16 ans. 16 ans
que le chameau à 3 bosses projette son ombre de mascotte
bienveillante sur ce festival des Pyrénées espagnoles
où se presse une foule toujours plus nombreuse d'habitués,
de promeneurs, et de curieux. 16 ans que le public profite à
la fois d'une programmation d'amoureux de toutes les musiques et
du cadre féerique qui accueille les concerts, de la "
fiesta " qui ne manquera pas de prolonger tard la nuit, du
marché du monde, du camping bondé où l'on ne
dort jamais, et des berges du lac qui rejouent Woodstock ou son
avatar. La seizième édition du festival Pirineos Sur
n'a éludé aucune des règles implicites évoquées
précédemment et a offert une scène ouverte
à toutes les sonorités, à tous les ailleurs
possibles à travers une série de concerts suivant
le fil conducteur de sa programmation : la musique des fleuves,
du Gange au Niger, du Nil au Guadalquivir, avec un accent particulier
porté sur les artistes espagnols, d'Andalousie, d'Aragon
ou de Catalogne. On rencontrera notamment chez les Espagnols de
Biella Nuei une belle démonstration de lutherie sauvage,
inventive et exotique dans laquelle interviennent aux côtés
des flûtes de toutes origines la cornemuse, la conque et même
le tuyau de plastique souple.
Au final, l'édition du festival est jugée " très
positive " par son directeur Luis Calvo, puisque près
de 30 000 personnes ont accédé au site, 50 000 si
l'on compte les visiteurs venus au village de Sallent de Gallego
pour profiter des ateliers, animations et expositions proposés
en marge des concerts. Sans surprise, le public est composé
dans sa majorité d'Espagnols ; les quelque 10% de Français
présents s'y rendent en voisins, en connaisseurs toujours,
puisque les organisateurs ont renoncé à faire de la
publicité de l'autre côté de frontière.
Le site (4500 places) serait de toute façon trop étriqué
pour accueillir un public plus important et le phénomène
de saturation se fait déjà sentir certaines soirées.
Le festival pourrait donc trouver un second souffle en se déplaçant
prochainement de l'autre côté du village de Lanuza,
sur un terrain plus vaste, et conserverait ainsi la scène
sur l'eau, disposition étonnante qui a grandement contribué
à son succès.
http://www.pirineos-sur.es/
Stephane
Andrieu le 13/08/2007
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