Interview Claude Engel le 25 mai
2001 :
JPH : Claude Engel, je ne vais pas te demander de revenir
sur ton riche parcours artistique, tout ceci est suffisamment détaillé
sur ton site http://perso.club-internet.fr/cengel, mais j'aimerais
savoir quand et comment tu es arrivé dans ce métier
?
Claude Engel : Après
8 années de bals et d'études au conservatoire dans
les années 60, un ami, Laurent THIBAULT, m'a présenté
Christian Vander. Celui-ci mijotait de créer un groupe. Nous
n'avions pas de chanteur. Je lui ai suggéré un ami
à moi qui chantait dans le groupe "Blues Convention",
Klaus Blasquiz. Nous sommes aller l'écouter au Golf Drouot
ensemble. Le groupe MAGMA venait de naitre...Nous avons répété
un an avant de faire nos premières armes... Ce furent mes
débuts "officiels" dans la musique française.
Parallèlement au travail avec le groupe, mes facultés
à pouvoir lire n'importe quelle musique et avoir un "Son"
plutôt R'N'R' , m'ont rapidement amené au travail de
studio. A cette époque, les guitaristes lecteurs venaient
plutôt d'un milieu jazz. Donc avec le son s'y afférant...
JPH : Parmi tes multiples collaborations
quelles sont celles qui t'ont le plus marqué et pourquoi
: musicalement, humainement
Claude Engel : MAGMA, bien sûr. Pour la nouveauté
d'expression musicale et la rencontre pour la 1ère fois avec
des musiciens top-niveau.
- Pierre VASSILIU, avec lequel nous nous amusions autant que nous
faisions des spectacles. Dont un fameux au théatre Cyrano,
.rue de la roquette. Des goûts communs pour des groupes comme
Crosby, Stills and Nash. Encore une fois des rencontres extraordinaires:
Bernard LUBAT, Eddy LOUISS...
- Michel BERGER. 20 années de travail en commun. Un mélodiste
extraordinaire. Mon travail avec lui m'a permit de collaborer avec
Véronique Sanson, France Gall, Starmania et beaucoup d'autres...J'ai
pu par son entremise jouer avec de nombreux musiciens Américains:
Carlos VEGA, Simon PHILLIPS, Jim KELTNER, etc...Puis a été
le producteur de mon album "Guitarisme" en 82. Il m'a
fait totalement confiance pour celui-ci et m'a laissé libre
sur le choix des musiciens (chose extrèmement rare...).
- Richard GOTAINER, un personnage hors du commun avec lequel j'ai
pu donner libre cours à mon côté compositeur...Pubs
et chansons tous azimuths. Pendant une vingtaine d'années
également. Puis j'ai senti une lassitude dans notre travail
en commun. J'ai donc choisi de ne plus travailler avec lui pour
ne pas avoir à ressasser des formules déjà
exploitées.
JPH : La scène Française, pop/rock notamment,
est très active, diverse, imaginative, décomplexée
vis à vis des Anglo-saxons. On est loin des tâtonnements
inhérents aux difficultés de faire du rock Français
dans les années 70. Suis-tu ces productions ? En général,
écoutes-tu beaucoup de musique ? lesquelles ?
Claude Engel : Je ne suis pas tout ça de très
près. J'entends ce qui se passe, mais je ne suis pas à
l'affût de la dernière nouveauté.
- J'écoute de la musique, bien sûr. Là-dessus,
je suis extrèmement éclectique. J'écoute aussi
bien des compositeurs "classiques" (Ginastera, Dutilleux,
Ravel, Brouwer...) que de la musique argentine (Piazzolla, Cacho
Tirao), africaine (Ali Farka Toure), et bien sûr des guitaristes
comme Ry Cooder, Jeff Beck, etc...
JPH : Bien
que tu sois un guitariste et un compositeur prolifique (et je suppose
très demandé), tu es ce que l'on peut appeler un "musicien
de l'ombre", rarement sur le devant, loin des paillettes et
des lumières, est-ce un choix de vie ou le hasard de ton
parcours ?
Comment arrives-tu à passer à ces collaborations aussi
différentes, voire extrêmes ? Et pourquoi ?
Claude Engel : Le travail dans
l'ombre me convient parfaitement. Je suis d'un naturel plutôt
reservé, ce qui me met souvent mal à l'aise sous le
feu des projecteurs. Surtout quand je n'ai pas grand chose à
y faire... Mais J'ADORE la scène quand j'y trouve ma juste
place. Je suis très friand du travail en studio. C'est un
endroit où je me sens bien et où je peux donner, je
crois, le meilleur de moi-même. Un endroit de création
où la magie doit se produire sans aucun public. Et çà,
j'aime bien...
- J'adore le challenge à chaque fois renouvellé lors
de rencontres différentes. La nouveauté est extrèmement
motivante et me permet souvent de me dépasser. Quelque soit
le genre musical. J'adore apporter des idées, aussi farfelues
ou incongrues soient-elles...J'ai la chance d'avoir une culture
musicale assez riche, ce qui me permet d'ètre à l'aise
en toute circonstance.
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