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C'est le coup d'envoi des festivals de l'été et on attaque fort avec les têtes d'affiche prestigieuses d'Effervessonne : Louis Bertignac, Death in Vegas, Asian Dub Foundation, Mass Hysteria… mais surtout, le légendaire Iggy Pop et ses Stooges. Et bien sûr, pléthore de talents plus récents, mais qui promettent de faire parler d'eux : Nic Armstrong & The Thieves, La Phaze, Daniel Darc, Piers Faccini, Candidate, ponctués par les intermèdes électro et techno de DJ tous aussi connus les uns que les autres, le tout dans une ambiance festive et communautaire, typique des Festivals de rock.

Bon, je ne vais pas vous mentir, j'ai un peu raté les grosses têtes d'affiche du samedi, mais j'ai quand même vu des choses intéressantes et prometteuses. Voici ma petite sélection !

Nic Armstrong and the Thieves - Photos officielles des Effervessonne de Loic Déquenois

A première vue, on est assez tenté de se dire : encore un groupe pop-rock anglais qui exploite le filon du revival 60's ! C'est vrai que, côté look, Nic Armstrong et ses Thieves nous ont sorti la panoplie complète : cheveux longs, chemises à fleurs, grosses lunettes et déhanché qui tue. Kitshissime ! Leur musique y est aussi pour quelque chose, il y a plus qu'un air de ressemblance avec les Beatles : le son des guitares, rétro à fond, la batterie qui tinte avec un rythme très carré, les plans binaires de la basse, les harmonies vocales et l'harmonica
sur certains morceaux nous évoquent bien cette époque.
On note quand même un petit effort de modernisation de ce son avec de petites touches électro de-ci de-là.
Tout cela est assez léger et plutôt soft, même si, par moment, nos petits british laissent transpirer une certaine révolte, quand leurs guitares s'énervent et que la saturation prend le dessus. On assiste même à quelques tentatives pour choquer le public : on n'en comprend pas forcément l'intérêt musical, mais alors qu'il commence à faire soif, le batteur quitte son poste pour quelques minutes afin de nous infliger une démonstration de son talent pour boire une bière de la manière la plus dégoulinante possible ! Le guitariste aussi semble vouloir montrer son côté révolté : il joue sur la Fender Jag Stang, signée par le mythe du grunge, Kurt Cobain, et ira jusqu'à la jeter par terre avec rage après avoir cassé une corde !
Malgré tout, vous l'aurez compris, ça reste assez sage, mais le groupe a tout le temps d'évoluer pour s'exprimer de manière plus convaincante : Nic Armstrong n'a que 24 ans, et en tout cas, côté mélodies, traitement du son et harmonies vocales, c'est déjà bien parti. Une affaire à suivre !
La Phaze - Photos officielles des Effervessonne de Loic Déquenois

Question à 1000 € : à quel genre musical appartient La Phaze ? " C'est de la Drum'n'bass ! " " Mais non, c'est un mélange de ragga et de ska… " " C'est quand même très électro tout ça ! " " Ah ouais, et le côté rock, vous en faites quoi ? "… Ah, je vous avais prévenus, c'était une question piège ! La Phaze a trouvé la ruse pour se définir, ils ne rentrent dans aucune case, qu'à cela ne tienne, ils ont carrément inventé un nouveau genre : le pungle (contraction de punk et de jungle, qui en plus a un petit quelque chose qui nous invite à sauter partout, peut-être que ça me fait penser à " pogo " ?!).
Sur scène, La Phaze, c'est Damny à la voix et aux samples, DJ Nevrax au mix, et Arnaud, le seul qui joue sur de vrais instruments : guitare, trompette et saxo. Et à eux trois, ils nous servent un cocktail hypervitaminé d'un rare éclectisme, tous les styles précités y sont abordés : du Hip- Hop avec tout son attirail (scratch, etc.) avec Pasderepit@punglist.com ou encore Réalité à chaud, au dub ou drum'n'bass avec Scott, Dangerous dub ou D'n'B show, en passant par de l'électro pur et froid mêlé de notes metal sur Embardée fatale, tout cela parsemé de touches de Reggae. Ils mélangent vraiment tout, mais avec énormément de goût et une créativité débordante. Il faut l'entendre pour comprendre !
Le dénominateur commun de tous ces morceaux est le fond électro omniprésent.
Quant aux voix, alternativement en français et en anglais, elles prennent souvent la forme de raps aux paroles incendiaires, critiquant la société " La cour d'en haut vs. la France d'en bas en laisse " (Assaut final, 1er extrait de leur nouvel album Fin de Cycle).
Le son industriel que l'on retrouve aussi sur beaucoup de leurs compo (Développement durable pour chômeurs, Assaut final) vient accentuer le côté cynique et déshumanisé que La Phaze semble prêter à la société.

La plus grande réussite de La Phaze, c'est peut-être d'arriver à mélanger tous ces styles, sans sacrifier l'intégrité de chaque son. D'ailleurs, dès les premiers morceaux, l'énergie de leur son agit sur le public et réconcilie les adeptes de tous les styles, qui se massent devant la scène et très vite, comment à pogoter ensemble !

Ce talent leur a déjà valu des collaborations les deux frères de Zebda Mouss et Hakim (sur Dangerous Dub, par exemple) ou encore avec Manu Chao qui les a invités sur sa tournée au Brésil. Et cet été, La Phaze est de tous les Festivals : on les reverra notamment au Furia Sound Festival et aux Eurockéennes.

Pour ma part, je prescrirais une bonne dose quotidienne de La Phaze à tous les toxicos en cure, ça dope autant, et c'est 100% naturel !




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