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Mass
Hysteria - Photos
officielles des Effervessonne de Loic Déquenois |
Ça
fait 10 ans qu'ils tournent et qu'ils rallient, au fil des concerts,
de plus en plus de fans HYSTEriques ! Principalement influencés
par Nirvana, Rage Against The Machine et Faith No More, Mass Hysteria
a développé une musique hard, aux grosses guitares saturées,
mais aussi habilement métissée, mêlant le rock
à l'électro et à des influences hip hop et même
reggae.
On s'en prend plein les oreilles : de toute la journée, on
n'a rien entendu d'aussi puissant, les deux guitaristes, sur leurs
Gibson, une Sg' 61 Reissue, et surtout une très belle et très
gothique SG Voodoo série limitée, avec un marquage "
tête de mort " à la 5ème frette (cf. photo),
s'appliquent à faire un maximum de bruit en particulier sur
Coup2Mass.
Quant au bassiste, il donne des coups sur sa basse, à nous
clouer au sol.
Mais ce qui surprend le plus, c'est
qu'à de nombreux égard, l'art de Mass Hysteria est très
introspectif. Je dis l'art, car ce ne sont pas seulement les paroles
et la musique, mais aussi l'expression scénique qui contribuent
à véhiculer le message humaniste du groupe. Mouss fait
passer une émotion rare en mimant tous ses sentiments. Ça
ressemble presque à du théâtre antique grec.
On notera également la capitalisation MASSive (!!) et habile
du groupe autour de son nom pour en faire un véritable concept,
l'hystérie serait presque être un état de lucidité
extrême, permettant à l'homme d'accéder à
un niveau supérieur de conscience du monde qui l'entoure. A
ce titre, le thème de la folie est omniprésent, comme
dans Intérieur à revoir, extrait du nouvel album.
D'ailleurs, la scène est le
meilleur moyen pour Mass Hysteria de tester ce nouvel album éponyme,
tout frais, puisqu'il est sorti début mai, et sur lequel
Miossec leur a prêté main forte pour les textes de
3 des titres (Laisser penser, etc.). Apparemment, leurs morceaux
fonctionnent toujours, et on aura repéré entre autres,
les efficaces Poison d'Asile et Désaxé. Le groupe
n'a pas fini de provoquer l'hystérie collective !
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Asian
Dub Foundation -
Photos officielles des Effervessonne
de Loic Déquenois |
Asian
Dub Foundation, c'est un peu la pierre angulaire du dub ! Si leur
propre pays les a complètement ignorés à leurs
débuts en 1995, sans doute à cause de leur style un
peu trop éloigné de l'institution sacrée de
la brit-pop, la France a vite adhéré au talent du
combo anglais multiculturel et continue aujourd'hui de le vénérer.
Comme pour La Phaze, il est difficile de catégoriser le style
d'ADF, mais là encore, on peut parler d'un brassage des styles
réussi. Le dub, c'est un peu une moulinette des genres, on
y retrouve des petits morceaux de tout. Là où l'on
reconnaît le talent, c'est quand cela est fait avec goût.
Le petit " plus " d'ADF, c'est que leur musique n'est
pas seulement électronique, les vrais instruments tiennent
une place réellement importante : de vraies guitares, et
surtout de vraies percussions qui viennent s'ajouter aux samples.
Et ça fait toute la différence.
Les basses profondes et sensuelles envoûtent et on sent une
réminiscence du " Natural Mystic " dont parlait
Bob Marley : le " rastaman " d'ADF, coiffé d'une
chapka, profère ses chants pleins de sagesse. Sur Flyover,
tel un vrai sorcier vaudou, l'il pétillant et malicieux,
il s'approche du guitariste, et attrape les notes tout juste émises
par sa Fender, pour les disséminer dans le public, distillant
ainsi le charme des riffs de Chandrasonic.
Deedar Zaman, un des deux rappeurs du groupe, porteur d'un message
de paix, cadence la musique de sa prose. Le percussionniste, à
l'impressionnante carrure, que j'aime à comparer à
un aborigène de la forêt Amazonienne, nous renvoie
à l'état sauvage et nous fait entrer en transe sur
ses rythmes tribaux. Et bien sûr, dans tout ce magma musical,
le groupe n'oublie pas de rendre hommage à sa tradition indo-pakistanaise,
en s'inspirant beaucoup des idées du penseur indien Nezrul
Islam et en saupoudrant sa musique de touches orientalisantes.
la setlist d'ADF va de ses grands classiques, qui provoquent le
délire collectif (Ennemy of the Ennemy, Assassin) aux meilleurs
titres de son dernier opus, Tank, tout juste sorti dans les bacs.
Encore plus engagés politiquement, ils y dénoncent,
entre autres, la politique américaine en Irak, avec une sincérité
évidente. Sur ce thème, le titre Oil est particulièrement
puissant, surtout quand le groupe tout entier scande avec colère
" We want your oil " pendant le refrain, embarquant derrière
eux le stade tout entier dans leur révolte.
Asian
Dub Foundation est surtout un groupe de scène, ils nous l'ont
encore une fois prouvé. Eux aussi, on les reverra à
tous les festivals de l'été, pour notre plus grand
bonheur.
Je terminerai sur une spéciale
dédicace à une fan légèrement éméchée
avec qui j'ai eu le plaisir d'échanger quelques mots (ou
plutôt quelques onomatopées..) : ayant remarqué
que je prenais des notes, elle m'a chargée d'écrire
que " ADF, c'est énorme, même en plein jour !!
". Après, je me suis éloignée, j'ai eu
peur qu'elle me vomisse dessus
! Eh oui, c'est ça aussi,
les festivals de rock ! Un petit bonjour à elle, donc, si
elle me lit, et surtout, si elle se souvient de son week-end !
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Voilà, ces deux jours ont été
pour moi riches de découverte musicale et de rencontres insolites,
que je compte bien réitérer dans d'autres festivals
cet été. A suivre : une petite chronique sur les Furia
Sound Festival fin juin avec mon acolyte, Aurélie, et sur
les Eurockéennes début juillet ! Stay tuned !
Christine Hamdi
- Site web : http://effervessonne.fr/
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