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Otargos
est de retour, après un Kinetic
Zero
qui révélait une identité forte les démarquant des autres groupes
de Metal extrême.
J'avais salué cette démarcation plutôt rare
au sein du Black Metal. Un instant j'ai craint que cela ne dure
que l'espace d'un disque que je considère encore comme une
chose rare, j'avais tort.
Fuck God Disease Process hisse encore plus haut les valeurs
d'Otargos, indépendants, détenteurs de leur
propre philosophie mais au delà et par dessus tout, LIBRES.
L'interview que m'ont accordé Astaroth lead guitar
et Dagoth hurleur en chef mais surtout âme du groupe,
vous montrera à quel point ce disque a été
pensé, réfléchi et investi de tout ce que
Dagoth et le groupe portent au plus profond d'eux mêmes.
Cette version de Fuck God Disease Process est la Digipack,
elle intègre un DVD contenant pas moins de 4 concerts:
Heretic Club à Bordeaux tourné le 31/05/2008,
Sala Tunk à Irùn en Espagne le 22/03/2008,
Espace Curial à Paris tourné le 25/11/2005
et le Kinetic Tour qui s'est déroulé entre
2007 et 2008.
Ajoutez à cela trois reportages: On the Road, Before
- After the show et Studio Report ainsi que'une Gallery.
Je n'en dirai pas plus, le groupe ne le met pas en avant tout comme
il n'avait pas mit en avant le DVD inclus dans le précédent
sur Kinetic Zero et je respecte cette décision mais
putain, pour environ 15€, ne vous posez pas de questions
à la con.
Revenons donc à leur dernier méfait, ce Fuck
God... est doté d'une production monumentale, ce disque
est en fait un monolithe. Sombre, inquiétant, fascinant,l'extrême
beauté de la noirceur la plus absolue.
Dawn of the Eternal Monolith titre écrit par
Aelzerath (ami du groupe) ouvre le bal sur fond d'arpèges
saturés la rythmique s'installe de façon douce avant que Ranko
ne fasse exploser le tempo lent du titre. Dagoth tantôt chanteur
tantôt conteur laisse exploser sa voix alors que le titre s'accélère
la guitare d'Astaroth monte et au moment ou on pourrait croire
que tout va imploser, le titre ralentit à nouveau avant de repartir
sur ce qui pourrait être un solo de guitare, si ce n'est qu'en fait
ce " solo " ne va pas varier d'une note, sa fureur nous emmène
jusqu'au bout.
La genèse de Dieu nous fait découvrir la voix de Dagoth
chantant en français, l'impact des paroles écrites par XXX
est d'autant plus fort que tous les mots sont intelligibles, les
guitares d'Astaroth et Dagoth forment un mur compact.
Ce titre est oppressant, Ranko l'accélère à moitié parcours
, la basse de XXX ajoute à sa fureur puis, vient la fin sur
des arpèges presque clairs. Sublime.
The Wall of Galaxies prend la relève, intro lente
sur riff étiré, Ranko est impérial, la voix de Dagoth
suit cet étirement du riff d'intro. Ce titre est un des plus
lents de l'album, la voix étant mixée en retrait il est facile de
se laisser emporter par son côté totalement emphatique. Peut être
le morceau le plus proche du précédent album. A écouter TRES
fort.
N-Universe prend le contrepied démarrant batterie
et guitares à fond, chant sépulcral émaillé de growls et autres
cris venant du plus profond des tripes, un écho sur un rire sinistre
tout y est. Peut être le titre le plus Black dans l'âme. Les guitares
y sont totalement sublimes.
Pour toi une reconnaissance second et dernier titre
toujours écrit par XXX et chanté en français démarre
une fois encore sur quelques arpèges clairs avant d'exploser à la
34ème seconde.
Ce titre est d'une puissance phénoménale Ranko est totalement
déchainé, à son écoute, on ne peut que regretter qu'il ait depuis,
quitté le groupe.
Dagoth est impérial, son chant est une réussite flamboyante
au milieu de toute cette noirceur, le texte déclamé en fin de titre
rend ce morceau sublime, le groupe étire une fois de plus ce morceau
jusqu'au moment ou l'on pense qu'il pourrait casser puis, le ré
accélère pour un final d'un chaos total.
Four facets of the tetragramaton sinestre commence
par une phrase qui en dit long sur ce qui va suivre "Pain, how
dare you use that word *?" S'en suit un texte déclamé par une
voix sépulcrale nous promettant de nous la faire découvrir cette
douleur.
Des cris de femme visiblement victime de choses que la musique,
au travers d'un maelström de guitares suivi par une batterie
apocalyptique (écoutez le jeu de double pédale et de cymbales) nous
laisse imaginer.
Ce titre n'est pas une chanson, son texte est déclamé, hurlé par
la victime, ce titre est en fait un vortex, montez le son, laissez
le aspirer votre cervelle jusqu'à cette phrase de fin " Suffering,
the sweet suffering **". J'y retourne.
Nullabsolut renoue avec une ambiance d'une sublime
noirceur, Dagoth hurlant, guitare d'Astaroth tissant
une toile parfaite, voix de prêtre, un riff que se partagent Astaroth
et Dagoth nous vrille le crâne, des growls que ne renierait
pas Dani Filth et un riff de fin monumental achèvent ce morceau.
Erased une voix semblant venir d'un computer apocalyptique
nous annonce que la seule solution qu'il ait est de nous…effacer.
Effacer les gênes de Dieu, de l'humanité, exterminer la vie voilà
ce que nous susurre ce titre de loin le plus sombre de l'album.
Les guitares sont, une fois de plus, monumentales, accélérant le
tempo, le ramenant à de simples arpèges d'une lenteur obsédante
pour mieux ré accélérer.
Ranko et XXX sont juste, parfaits.
Entropy Omega est le dernier titre, celui venant clore
ce disque de façon magistrale, bien que d'une apparente douceur
pendant environ 10 secondes, la furie de Dagoth explose tout
de suite après et va aller crescendo, montant l'intensité encore
et encore Otargos nous pousse de plus en plus vite dans une
montée infernale, encore, encore et encore et lorsque l'on voit
le sommet, que le charriot bascule enfin on voit…
Ricardo
* Douleur, comment oses-tu utiliser ce mot ?
** Souffrance, douce souffrance
Acheter ce disque: www.myspace.com/otargos
A partir de cet été l'album sera distribué
en plus de leur label (Rapture Music) par Season of Mist et disponible
partout FNAC, Virgin etc. mais attention, ce sera la version simple
sans le DVD moins chère donc.
Enfin , pour être exhaustif, sachez que Balsphemy Production
va ré éditer Ten Eyed Nemesis pour le Brésil
avec un nouveau visuel et des vidéos inédites, avis
aux collectionneurs.
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