Si la guitare acoustique a retrouvé depuis quelque temps
une utilisation justifiée, il en va de même de genres
musicaux oubliés ou semblant désuets.
C’est le cas de la musique hawaïenne très en vogue au
tout début du 20e siècle et qui donna naissance à toutes
les techniques de slide connues aujourd’hui. Le regain
d’intérêt pour cette technique a fait ressortir depuis
quelques temps les instruments utilisés et bien sûr
la fameuse guitare hawaïenne. On a d’abord découvert
les Dobros de la musique country et les guitares National
utilisées par les bluesmen. Les premiers modèles National
tricônes à manche carré étaient destinés à la musique
venue de HawaÏ. C’est aujourd’hui le tour des véritables
guitares hawaïennes «en bois» et notamment les fameuses
Weissenborn.
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C’est certainement le chanteur Ben Harper qui les fit
récemment découvrir au grand public. Elles étaient déjà
utilisées dans les milieux de connaisseurs par des gens
comme Bob Brozman ou Jerry Douglas et depuis plus longtemps
par David Lindley. Ce livre, qui arrive au moment où
tout le monde veut sa Weissenborn, raconte l’histoire
de Chris Knutsen le père de ces guitares, mais également
l’histoire de ces guitares.
D’origine norvégienne Knutsen a quarante ans en 1900
et fabrique des guitares harpes. Il s’est installé sur
la côte ouest des Etats-Unis et voit déferler la mode
de la musique hawaïenne. La demande pour ces nouvelles
guitares qu’on joue à plat est très grande et Knutsen
sait y répondre. Il est ensuite, à partir des années
1910, à l’origine de nombreuses guitares comme celles
qui portent les marques Hilo et Kona. Ces guitares se
caractérisent par leur extrème légèreté. La construction
est toujours sobre mais soignée. La caisse, qui est
en acajou ou en koa, se prolonge sous le manche augmentant
ainsi le volume de celle ci, ce qui a pour effet de
privilégier les basses qui sont toujours impressionnantes
sur ces guitares.
Le livre présente ensuite les fameuses Weissenborn inspirées
des modèles de Knutsen et quelques autres marques apparues
à l’époque. Au total 190 pages toutes en couleur avec
au moins 300 photos pour ces guitares longtemps oubliées
mais qui méritaient d’être redécouvertes.
François
Charle.
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