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Après une trop longue attente
(tout 2005 sans concert !), j'avais tellement besoin de ma dose
(de Meds !) que je suis allée la chercher jusqu'en Ecosse
Au pays des moutons, en ce jeudi soir
pluvieux (chercher aussi : "écossais"), la Carling
Academy de Glasgow accueille Placebo pour un des premiers
concerts de la tournée de leur nouvel album, Meds,
certains fans sont là depuis le matin, bravant le froid et
parfois même la neige pour être aux premières
loges. Le public, assez jeune, est composé de gothiques,
punks et autres Glasgow rockers en tous genres.
19h00, ouverture des portes, nous entrons parmi les premiers dans
l'ancien théâtre de la taille de notre Olympia,
qui aujourd'hui n'accueille quasiment plus que des concerts de rock.
En première partie, Placebo a confié la scène
à The White Rose Movement, un groupe anglais à
la croisée de Franz Ferdinand (de Glasgow !) et de
My Chemical Romance. Très pêchu et assez original,
mais le chanteur nous stresse un peu avec ses troubles obsessionnels
compulsifs : il ne supporte pas d'avoir les cheveux dans les yeux,
et après s'être excité comme un malade et avoir
secoué la tête à se l'arracher, il remet bien
sa mèche sur le côté !
A la fin de cette première partie,
les fans de Placebo mettent les bouchées doubles pour arriver
au plus près de la scène, même s'il faut en
passer par mettre les coudes dans les côtes des petits Frenchies
au milieu de la foule
! A côté de nous, une fan
bien avisée déballe toute sa science sur Placebo,
dont, visiblement, elle a prévu de suivre la tournée
complète puisqu'elle a déjà assisté
au concert de la veille à Blackpool en Angleterre ("j'avais
jamais vu Stefan comme ça, il était au TOP !!!!").
Autour d'elle, quelques ado gothiques agglutinées, épatées
par son récit incroyable. Dans un élan de philanthropie,
elle me conseille de vérifier avant le début du concert
que mes hanches ont bien la place de se caler dans le rang de devant
contre la barrière, parce que sinon je risque d'être
chahutée
.. Non mais dis donc, elle sait à qui
elle parle, la scott ? Elle m'a pas vu lutter dans les tranchées
du Parc de Saint Cloud lors du concert des Pixies de Rock
en Seine l'année dernière !!!!
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Après une insoutenable attente
et des fans de plus en plus excités, Brian Molko arrive
enfin.
Le concert va vite confirmer la nouvelle
direction prise par le groupe, à savoir un retour au rock
un peu "sale" et à la spontanéité
de ses débuts. Les sons pleins, les compositions dépouillées
et efficaces dominent. Le set s'articule principalement autour des
chansons du nouvel album et des premiers succès du groupe,
dans lesquels régnait une espèce d'instinct de survie
omniprésent, qui s'est un peu émoussé avec
la célébrité ces dernières années
.
L'entrée en matière se
fait comme sur le nouvel album, par Meds, le premier morceau
éponyme de l'opus. Brian part seul sur les graves sensuelles
de son acoustique, qu'il joue en rythmique sèche, faisant
plus qu'allusion à Iggy Pop et son I wanna be your
dog.
Il n'est pas accompagné d'Alison Mosshart, la chanteuse
des Kills qui a posé sa voix sur l'album, mais la
chanson ne perd pas de sa sensualité et la salle accroche
tout de suite. D'autant qu'après les premières notes
relativement douces, Stefan Olsdal vient saupoudrer ses riffs
électriques d'abord léger puis qui s'intensifient
graduellement vers une apogée menaçante, soulignée
par la batterie presque martiale de Steve Hewitt.
Visiblement, les fans connaissent déjà toutes les
paroles par cur
Le groupe continue ensuite la présentation
du nouvel album, en enchaînant sur Infra-red, le prochain
single à sortir, et Drag, qui, malgré leurs
paroles un peu faciles, renferment tous les ingrédients du
tube entre des riffs accrocheurs, une pêche rock propre à
Placebo et leurs mélodies faciles à retenir mais non
sans relief. Because I want you, également sur le
nouvel album, nous replonge dans l'esprit des débuts avec
sa mélodie effrénée et sans répit.
Sur Space Monkey, un des titres les plus innovants de Meds,
les effets futuristes utilisés sur l'album sont malheureusement
assez médiocrement rendus dans ce live et l'on ne retrouve
pas vraiment l'atmosphère du disque.
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Follow the cops back home passe
très bien, c'est étrangement sur cette ballade dépouillée,
seulement saupoudrée de petits sons, que l'on sent toute
la valeur ajoutée des musiciens additionnels que Placebo
a embarqués sur sa tournée.
Parmi les chansons du nouvel album, c'est indéniablement
Post Blue, One of a Kind et Song to Say Goodbye
(à laquelle on a droit bizarrement en milieu de concert)
qui enthousiasment le plus le public, qui allie ses forces pour
faire trembler le sol sous ses pieds.
Le break au milieu de Post Blue dévaste la scène,
Brian tombe à genoux lâchant dans un souffle "
Down on my bended knees ". Alors que Stefan Olsdal ondule son
corps d'une manière très équivoque, l'alchimie
entre la ligne de basse, la saturation de la guitare et le gimmick
du clavier est parfaite sur One of a Kind.
Mais c'est vraiment quand le groupe
entonne ses vieux tubes que le public se déchaîne le
plus. Rien ne peut remplacer les vieux sons qui ont démarqué
Placebo de tout le reste du genre, ce qui a fait sa marque de fabrique,
les sons bruts et entiers du premier Album : Come Home, Teenage
Angst, 36 Degrees
Brian les chante cependant avec
beaucoup plus de maturité qu'à l'époque. Ça
pogotte sec et un fan commence à faire des concours de slam
dont le but semble être de revenir le plus de fois possible
devant la scène et de se faire jeter le plus violemment possible
par les vigiles !
On a droit aussi aux tubes Every you, every me de
l'album Without you I'm nothing, le dévastateur Special
K de Black Market Music (que Brian nous joue sur sa nouvelle
Gretsch - qu'il aurait achetée la veille !) ou encore The
Bitter End de Sleeping with ghosts.
Mais le choix de certains titres m'a laissée un peu perplexe
: Special Needs ou encore leur reprise de Running up that
hill de Kate Bush, qui ne sont ni vraiment cohérents
avec l'état d'esprit musical de l'ensemble du set, ni spécialement
efficaces en concert.
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Deux-trois autres petites déceptions
: par rapport au concert de la Wembley Arena le 5 novembre
2004, j'ai trouvé qu'il y avait assez peu de surprises dans
ce concert : ni impro électro, ni guest star
(j'ai
une demande à formuler : invitez Michael Stipe à
Bercy !!!), à part une petite vanne sur James Blunt,
le grand copain des rock-stars : alors que Brian se débattait
avec ses pédales pour relancer la disto, il a meublé
en nous expliquant que si on ne voulait pas de concert avec des
problèmes techniques, il fallait aller voir James Blunt ("il
n'a probablement jamais vu ce genre de pédales de toute sa
vie
" !!!)
Enfin, j'étais quand même
bien contente de les retrouver sur scène et ce concert de
Glasgow laisse présager d'une belle tournée 2006.
Rendez-vous à Bercy (avec Michael Stipe !) et pour
le prochain concert en Ecosse, une petite suggestion à Brian
: pourquoi pas une version écossaise de "English Summer
Rain" : "Scottish Easter Snow"
Christine
- le 03/05/2006
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