Jeudi 23 Février 2006. Il est
16H15 lorsque j'arrive devant le Casino de Paris. Miraculeusement
je trouve une place à côté de l'entrée
et je m'engage dans le sas. Déjà quelques personnes
attendent devant
J'apprends que la presse doit passer
par l'entrée des artistes. Chouette ! J'ai toujours voulu
faire ça ! Je sonne et l'on me conduit parmi les housses
de guitare et les étuis de tête d'amplis vers le hall
réservé au repos des artistes. L'assistante de Jean-Félix
Lalanne m'accueille et me passe autour du cou l'indispensable
laissez-passer qui me permet d'aller ou je veux.
La plupart des musiciens sont sur scène,
en pleine balance. Je m'installe dans la salle. Salle superbe au
demeurant. En fond un magnifique dessin représentant une
guitare et un arbre, l'un et l'autre se mélangeant. Ils sont
tous là en cercle au fond de la salle avec Jean-Félix
au centre.
De gauche à droite on peut voir
: Michel Haumont, Manu Galvin, Laurent Roubach,
Jack Ada, Solorazaf, Jacques Pili à
la basse, Marquito, Serge Pesce.
Le son de la salle rend très
bien et ma première surprise vient de l'utilisation de l'archet
par Serge Pesce pendant la répétition de " Ma
liberté de penser " d'Obispo.
C'est d'ailleurs ce dernier qui spontanément sera le premier
à venir pour une interview.
Je découvre que c'est l'auteur
d'un style particulier appelé " guitare accommodée
". Ce fan de Bill Frisell et de Jaco Pastorius
a créé son univers bien à lui en ajoutant à
sa guitare toutes sortes de prolongations comme des ciseaux, des
dés à coudre, des petites cuillères, j'en passe
et bien sûr l'utilisation de l'archet pour faire sonner la
guitare un peu comme un violoncelle. Le résultat obtenu est
assez extraordinaire notamment le son qu'il appelle " la voix
d'ange " réalisé avec un ciseau frotté
de manière particulière sur les cordes. Fermez les
yeux et vous jurerez que c'est bien une voix qui chante ! Son site
web particulièrement bien fait vous permettra d'en savoir
plus.
Entre temps, Manu Galvin, Michel Haumont
et Jacques Ada sont venus nous rejoindre. Pendant que je m'acharne
à réaliser une interview triptyque en simultané
dolby surround, j'essaie de passer outre les plaisanteries que s'envoient
ces trublions de guitaristes entre eux. En effet, il semble qu'il
y ait une réelle complicité entre tous les musiciens
qui jouent ici. Cela se sent en coulisses mais aussi sur scène.
Preuve une fois de plus que la musique prend tout son sens lorsqu'elle
est portée par les doigts ET par le cur.
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