Une fameuse soirée
que ce concert de clôture des Alliances 2001 ! C'est le Maître
de céans himself, Jo Vurchio, que l'on ne félicitera
jamais assez de cette merveilleuse initiative, qui a ouvert le bal,
c'est le cas de le dire, en accompagnant avec sa sobriété
coutumière une très poétique démonstration
de danse de sa partenaire Masumi Kawakita, qui fait preuve de toujours
autant de grâce depuis leur prestation remarquée au
tournoi de guitares géant de l'Olympia.
Leur ont succédé ce duo
dévastateur composé de Jean Félix Lalanne et
Yan Vagh, maîtres incontestés de l'humour pince sans
rire et des arrangements raffinés, dont on imagine la qualité
quand on sait qu'ils ont chacun déjà composé
pour des orchestres entiers. Un duo superbe, donc, illustrant on
ne peut mieux la master-classe fort intéressante dispensée
l'après midi même par Jean Félix sur l'art de
l'arrangement pour deux guitares, et ponctué par un bouquet
final déroutant sous la forme d'un open tuning intergalactique.
Puis ce fut à la charmante Christina
Azuma de venir nous régaler de son toucher subtil dans un
répertoire classique latino américain interprété
avec beaucoup de sensualité, ce qui correspond aussi bien
au style choisi qu'à la personnalité de cette jeune
artiste.
Elle laissa la place à l'Invité
de ces Alliances, compositeur peu connu dans notre pays mais véritable
institution au Brésil depuis 50 ans, Senor Paulino Nogheira.
Imaginez donc un petit Monsieur discret, qui a composé certains
des plus grands standards de la bossa nova et autres, formé
Toquinho et tant d'autres, qui arrive seul sur scène avec
sa guitare de 1939, et qui commence à jouer. Arrivez vous
à vous représenter le toucher que peut avoir ce Monsieur,
la perfection du rythme, et cette merveilleuse douceur qu'ont les
voix de la bossa nova ? Non, vous ne pouvez pas, et rien que pour
cette raison, vous viendrez à la prochaine édition
des Alliances.
Après un dernier duo avec Christina
Azuma, notre Monsieur a laissé le mot de la fin à
un Bireli Lagrene en forme olympique, tellement Maître de
son instrument qu'il s'accorde de plus en plus de notes humoristiques
dans ses prestations (essayez donc, vous, d'enlever votre blouson
tout en continuant à jouer !) Une démonstration sublime
donc, alternant des passages mélodieux très aérés
avec des enchainements d'accords dont Bireli a le secret. On aimerait
bien savoir à quelle vitesse les idées se précipitent
dans la tête de ce guitariste quand il joue, tant il laisse
une impression d'instantanéité. Du grand grand art,
vous dit-on !
Enfin, le mot de la fin revint à
Jo Vurchio et il n'y a pas à dire : Jo, on t'aime !
Yves Meignant
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