Laguitare.com
: quant aux open tuning, tu en utilises beaucoup ?
Gildas Arzel : oui j'en utilise beaucoup, j'en ai des fétiches,
deux trois sur lesquels je retombe souvent.
En ce moment je tente des trucs. J'ai acheté une 12 cordes
électriques et j'essaie de trouver des systèmes pour
jouer avec les dernières cordes qui ne sont pas accordées
à l'unisson.
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: et les open genre DADGAD ?
Gildas Arzel : J'ai des spécialités encore
plus tordues mais je les dis pas.. (rires). Mais on peut par exemple
faire, en allant du grave à l'aigu : re la re re la re (DADDAD).
Le sol étant en ré, il est très mou et on peut
faire des bend façon sitar.
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: Et les accordages t'influencent dans tes compositions ?
Gildas Arzel : Oui. Parfois c'est parce que j'ai composé
un morceau et ai cherché la meilleure façon de le
jouer. Parfois fais un open pour un morceau et je l'oublie après.
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: c'est facile à concilier les open et les concerts ?
Gildas Arzel : Disons que je suis un peu un cauchemar pour
les backliners. Parce qu'il y a les banjos, les violons, les mondomoncelles,
des mandolines, des guitares, des 12 cordes.. j'ai du mal à
me restreindre.
J'ai aussi modifié une telecaster en mettant un hipshot donc
ça va déjà mieux avec ça.
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: Tu joues en open aussi bien en électrique qu'en acoustique
?
Gildas Arzel : Oui mais évidemment si on fait un solo
de guitare électrique, vu que l'on a d'abord appris les positions
normales, il faut faire gaffe où l'on met les doigts. Quand
on fait un chorus en open ça nécessite presque de
l'apprendre ou alors il faut connaître son open sur le bout
des doigts.
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: Toi après avoir goûté à l'open tuning
tu n'as plus jamais " décroché " ?
Gildas Arzel : La première fois que j'ai entendu un
morceau en open c'était de Dan Ar Braz sur son premier album
solo, qui s'appelait " Stations " - avec le groupe Mor
- où il faisait un morceau qui remerciait Stephen Stills.
J'avais trouvé ça fabuleux et j'essayais de le trouver
avec l'accordage normal. Ca sonnait pas du tout pareil. Un jour,
en montant les cordes, par hasard en mettant les doigts sur le manche
j'ai dit " tiens ça doit être comme ça
".
Et c'est amusant car la première
fois que j'ai rencontré Jean Félix Lalanne, il m'a
demandé comment je faisais un certain morceau, il cherchait
dans tous les sens, il mettait des doigts partout alors que moi
j'en mets un (rires). Cela dit je joue la moitie des trucs avec
l'accordage de tout le monde.
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: Pour revenir aux disques de guitare celtique, tu en écoutes
beaucoup ?
Gildas Arzel :je n'écoute pas particulièrement
les guitaristes parce que le genre est plus squatté par les
pipers et autres violonistes mais le dernier qui m'a vraiment impressionné
c'est l'album de Soig. C'est très inspiré, très
beau, et techniquement assez martien. Il joue ce qu'il est, et je
crois que c'est un grand, je ne suis pas certain qu'il soit au courant.
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: il y a une question que j'aime bien poser : on parle souvent de
guitare celtique, mais pourquoi pas de guitare celte ?
Gildas Arzel : La nuance sémantique me dépasse
un peu, de même que la définition technique de La musique
celtique. Pour moi, ça a un rapport avec le climat, avec
les marées, ça change
Il fait beau il fait mauvais
et la musique celtique c'est ça. Ca passe de majeur à
mineur extrêmement vite. Je ressens tout cela beaucoup plus
que je ne me l'explique.
La
suite de l'entretien avec Gildas Arzel est présentée
dans le dossier " Autour de la Guitare " 2003.
Julien
Chosalland
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