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Depuis que Gérard Audirac s'est remis en selle après une retraite bien méritée, les projets fusent et les guitares qui sortent de son atelier cassent les codes de la lutherie traditionnelle...
Je vous ai présenté au mois de mars son tout nouveau modèle conservatoire à deux bouches dont il a réalisé depuis, des modèles de concert et dont vous pouvez entendre un exemplaire avec une table en épicéa dans les mains de David Michelet.
Son nouveau défi : une guitare hybride toujours à deux bouches que l'on peut monter en cordes acier ou en cordes nylon
et dont je vous propose le banc d'essai ici.
Les défis, Gérard Audirac les collectionne surtout depuis qu'il a décidé de remettre en question certains fondamentaux de la lutherie.
Un des aboutissements de sa carrière a été le modèle cathédrale avec cette énorme bouche ovale sur la table d'harmonie (photo ci-dessous). Il aurait pu s'arrêter là et développer la production de ce modèle mais comme le dit Gérard, la production ne l'intéresse pas, c'est la recherche qui le fait vibrer.
Il a alors développé le modèle avec l'ouie sur l'éclisse mais cela ne suffisait pas, il a fait naitre le modèle à deux bouches qui n'a pas encore fini d'évoluer et se plonge dans le monde des cordes acier.
Où et quand s'arrêtera-t-il ?
La réponse est simple : jamais de son vivant !
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Un luthier pas comme les autres...
Quand Gérard vous parle lutherie, c'est comme si vous preniez un vieux livre d'histoire de l'art dans lequel il vous immergeait totalement pour vous en extraire violemment et vous dire : "Oublie tout ça, reprend tout depuis le début et réfléchis ! "...
Gérard Audirac est un de nos plus vieux luthiers. Il fait partie de la fin de la première génération, celle qui s'est installée entre les années 60 et 80 (1976 dans son cas).
Après une belle carrière souvent considérée comme très discrète, son nom s'est inscrit partie les grands noms de la lutherie en guitare classique et c'est en 2007 qu'il décida alors d'arrêter.
Le voir revenir s'installer est de l'ordre du flou artistique le plus total car qu'il se remette à faire des guitares, certes mais qu'il décide de remettre tout ce qu'il a pu faire auparavant en question pour créer des choses complètement nouvelles voire dérangeantes pour la profession mérite quelques éclaircissements.
L'interview ci-dessous nous apporte quelques réponses à ces questions mais pour résumer, je dirais que Gérard est dans une quête perpétuelle. Sa vie, c'est son atelier et ses défis. Le repos, il ne le trouvera qu'à la fin, dans sa tombe. En attendant, il est comme un jeune savant fou exalté
par les nouvelles découvertes qu'il fait et qu'il met en application dans son atelier sur La Selle-Sur-Le-Bied (45).
Sa passion et son savoir ne lui appartiennent pas et il donne tout aux stagiaires et apprentis qui ont la chance de pouvoir se former chez lui.
Sa démarche a cette particularité d'être dans l'extrème et en ce sens, elle est hors du commun et mérite d'être saluée. Quand je l'ai rencontré l'année dernière à Montréal alors qu'il accompagnait son ancien élève Bastien Burlot, je ne savais pas encore que quelques mois après j'insisterais pour qu'il participe à la prochaine édition de ce salon.
En attendant, je vous propose de visionner cette interview en trois parties. Elle fut improvisée lors de la rencontre musicale que Gérard a initiée mi-avril pour la naissance de son modèle hybride.
Jacques Carbonneaux - mai 2011
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GERARD AUDIRAC |
INTERVIEW - PART I |
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GERARD AUDIRAC |
INTERVIEW - PART II |
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GERARD AUDIRAC |
INTERVIEW - PART III |
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