Quelque part en terre
Bretonne:
Dominique Rivière
: Bonjour Soig !
Soig Siberil : Bonjour Dominique !
DR : c'est toujours
un grand bonheur de te rencontrer!
Avant tout comment prononcer correctement ton prénom?
SS : On dit SOIG ,mais ça dépend de la région
ou tu te trouves,en centre Bretagne on prononce SOIK alors qu'il
n'y a pas de K.
DR : D'ou viens-tu ?
SS : En fait je suis né en région parisienne,
comme beaucoup d'enfants de la génération de nos parents
qui n'avaient pas de travail en Bretagne et qui, pour en trouver,
tentaient leur chance en montant sur la capitale.
Je parle plus de mon père qui vient du centre Bretagne que
de ma mère qui vient de Casablanca, c'est juste au sud de
Nantes (éclat de rire général). Tu vois il
y'a les deux cultures mais j'étais plus attiré par
celle de mon père. J'aurais pu jouer de l'oud mais c'est
la guitare qui
m'attirait.
DR : Justement quelle
a été ton approche de l'instrument?
SS : Au début c'était Bob Dylan, Pete Seeger
etc...ensuite je me suis intéressé à la guitare
elle-même à travers le Bluegrass, Doc Watson et autres.
Ayant passé mon bac avec succès (applaudissements
nourris) je suis rentré en Bretagne et là, première
confrontation avec le FEST- NOZ (74-75) et c'est le choc. J'ai recontré
des musiciens et tout naturellement je suis passé de la musique
Américaine à la musique Armoricaine.
DR : Donc on arrive
à la période KORNOG !
SS : Juste avant c'est la rencontre avec Jamie Mc Menemy
(bouzouki) qui arrivait de sa lointaine Ecosse et qui s'est installé
et vit toujours à Chateaulin, on s'est rencontré à
Plogoff dans un bar (y'a beaucoup de choses qui se passent dans
les bars par chez nous) j'avais la guitare lui le bouzouki et on
a fait une session magnifique, ce fut le coup de foudre (musical
j'entends). Et on a voulu poursuivre l'aventure sous forme de groupe
avec Christian Lemaitre (fiddle) et Jean-Michel Veillon à
la flûte. Le groupe KORNOG était né. Parallèlement
comme
j'habitais la région de Carhaix (centre Bretagne) je voyais
souvent des musiciens et chanteurs (Erik Marchand ,les frères
Molard etc...et c'est le groupe GWERZ qui est né de ces rencontres,
groupe qui a beaucoup marqué la musique Bretonne. Gwerz était
axé sur la musique Bretonne
alors que KORNOG était basé d'une part sur les ballades
écossaises du fait de la présence de Jamie et d'autre
part sur nos arrangements personnels de traditionnels bretons.
DR : Kornog s'exile ailleurs?
SS :Oui aux U.S.A. je pense avec le recul que c'est ce mélange
qui a interpellé les américains, en particulier la
musique bretonne qui pour eux venait de Mars. On a beaucoup tourné
là-bas du fait de ce mélange .Il est vrai que les
choses ont bien changé.Je correspond souvent avec des musiciens
Américains qui me demandent s'ils peuvent reprendre tels
morceaux etc...même en Irlande il y'a encore quelques années
ils ne connaissaient pas la musique bretonne, alors
qu'aujourd'hui il s'intéressent non seulement à cette
musique mais également à la musique Galicienne et
autres.je crois en toute modestie qu'on y est un peu pour quelque
chose.
DS : Bizarrement SOIG
toutes ces rencontres te poussent à jouer plus en solo!
SS :le fait d'avoir joué avec ces différentes
formations crée des envies qu'on a avec la guitare, car quand
on joue dans ce genre de groupe le rôle de la guitare est
plus lié à 'accompagnement (bien que j'avais des plages
solo ici et là ou la guitare s'exprimait mélodiquement).mais
j'avais de plus en plus envie de faire parler la guitare ,la faire
jouer toute seule et la solution de me lancer tout seul me tentait!
Comme le label "gwerz pladen" venait de se créer
,ils m'ont donné l'opportunité d'enregistrer un premier
cd en solo ,solo entre guillemets car j'avais invité pas
mal de gens. Je l'ai appelé DIGOR (ouvert en breton),ouvert
à la fois au niveau de l'accord et au niveau de la musique,
j'aime ce mélange, d'une part mes arrangements sur des morceaux
traditionnels et d'autre part mes compos persos avec les racines.
Donc il y'a eu Digor et je me suis dit: c'est super de faire ça
,pourquoi pas continuer? et la suite s'est imposée d'elle
même" Entre ardoise et granit" puis "Gwenojenn"
les chemins de traverses en breton et le dernier, "Gitar".
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