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PRéSENTATIONS - GUITARES - MARTIN LA D-28 PAR FRANçOIS CHARLE
UNE HISTOIRE DE MARTIN - La D-28 par François Charle
REDACTEUR : JACQUES CARBONNEAUX et FRANCOIS CHARLE
• L'histoire de la Martin D-28 par François Charle
Réaliser un dossier qui se veut aussi long et pointu demande des connaissances et des compétences que je ne prétends pas avoir. Même si je travaille depuis des semaines à récupérer le plus d'informations possibles à travers les ouvrages dédiés et internet, j'ai voulu m'entourer de spécialistes et luthiers qui ont acquis ce savoir depuis déjà bien longtemps.
J'ai donc fait appel à François Charle, l'un des grands spécialistes des guitares Martin (entre autres) qui consacre dorénavant tout son temps à la belle guitare dans sa sublime boutique au 17 Galerie Vero-Dodat dans le premier arrondissement de Paris.
François est un passionné et un amoureux des belles guitares et l'entendre parler de l'histoire de tel ou tel modèle est un vrai bonheur pour l'auditeur tant dans son contenu pédagogique que dans l'engouement que l'on ressent chez lui.
Pour ce premier volet consacré à l'histoire de la Martin D-28, je vous propose de regarder une vidéo dans laquelle il dresse les grandes lignes historiques de ce modèle mythique mais avant tout, je lui ai demandé de nous conter les raisons de cette passion qu'il a pour cette marque légendaire.
Jacques Carbonneaux - 10 janvier 2012
• Pourquoi je suis fan des guitares Martin ? - par François Charle
Je crois que tout commence avec la 0-45 que Joan Baez tient sans ses bras sur la photo de pochette d'un de ses premiers disques que je découvre au milieu des années 60.
Sur cette photo la guitare est très belle (Joan Baez aussi) et le son qu'elle en obtient pour accompagner sa voix est magique. Je n'ai, à l'époque, jamais vu de guitare de ce style. Petite taille de caisse avec l'abalone qui court autour, l'élégance, le raffinement dans la simplicité.
Je suis également envouté par son jeu d'arpège très efficace.
Bob Dylan dont la première guitare acoustique était une Martin 00-17 jouait souvent sur cette 0-45. Il utilisera ensuite, entre autres, de nombreuses Martin très différentes, on verra dans ses mains des modèles tels que 0-18, 00-21, 000-18, D-28…
A l'époque mon intérêt pour le boom folk américain, puis européen, des années 60 me fait découvrir tous ces chanteurs guitaristes qui utilisent, pour la plus part, des guitares Martin. Qui de Tom Paxton, Paul Simon, Donovan, Davy Graham, Martin Carthy ne jouaient sur Martin ?...
Puis je me suis intéressé aux musiques américaines, traditionnelles et autres, pour découvrir que les « grands » (et les autres) jouent sur Martin. Gene Autry, Roy Rogers, Hank Williams, Merle Travis, Elvis Presley, Doc Watson, Clarence White et presque tous les guitaristes de bluegrass, les pickingneurs de talent comme Stefan Grossman, Eric Schoenberg, Stephen Stills, en passant par Big Bill Broonzy, Brownie McGhee pour n'en citer qu'une toute petite pincée. A Paris à la fin des années 60, ce sont Steve Waring et Roger Masson qui nous éblouissent de leur picking.
La liste n'est évidemment pas exhaustive.
Et dans tous ces styles, c'est le son de ces guitares qui participe à la magie. Comment ne pas être influencé ?
C'est en 1970 que j'achète enfin ma première Martin. C'est une D-35. J'entre dans le mythe mais je découvre en plus que la fabrication est parfaite, la lutherie est irréprochable, le touché, le son… tout est là. Je comprends mieux pourquoi ces guitares sont utilisées pour leur qualité sonore. Tout est fait pour le son, pas pour le « look ».
A chaque style son modèle. Les petites 0 et 00, les 000 et OM enfin les D. Chacune offre ses qualités et permet l'expression. Ma D-35 me motive et me permet de faire des progrès. Je l'ai ensuite revendue (pour en acheter une autre) un peu plus cher que je ne l'avais achetée. Je venais de découvrir qu'elles sont, en plus, de véritables placements.
J'aurai d'autres Martin par la suite dont quelques « bijoux » comme une 00-42 de 1927, une 000-28 de 1934, une D-45 de 1969 (qui appartenait à Steve Stills) et quelques autres.
La boutique m'a permis d'en voir passer des centaines… je les aurais bien toutes gardées !