Pour
cette deuxième édition, Michel
Haumont, en maître de cérémonie, nous
a concocté un véritable spectacle pour les gourmands
de la 6 cordes ou plutôt 6 et 7 cordes !
Comme pour la première édition, Michel débute
le concert seul avec son modèle Takamine signature et est
rejoint par Luiz
de Aquino avec son modèle 7 cordes réalisé
par Martine
Montassier (luthier). Les couleurs brésiliennes du
jeu de Luiz seront mises en valeur par sa magnifique guitare qu'il
utilisera souvent comme basse pendant le concert (7 ème corde).
Arrive ensuite le géant (au sens propre et figuré)
Manu
Galvin avec son modèle jumbo sunburst Quéguiner.
Lorsqu'on voit Manu monter sur scène, on sait d'avance le
double plaisir qui nous attend. Le premier est son humour et le
deuxième, son jeu de guitare, fin, discret avec des envolées
sur des riffs toujours placés là où il le faut.
A la fin de son morceau, Manu présente Solorazaf en
précisant que cet artiste est naturellement doué du
"groove". Voici la définition du groove selon Manu
Galvin : "le groove, c'est la différence fondamentale
qu'il y a entre Didier Lockwood et André Rieu".
Le décor est planté, Manu est en forme ce soir !
|
|
Manu Galvin
|
Solorazaf
et Manu Galvin
|
Solorazaf
joue sur deux modèles du luthier Hamel, un backpacker
et une hollow body à sept cordes. Cette septième corde
sera aussi souvent utlisée comme basse pendant les sets à
plusieurs guitares. Comme l'a indiqué Manu, Solorazaf a le
"groove", il a un jeu très fin, rythmique et tout
en douceur. Chacun de ses solos part crescendo avec une rare finesse.
|
Solorazaf
- Manu Galvin - Luiz de Aquino - Michel Haumont
|
Les quatres principaux acteurs de
la soirée sont alors en place et entament ensemble un "On
a Georgia road" où chacun donnera de son solo. Suivent
ensuite des duos : Manu et Solo, Luiz et Michel, Solo et Luiz puis
Manu et Michel. Le mélange des guitares, des styles est un
vrai plaisir et on pourra noter une réelle maitrise des artistes
qui, rappellons le, ne répètent qu'au minimun syndical
ce type de concert. C'est aussi le concept de Paris guitare : rassembler
des guitaristes d'horizons différents pour un concert qui
tient plus de l'improvisation que du sur-mesure. Ce serait redoutable
pour des amateurs mais pour des pros comme ces géants de
la guitare, ce concept a l'avantage de nous changer des concerts
habituels et nous faire découvrir la réelle valeur
artistique des intervenants.
Ces duos seront terminés par la venue de Jack
Ada qui s'empare de la Quéguiner de Manu (cela ne
doit pas le dépayser puisqu'il possède aussi un modèle
du même luthier) et s'embarque alors dans un superbe duo avec
Michel. La première partie du spectacle s'achève avec
tous les guitaristes sur "latin blues".
La
deuxième partie est annoncée par Michel qui nous présente
le deuxième invité de la soirée : Jacques
Stotzem. Jacques est belge et il en plaisante en se présentant.
Muni d'un modèle Martin OM et des onglets plein les doigts,
il nous interprète trois morceaux très différents
: "Jungle" qui met en valeur toute les palettes techniques
que Jacques manipule avec une aisance insultante. Suit ensuite une
très jolie balade sur sa région "Vesdre"
et finit par son arrangement de "Purple Haze" de Jimi
Hendrix. Oser jouer ce morceau à l'acoustique est plus que
risqué et c'est à la perfection qu'il nous l'interprète
: vraiment impressionnant de précision et de feeling. Pour
ceux qui ne connaissent pas Jacques Stotzem, on peut le comparer
à Tommy
Emmanuel dans sa manière de frapper les cordes et
de sortir toute la puissance sonore de son acoustique. Si vous ne
connaissez ni l'un ni l'autre, je vous invite à cliquer sur
les liens pour découvrir ces deux grands guitaristes. Jacques
ne manque pas non plus d'humour et il aime s'adresser au public.
Il est rejoint par Luiz, Michel, Manu et Solo pour un "Come
together" à cinq guitares : Sublime !! Jacques restera
sur scène jusqu'à la fin du concert. Les duos reprennent
avec Michel et Solo sur "Ma guitare" de Michel, Manu et
Luiz pour un étonnant "So Danço Samba de Luiz",
Jacques et Solo et enfin Jacques et Michel. Le derrnier invité
surprise n'est pas un guitariste mais un l'harmonisiste de référence
: l'excellent Jean-Jacques Milteau !
|
La soirée se finit sur "lucas
et Margot" interprété par Jean-Jacques, Manu
et Michel puis sur un final où chacun donnera de sa dernière
note sur "Flying Scots'man".
Voici donc la deuxième édition de "Paris Guitare"
qui s'achève et je peux vous dire qu'il y avait un sourire
sur chaque visage ce soir là. Bravo donc à Michel
Haumont qui a su s'entourer d'artistes variés mais tous
doués d'un grand talent. Le mois prochain, c'est au tour
de Dominic Cravic de nous ravir d'une soirée plutôt
axée Jazz. A suivre sur laguitare.com...
Jacques
Carbonneaux le 19 février 2006
|