Il est un de ces musiciens de tout
premier ordre, plus connu et mieux reconnu à l'extérieur
de nos frontières qu'ici dans notre pays, un exemple et
un modèle à bien des égards. Michel Lelong
appartient à cette grande famille des guitaristes autodidactes,
un bluesman authentique, même s'il sait pratiquement et
humblement tout faire avec ses six cordes ! Et comme c'est souvent
le cas de ceux qui " savent ", Michel est un pédagogue
passioné.
Questions-réponses !
1. Comment t'es tu "éveillé"
à la musique, te souviens-tu de tes premiers "frissons"
musicaux ?
Etant le plus jeune d'une famille
de six enfants, j'ai commencé à éprouver
mes premiers frissons musicaux dès l'âge de quatre
ans (si ce n'est quatre jours) en écoutant les disques
de Blues et de Folk de mes frères aînés, tous
3 passionnés de musique américaine... Je me souviens
de mon premier magnéto K7 où j'usais jusqu'à
la corde mes premières cassettes de compilations des John
Hurt, John Jackson, Gary Davis ...
2. Quel a été ton
apprentissage, as-tu notamment suivi des cours ?
Mon grand frère Jean-marc
m'a initié au "picking" dès l'âge
de 13 ans avec un morceau "ragtime" intitulé
"John's Ragtime"" de John Jackson qu'il avait lui-même
repiqué sur le disque "John Jackson in Europe"
(sortie en 1969) en effet, Jean-Marc, mon aîné de
13 ans, partageait son temps entre le dessin et la guitare, qu'il
repiquait d'oreille des heures entières dans les sixties.
Il m'enseigna ensuite le fameux "hey hey baby" de Big
Bill Broonzy...
Mon autre frère Yves m'initiait au style Brassens, tandis
que l'autre passait en boucle des disques de Paco Ibanez... Mais
en parallèle, Yves venait d'acheter le premier disque de
Marcel Dadi grâce à la petite pub présentée
par le célèbre "Bitonniot" de Mandrika
dans "L'écho des Savanes" (dont j'ai gardé
le N°) C'est grâce à ce disque que j'ai découvert
le style Travis et par là même Chet atkins et Doc
Watson... J'avais déjà entendu parler de la tablature
grâce au premier album de Roger Mason et Steve Waring en
69, et aussi par la méthode de banjo de Pete Seeger, qui,
le premier, a remis au goût du jour ce système d'écriture
employé initialement par les Luthistes ... Désireux
de comprendre ce que je jouais, dès l'âge de 15 ans,
j'ai suivi des cours particuliers d'harmonie classique et jazz.
3. Quels sont les musiciens qui
t'ont influencé le plus, ceux qui ont forgé tes
goûts musicaux ?
Mississippi John Hurt, Gary Davis,
John Jackson, Big Bill Broonzy, Mance Lipscomb , Lightnin' Hopkins,
Fred Mc Dowell, Blind Blake, Merle Travis, Doc Watson, Jerry Reed,
Marcel Dadi, Pierre Bensusan, Jorma Kaukonen, Dave Laibman, Chet
Atkins, Django, Baden Powell, Lenny Breau, Scott Joplin, Les Paul,
Arthur Smith, Freddy King, Chuck Berry, James Burton pour ne citer
que ceux là ... (sans oublier Henri Salvador dans sa reprise
de "Bye Bye Blues" intitulé "Avec la Bouche"
!!).
4.
On te classe généralement parmi les guitaristes
"FingerStyle", quelles sont tes techniques et styles
de prédilection, joues-tu exclusivement de la guitare ?
Je joue du banjo Old-Time quand j'ai
un rhume, de l'autoharp quand j'ai mal aux doigts, de la basse
quand je suis fatigué, et j'apprends en ce moment le violon
quand j'ai la forme... Et parfois je chante quand il pleut. Je
préfère jouer aux doigts (main droite évidemment),
même les morceaux dans l'esprit de Doc que je joue en alternance
pouce-index avec des onglets... Je préfère le médiator
pour le Jazz Swing... J'ai retrouvé dans la technique "pouce-index"
dans le contexte des musiques traditionnelles (blues- folk etc.)
une qualité de "swing" et une couleur inégalable
avec trois doigts, ceci dit j'emploie les autres doigts à
l'occasion comme l'annulaire pour créer une ambiance différente
et plus contemporaine... Quant à l'auriculaire, comme son
nom l'indique, je le garde en réserve pour des raisons
que je ne pourrais citer ici.
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