Il ne saurait nous dire si son atelier ressemble à un autre car il n'a jamais encore visité un atelier de luthier à part le sien !
C'est d’ailleurs une de ses principales motivations pour exposer à Montréal : rencontrer d'autres luthiers.
Concernant l’hygrométrie, c'est clair que c'est un des paramètres important de la construction. Un des seuls avantages d'être aux îles Marquises est qu'il n'a pas à tremper le bois pour le cintrer (une éponge humide suffit) mais c'est le seul.
En effet, le taux d'humidité est tel que les vernis à base d'alcools ont de grandes chances d’être poisseux mais heureusement pour lui, les vernis à base d'eau ont bien progressé ces dernières années et ils ont l'avantage d'être plus écologique.
Pour les colles, il ne peut travailler avec des colles animales qu'il affectionne mais quand un jour il a vu ses filets se décoller, il n'a pas eu d'autre alternative que de travailler avec de la colle blanche.
Un autre souci avec l'humidité : la touche. Pour les guitares à destination de l'Europe, la touche se rétracte dans le sens de la largeur et les frettes se transforment en lames de rasoir.
Après de nombreux essais, il a opté pour une coupe des frettes plus courte que la touche avec sur les côtés, un collage de filets. C'est plus de travail mais il semble que cela fonctionne.
Concernant les bois qu'il utilise, il a avec sa scierie, l'opportunité de tester tous les bois qui lui passent entre les mains et au fil des années, il a fait sa propre sélection d'essences.
Pour les tables, il utilise l'arbre à pain (artocarpus altilis, la feuille est d'ailleurs son logo, voir photo ci-contre) sa couleur est jaune orangé. Il conduit très bien le son (basses très profondes) sa densité moyenne est de 0.34 et sa flexion de 49 Mpa. L'hibiscus des plages (hibiscus tiliaceus) sa couleur est violet au débit et vert au vernis, sa densité moyenne est de 0.54 sa résistance en flexion de 88. Il l'utilise également pour les éclisses, le fond et le manche.
Pour les éclisses, le fond et le manche : à part l'hibiscus, il utilise le noyer d’Océanie (cordia subordata) sa couleur est dans les marrons très veiné sa densité de 0.8 et sa flexion de 112.
Pour la touche et chevalet ou cordier :
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le bois de fer (casuarina equisetifolia) de couleur foncé , sa densité est de 1.05 sa flexion de 175;
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le savonnier (sapindus saponaria) sa couleur est jaune très clair, sa densité de 0.83 et sa flexion de 128;
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le bois de rose (thespesia populnea) de couleur rose rouge, sa densité est de 0.65 sa flexion de 98.
Cette liste n'est pas exhaustive et les valeurs varie en fonction de la provenance du bois (montagne ou mer) et de la partie débitée.
Pour Montréal, il exposera :
- un modèle jazz "classique" caisse et manche en noyer d’Océanie et table en arbre à pain, électrifié avec un Seymour Ducan Benedetto et un piezo.
- le modèle Jan Vanek acoustique jazz dans les mêmes bois mais avec une forme plus originale.
- Une déclinaison du modèle de Jan avec une table en Hibiscus des mers un pan coupé et des cordes nylons.
le 30 avril 2012 - Le site du Salon de Guitare de Montréal - Les coordonnées de David Fabre
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