N'en déplaise à
ceux qui voyaient en Damien Lopez un clone de Stevie Ray Vaughan,
si l'on pouvait se poser la question il n'y a pas encore très
longtemps, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le choix des morceaux
a évolué, son jeu s'est précisé, sa voix
s'est posée.
Premier
set :
Ça commence fort. Les composition de Damien sont modernes,
les rythmes groovent. D'ailleurs la section basse batterie est sans
faille ; on sent une symbiose et un gros travail de tous les contretemps.
Rythmiques à contre, harmonies intéressantes, la musique
de Damien est difficile à cataloguer dans un style particulier.
Bon rock avec un son entre SRV et Hendrix, ballades d'influences 70's
assez planantes. C'est finalement plus l'ombre d'un Jimmy qui plane
ce soir au New Morning. Pour le reste c'est du Damien Lopez et on
ne s'en plaindra pas. 21 ans mais déjà mur. On sent
un jeu moderne, patiné de blues mais avec un style qui lui
est propre, quelque part entre Hendrix, SRV, avec un zeste de Chris
Duarte et Kenny Wayne Shepherd et encore. Allez vous faire votre propre
idée. Si vous êtes fan de ces guitaristes là,
nul doute que vous passerez une bonne soirée. Rythmiques funks
et gros son, par rapport au cd live, on sent un net progrès
: des tirés de cordes et vibratos bien maitrisés et
précis. Des solos toujours bien sentis et parfois originaux,
quelques fois un peu démonstratifs, qui prouvent le talent
de Damien et une certaine recherche vers le jazz (gammes arabisantes).
Et le chant ?
Très gros travail. Là où il pêchait peut-être
il y a encore un an, aujourd'hui la voix est chaude, juste, avec des
intonations à la Jonny Lang ou Monster Mike Welsch.
Pause, le temps de retrouver Damien pour une petite interview
à lire après.
Deuxième
set :
Damien n'a pas peur du public. On commence par un morceau intime où
il invite tout le monde à se rapprocher pour une ballade acoustique.
Puis c'est reparti avec 2 invités : Jean-Louis Majhun pour
un beau jeu de questions réponses guitare violon sur une ballade
et un " All along the watchtower " d'anthologie. Puis Karim
Albert Kook, qui a du mal à se chauffer sur un 12 mesures standard
mais qui fait mouche sur la rythmique funk du deuxième morceau.
Suite du concert. Nous les retrouverons tous pour le rappel . Et quel
rappel ! Après un petit buf, Damien nous assène
sa version de " Voodoo Child " : intro perso, doux solo
arabisant et gros son. Enfin, une top reprise de " like a rolling
stone " (Bob Dylan).
Conclusion:
Un bon show. Damien a déjà toutes les clés de
la réussite. Il n' a pas peur du public, sait prendre des risques,
montre sa fougue et connaît toutes les ficelles du showman (jeu
à genoux, dans le dos ou avec les dents). Sa voix et son jeu
sont maitrisés et ses compositions sont de qualité.
Le succés aurait pu lui monter à la tête mais
Damien sait rester humble et à l'écoute de son public
et des autres musiciens
toutes les qualités des grands
!
Robin JEROME
Photos de Jean-Pierre
Surault
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