BANC D'ESSAI - Steve Morse YD2 Signature - MusicMan-Ernie Ball
REDACTEUR : GREGORY PRIOURET |
Pour l’Histoire
Steve Morse est l'actuel guitariste du groupe culte Deep Purple (mais si vous connaissez…). Il a succédé à Ritchie Blackmore en 1995, tout en continuant le Steve Morse Band. On peut le classer dans la catégorie des guitaristes « qui jouent vite et bien ».
Dans sa jeunesse, Steve se fabriqua une guitare unique, faite de diverse éléments glanés ici et là… Sur un corps de Telecaster, il posa un manche de Stratocaster, un chevalet Tune-O-Matic, des frettes Gibson et divers micros… Cette guitare fut prénommée - à juste titre, Frankenstein Telecaster. L’instrument évolua jusqu’en 1986 où Steve fut contacté par MusicMan afin de créer son propre modèle signature. Il s’agit ici de la seconde version du modèle signature, à savoir la déclinaison YD2, avec tête assortie en option. |
|
Découverte
La guitare est fournie avec un hardcase rectangulaire qui préfigure sa petite taille. L'étui en ABS vous permettra de protéger d'une manière optimale cet onéreux instrument, et vous pourrez également y placer divers accessoires (câbles, cordes…).
A l'ouverture de l'étui, la finition de la guitare accapare toute l'attention : le corps en peuplier voit sa magnifique et lumineuse teinte varier du violet au jaune / sunburst (finition Purple Sunset). La tête est violette, assortie. Une plaque transparente protège le vernis des coups/ griffures de médiators. Cette finition donne tout de suite son caractère à ce modèle signature : à savoir un guitare "différente" !
Comme mentionné plus haut, les dimensions de la Steve Morse signature sont "réduites" (tout comme la Luke): 31,8 cm de large pour 93,7 cm de long. L’approche de la guitare est aisé et on prend assez vite l’habitude de ce fin manche et de sa touche en palissandre, et ce même avec des grosses doigts... Les mains, même moites, n’accrocheront pas lors des divers changement de position, du fait de l’absence de vernis sur le dos du manche en érable.
Au niveau de l’accastillage, on retrouve sur ce modèle un vibrato Floyd Rose Original. La particularité est qu’il est posé sur la table, non creusée, et ne permet donc que de “descendre” les notes. Il est un peu déconcertant de limiter l’utilisation de ce type de matériel de cette manière..mais l’artiste l’a voulu ainsi! La guitare a par ailleurs une très bonne tenue d’accord, grâce à un sillet bloque-corde et des mécaniques Schaller de qualité.
|
Coté son
La Steve Morse YD2 est équipée de 2 humbuckers et d’un simple bobinage en position centrale. L’ensemble est contrôlé par un sélecteur 5 positions ainsi que deux potentiomètre, volume et tonalité.
Steve Morse à une manière bien personnelle d’utiliser les différentes tonalités de ses micros : pendant les solo, il va alterner micro manche lorsqu’il joue les notes aiguës et micro chevalet lors des notes plus graves… Pour un guitariste et sa guitare atypique, il fallait donc des micros sur mesure!
Comme expliqué longuement sur le site Di Marzio, il était nécessaire de concevoir des micros extrêmement bien balancés afin de pas avoir de “trou” dans les niveau & les fréquences lors du jeu tout le long du manche.
D’un point de vue général, les deux humbuckers (DP200 en chevalet et DP205 en manche) sont des micros très rock, sans être trop agressifs ni trop compressés. Le son produit est très naturel, ouvert et propice à de nombreux styles, du blues, au hard rock. Il est aisément possible de moduler le son des micros, via le potentiomètre de volume, et jouer ainsi très progressivement sur le niveau de sortie et la distorsion des micros.
Ces deux humbuckers sont complétés par un single coil MusicMan qui, pour une fois, n’est pas placé à distance égale des humbuckers mais collé au « double » chevalet. Cette position permet à Steve Morse d’obtenir un son clair semblable à celui d’une Stratocaster, et ainsi décupler les possibilités sonores de son instrument.
Voici le schéma des différentes possibilités de routing offert par les micro présents sur la YD2. |
|
Pour les positions 1 et 5, les deux micros sont câblés “en série”- soit l’un après l’autre. En résulte un niveau de sortie et de distorsion plus élevé, et une absence de parasites (pas de ‘buzz’).
L’ajout du micro simple et des diverse possibilités de routing en parallèles apporte une réelle plus-value à cette instrument, et lui permet de couvrir d’autres registres que le gros rock : enfin de jolis sons clairs sur une guitare de shredder! La porte est bien sur ouverte à toutes les cocottes et autres pattern funk
Pour Conclure
Il s’agit d’une guitare haut-de-gamme (c’est une Music Man !) ayant une très forte personnalité. Paradoxalement, c’est un guitare passe-partout (on ne parle pas du look, mais du son…) qui pourra accompagner guitariste de studio, ou guitariste éclairé souhaitant pouvoir s’adapter facilement à un grand nombre de style. Bien entendu, au prix proposé, elle ne concernera pas tous les portefeuilles : 2750 euros en chevalet Fixe et 2960 avec le Floyd Rose (la tête assortie est en option…).
Le seul bémol que l’on puisse faire à cette Signature concerne le réglage… Même si une guitare de shredder se règle habituellement ‘bas’, lorsque ça frise c’est trop ! Et lorsqu’on vient de débourser une somme pareille, il est (je suppose) un peu énervant de devoir aller voir son luthier / magasine de musique pour refaire régler sa guitare ! |
|
|
|
|