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Novembre 2009, quelque part dans Charenton, la ville à mis à
disposition une salle entre gymnase et salle des fêtes pour
qu'Halloween puisse être célébré à coup de concerts de Metal.
Belle et heureuse initiative, puisse t'elle être contagieuse quelle que soit la musique acceuillie.
Cette soirée va me permettre de découvrir un putain de groupe sur lequel je reviendrais pendant cette nouvelle année, il s'agit de Gaiden ils auront assuré comme des bêtes avec décontraction humour et talent.
Leur Trash / Math / Black Metal est totalement jouissif, à voir jouer
leur gartteux maquillé en blanc avec un chapeau chinois sur le crâne
balaçant des riffs plus acérés les uns que les autres alors que le
chanteur pas manchot lui non plus assurait ses parties comme un monstre
tout droit sorti de...on s'en fout d'où, non ?
Putain ils ont été magnifiques ces mecs.
Mais bon, moi, mon Schtroumpf et trois de ses potes, ont était venus pour les seuls et uniques et chevelus (sauf Ju) et...
Ouais bon, vous avez compris, je suis fan des MadOnAGun depuis leurs débuts et je ne rate pas une occasion de les voir jouer.
Comme en plus, je savais qu'une surprise était à l'ordre du jour, ou de
la nuit au choix, nous ne pouvions pas louper ce concert. Bien sur,
j'espérais que la surprise serait un ou plusieurs nouveaux titres. Nous
n'aurons pas été déçus.
Un truc m'éclate chez Mad, comme une sorte de constante
invariable, ces mecs progressent entre chaque concert. Ils ne se la
racontent pas, ils travaillent leurs titres, leur jeu de groupe et le
résultat est là, à chaque fois.
Une intro fait maintenant partie de leurs concerts, mise en place
bruitée du chaos qui va suivre, la statue grandeur nature de la "Mala
muerte" figure emblématqiue de quelques clands de tueurs hispanos et
aussi, mascotte du groupe, occupe une place de choix, là, au fond de la
scène, comme pour veiller sur ses Bad Boyz, qui se placent, prennent
leur marque.
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Ils sont là, Ju tendu regarde la foule, les frangins ne se regardent même plus, chacun prêt à déclencher le feu, FX est déjà très concentré quand à Matt, le Viking hurleur, il tourne en rond puis, dès la fin de l'intro, il balance son cri de raliement: On est les Madonaguuuuun et BLAM , c'est parti.
In the middle of nowhere démarre le show, les Mad
sont...je ne sais pas, tendus, c'est la première fois que je les vois
aussi pros, il émane quelque chose du groupe, le morceau s'étire mais
chacun reste comme dans son espace vital.
Il
semble que cette soirée est plus importante qu'il n'y parait,
finalement cette surprise dont ils veulent nous gratifier à un prix et
là, ils sont en train de le payer.
Le public s'en fout, la réaction est bonne, les applaudissements dès la fin du titre décontractent les Mad.
Resurrect on the Razor edge (ce titre sera celui du MCD à paraître avant Noël) lance vraiment le show, Matt commence à prendre plus d'ampleur Ju se lance dans une danse que lui seul connait les frangins sont synchrones et FX...
FX
est...au centre d'un truc que lui seul voit, collé à son ampli, ses
notes fusent avec une perfection absolue, ses accords claquent et on a
l'impression que ce soir, tout ce qu'il jouera sera préalablement passé
au crible d'une mesure de qualité sans pitié.
FX est à 400% dans le show et cela à des répercussions sur Ju, l'autre gratteux qui se met à lâcher des solis d'un autre monde.
Fallen Angel arrive et là, on entre dans une autre dimenssion, Matt a enfin déplié ses ailes et on attend tous qu'il s'envole parce que là, sur ce titre, la magie du groupe opère à plein.
Titre complexe, il met en avant ce que ce groupe risque de devenir: un des géants de la scène Metal française.
Une composition de ce calibre montre au grand jour que les Mad sont des mecs complexes, complexes oui d'autant qu'un homme est là, et que lorsqu'il est là, les Mad jouent à un autre niveau, cet homme, c'est Nach, le faiseur de sons.
Comment un type qui joue d'un instrument totalement au service des
autres peut il autant apporter ? Pourtant, c'est une évidence, ce mec,
que peu peuvent voir tant il s'efface derrière son mur de claviers
amène avec lui un talent immense, son jeu et ses sons propulsent le
groupe vers quelque chose d'autre,un truc qui fait d'eux plus que de
simples metallos.
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The symmetry of Scars est l'hommage du groupe à une de leurs influences: les suédois de Scar Symmetry, le fun en plus je dirais car si les Scars
sont tous des musiciens top de la mort, pour les avoir vus deux fois
déjà sur scène, il est clair que ce ne sont pas des marrants.
Là les Mad sont à la maison, ce titres est leur récré à eux, Ju
fond les plombs à chaque fois, sa virtuosité s'exprime à fond sur un
titre comme celui là, bourré de breaks, de passages éclairs, Matt hurle de tout son saoul, les frangins toujours impériaux assurent comme les monstres qu'ils sont et FX, toujours à bloc, ne lâche rien.
Ce titre à une puissance sur scène qui laisse rêveur. Nach toujours aussi discret est toujours aussi essentiel. Quel putain de titre.
Stronger fait tomber le T-Shirt de Matt, à ce stade le public est comme hypnotisé par ces mecs, l'énergie qu'ils dégagent est palpable, le public ne s'y trompe pas.
Ce titre est taillé pour la scène, Ju est ahurissant, enchainant des solis aussi courts que meurtriers, FX envoie la sauce avec la régularité d'un métronome humain, Matt tourne en rond comme un lion dans sa cage...et le public en redemande.
The rebirth of Chaos prend le relais et là encore,
lorsque j'écoute ce titre, je prends conscience de la complexité d'un
tel morceau, ces mecs jouent dans la catégrorie des Gojira, putain quel titre...
A ce niveau de maitrise, le hasard n'entre plus en ligne de compte. Les Mad
posent une fondation de ce qu'ils pourraient devenir: un groupe au
compositions fortes, trempées et galvanisées, des mecs capables de
proposer un Metal aussi viscéral que complexe...
Je leur voue un respect total.
Arise va continuer sur la lancée, à ce stade, je ne
vois pas ce qui pourrait les arrêter, le groupe est en osmose, c'est le
cinquième show des Mad auquel j'assiste, mais c'est le premier ou je prends conscience de la puissance du groupe, Ils font mal, très mal.
The Willows of Sorrow va achever cette fête, c'est l'habituel titre de fin, ils donnent tout, FX sourit enfin, il a tout donné, les frangins...de toute façon ils ne sont pas humains ces deux là alors que dire ?
Ju continue sa danse hypntique et Matt envoie les derniers watts. Fin du show.
On va passer un moment avec eux, je vais parler avec Nach, embrasser FX, Ju et Matt serrer
dans mes bras les deux monstres, et on va se dire au revoir. Je regarde
le public qui sort de la salle, pas de doute, les Mad ont assuré.
QUELQUES SEMAINES PLUS TARD
Je suis au Klub à Paris, le concert sera bon, trois constats pour résumer ce show là: pour la première fois, le jeu de FX libère totalement celui de Ju, c'est un festival de virtusosité que nous offre Ju.
Les frangins sont battus, là ou un lien les unit ses deux mecs au talent invraissemblable, le travail effectué par FX et Ju les renvoie dans leur pré.
Matt aura été bon, en même temps, même quand ce mec est mauvais, il plane déjà largement au dessus de la mélée.
Dernière remarque: Nach manquait, terriblement.
Ce groupe ne cesse de grandir, j'attends leur MCD comme certains attendent le plombier un jour de fuite...
Ils vont tourner, c'est une certitude alors ne vous posez pas de
questons, si ils passent près de chez vous, planquez vos femmes et
filles et allez prendre une dose de leur MetalCore d'enfer.
Ricardo |