Paris - Music&You |
REDACTEUR : JACQUES CARBONNEAUX |
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Annoncée mi-octobre par Patrick Selmer, Président de la Chambre Syndicale de la Facture Instrumentale, l'annulation du Salon de la Musique en 2012 devrait nous alerter sur la situation du monde de la musique et de ses acteurs mais également sur notre responsabilité à tous dans son évolution. Certes, la conjoncture est difficile mais pas que…
Il serait simpliste de se réfugier uniquement derrière ce prétexte sans faire le bilan des actions menées jusque là en France autour de la musique.
Les premières réunions regroupant le commanditaire (CSFI) le maître d'oeuvre (Reed Expositions) et les exposants majeurs en termes de location au m2, semblaient présager d'une nouvelle édition ambitieuse avec, entre autres et en ce qui nous concerne, un espace dédié aux luthiers artisans. Cette idée avait été lancée suite à l'interview d'Antonio Morais (responsable France de Reed Expo) que j'avais réalisée au dernier Music & You.
Alors que tout semblait se présenter au mieux pour préparer le prochain salon, le groupe Algam (premier importateur d'instruments en France) a décidé de se retirer. Les raisons semblent être que le salon sous la forme actuelle, ne génère pas le retour sur investissement du groupe.
Beaucoup d'entre vous seront surpris que l'absence d'un exposant annule purement et simplement un événement de la taille du salon de la musique. C'est une triste réalité qui s'impose à nous mais qui n'est pas si difficile à comprendre.
Le marché de la musique.
Il est nécessaire de comprendre qu'un salon, qu'il soit musical ou autre est un événement ciblé qui propose une vitrine à son public. Mais avant tout et surtout en tant qu'acteur économique, un salon s'adresse à la profession concernée. Le salon de la musique façon "Music & You" est principalement axé vers le public, le grand public, ce qui en soi est une bonne chose, mais si les exposants investissent des sommes conséquentes dans la mise en place d'un stand et toute la logistique associée, c'est bel et bien pour rencontrer des acteurs économiques de leur secteur, mettre en avant leur marque et leurs nouveaux produits, bref, pour faire du business.
Les importateurs et distributeurs ont donc besoin d'un salon comme le NAMM Show à Los Angeles ou bien le Musikmesse à Francfort qui savent marier à merveille business et grand public. Mais malgré tout, ces salons se voient de plus en plus désertés et il n'est pas rare de voir fleurir chaque année autour de ces grands événements, des show-rooms privés dans des hôtels ou des pubs à l'extérieur et en périphérie du lieu même d'exposition.
D'autres décident tout simplement d'organiser leur propre salon où sont invités les magasins distributeurs de leurs produits, la presse et des musiciens endorsés. C'est le cas de HTD avec son premier salon qui a eu lieu en mai 2011 mais aussi d'Algam qui a tenu le sien à Nantes le mois dernier ou encore de Gewa tout récemment avec ses portes ouvertes aux revendeurs et medias à Adorf en Allemagne.
La crise que nous traversons n'arrange en rien ces problèmes et la distribution en France qui prend déjà de plein fouet la concurrence déloyale des gros sites européens de vente en ligne, se doit de trouver d’autres solutions, d’autres armes qui ne pourront être efficaces qu’avec l’aide des principaux supports notamment Internet, aptes à donner une place de choix à leurs marques, leur savoir-faire et à relayer leurs actions.
Et alors...
Avec l'annulation de Music & You 2012, laguitare.com perd l'opportunité de bâtir le plus gros rassemblement de luthiers en France mais nous n'allons pas baisser les bras et abandonner l'idée d'un salon à Paris où tous les artisans pourront exposer sans se ruiner !
Je tiens à remercier Antonio Morais qui a su tenir ses engagements concernant les luthiers dans la nouvelle mouture que devait être Music & You 2012.
A suivre donc... (ci-dessous, la lettre officielle de Patrick Selmer)
Jacques Carbonneaux - Novembre 2011 |
CHAMBRE SYNDICALE DE LA FACTURE INSTRUMENTALE
Paris, le 17 octobre 2011
Objet : Salon Music & You 2012
Madame, Monsieur,
Pour exister et perdurer, une profession comme la nôtre se doit de communiquer avec ses utilisateurs, professionnels ou amateurs, les faire rêver autour des instruments et de la Musique. Elle doit pour se développer essayer d’identifier et de susciter l’intérêt de nouveaux publics. Enfin, elle doit amener un support effectif au réseau de distribution, dans un partenariat étroit et constructif, pour lui générer une activité. Même si les enjeux pour les entreprises restent spécifiques à chacune, il nous a toujours semblé important qu’à un moment particulier, nous puissions exprimer en termes collectifs notre enthousiasme, l’intérêt de nos métiers, le bien fondé de nos actions et notre désir de faire évoluer notre activité.
Depuis 2006, les biennales du « Salon de la Musique et du Son », puis la dernière édition « Music and You » sont ainsi venues ponctuer la vie de notre industrie sur le marché Français.
Même si ces années de crise n’ont pas facilité les choses, de nombreux acteurs de notre métier ont voulu, su et pu se rassembler autour de ces rendez-vous pour, je le crois, la plus grande satisfaction de notre marché.
Bien que la dynamique d’une telle rencontre semblait désormais s’imposer, j’ai le regret de vous informer que l’édition « Music & You » prévue fin Septembre 2012, n’aura pas lieu.
La mise en place d’un tel évènement suppose l’engagement des principaux acteurs de notre profession. Et, bien que l’état d’avancement de l’opération nous permettait d’aborder avec confiance la préparation du salon, une volte-face brutale de l’un d’entre eux, met fin à ce projet 2012.
En effet, ce désengagement ne nous permet plus - à ce stade d’avancement qu’était notre préparation du salon- de répondre parfaitement :
à l’attente première des visiteurs, à savoir une parfaite représentativité de toutes les marques leaders;
à l’attente du réseau de distributeurs prêts à se mobiliser pour la promotion du salon et à de sa dynamique commerciale;
enfin, à l’équilibre financier d’une telle manifestation.
Ces raisons nous ont décidés à ajourner un projet qui n’était plus optimisé.
Malgré ce changement de route, les autres acteurs majeurs de notre profession s’inscrivent toujours dans cette dynamique et ont encore pu exprimer récemment leur désir de continuer à bâtir ces rencontres avec notre marché.
Nous reviendrons bien entendu vers vous rapidement avec des éléments concrets.
Nous vous prions de croire, Madame, Monsieur, à l’expression de notre considération distinguée.
Patrick Selmer,
Président de la Chambre Syndicale de la Facture Instrumentale
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