Pour la troisième fois un constat s’impose. Il ne faut pas chroniquer un nouvel album d’ACWL dès qu’on le reçoit.
Les disques de notre trio rock doivent se digérer.
Le positif c’est qu’ACWL a un univers qui lui est propre, le corollaire c’est qu’aucun titre ne percute l’oreille dès la première écoute.
Le groupe conserve le même « line up » depuis 8 ans. Il est emporté par Jean, le guitariste. Ce dernier construit un univers musical fait de morceaux rock, de transitions sonores, de balades gothiques.
On ne peut nier, même si le groupe ne revendique aucune appartenance, que l’environnement noir influence sa musique.
Les textes nous font courir dans l’onirique et l’errance. La voix de Clin, chanteuse et bassiste, est envoûtante comme au premier album. On regrettera qu’elle est mixée trop bas par rapport aux instruments.
On aimera particulièrement le morceau « l’invisible » où une voix masculine invisible vient bousculer le morceau. Le groupe ne devrait d’ailleurs pas hésiter à prendre des risques pour pousser toujours plus loin le bouchon musical.
Quand on en est à son troisième disque, qu’on a écumé les salles de France en ouvrant pour Indochine et New Model Army notamment, on peut se permettre la mise en danger.
Ce disque pourrait être un concept album mais il offre surtout des chemins à emprunter dans la nuit noire.
Nous avons toujours un vrai plaisir à réécouter « ACWL » et « Une vie plus tard », les deux premiers albums du groupe. Dans ce monde de zapping internet, c’est bon signe et preuve que la musique du groupe tient la distance.
Bienvenu à leur nouvel opus.
Julien Chosalland, le 23 mai 2009 |