Laguitare.com : De quand date ta
collaboration avec Francis sur ses albums ?
Denys Lable : Le premier sur
lequel j’ai travaillé est « Photos de Voyage ».
A cette époque-là, je faisais beaucoup de studio et
je me suis retrouvé sur les séances de Francis Cabrel
que je ne connaissais pas. Il y avait sur cet album « Encore
et encore ». Francis m’a rappelé plus tard pour
Sarbacane qui a été une explosion et on m’a proposé
la tournée car ce qui est important, c’est de faire
de la scène.
Quelles
différences vois-tu entre cet album et les précédents
?
Pour moi, je dirais qu’on a l’impression
de quelque chose de plus "Blues" depuis qu’on a fait
des choses ensemble du genre « Autour du Blues », un
peu entre "Hors Saison" et "Samedi soir sur la terre"
mais un peu plus roots et que, par rapport aux textes, il y a des
engagements, des précisions. Ce disque me parle et me touche
davantage que les précédents. Je m’y retrouve
plus musicalement, c’est sûrement l'un des meilleurs
albums avec "Samedi Soir sur la terre".
Quelle est ta manière de
te greffer à une rythmique existante ?
Comme Francis est guitariste, il fait
les rythmiques. Il a besoin d’être seul. S’il a
de fausses informations guitaristiques, ça le paralyse. Il
aime faire des maquettes avant. Quand j’arrive, les idées
guitare, souvent acoustiques, sont là. Une fois que j’ai
entendu, on en parle et à partir de là, j’amène
mon savoir-faire d’instrumentiste qui a un certain nombre d’années
de pratique avec Francis. Je vois ce qui va l’intéresser
comme nous sommes des amoureux du son et des guitares qui peut paraître
un peu enfantin mais nous passons du temps sur la recherche du son.
J’ai toujours été passionné par les guitares
et j’aime fermer les yeux en pensant à tel ou tel guitariste
et les musiques entreraient par ses guitares.
Quelles
guitares as-tu utilisées pour l’album ?
Pour l’instant, mon Dobro 1933,
une 335 Gibson qui a un manche plus long et qui s’accorde en
Do, ce qui donne un son beaucoup plus grave. Une National Supro,
la White Falcon de Francis et le Solid Body Chet Atkins nylon. Je
pense utiliser également une L5 et d’autres guitares.
As-tu reçu une maquette des
titres à enregistrer pour les préparer ?
Non, je n’ai pas reçu de
maquette mais j’ai découvert les choses sur le tas.
C’est un travail de recherche mais ça permet de deviner
ce que vont devenir les morceaux et je ne suis pas sûr qu’il
aime qu’on répète les chansons avant de les enregistrer.
Ce qui est complètement récent, c’est d’enregistrer
ici. Ca rappelle, pour nos générations, les disques
de James Taylor. Quand c’est Francis Cabrel qui le fait, c’est
particulièrement approprié. Ca me paraît plus
charnu dans ces conditions de travail que de découvrir les
choses en studio à Paris. C’était le moment de
le faire.
Pourquoi
utiliser autant de guitares ? Quelle est la différence entre
celles que tu as apportées et celles qu’utilise Francis
?
Parce que nous ne pouvons nous satisfaire
d'une ou deux guitares. Nous tenons tous les deux énormément
d'importance au son de chacune des guitares que nous possédons.
On a passé une journée à essayer une douzaine
de guitares. Il sait juger ce qui est bon ou pas pour un morceau.
Par exemple, nous avons essayé 5 ou 6 guitares pour terminer
avec l’Epiphone qui a servi au riff de « la corrida ».
As-tu des guitares de luthiers ?
J’ai une guitare DNG mais pour
moi les guitares, c’est Fender et Gibson et c’est un attachement.
Je suis plutôt guitariste électrique.
Tes différents projets à venir ?
Il y a plusieurs dates concernant Autour
du Blues, mais pas pour l'immédiat. Quelques dates de festivals
en gestation.Concernant mes projets à venir, je
tiens à préciser que je ne serai pas de la tournée
de Francis Cabrel et qu'après une collaboration forte et
intense qui a débuté en juillet 85 avec "encore
et encore", peut être a t'il besoin de changement et
aussi envie de se recentrer comme guitariste.
Laurence
Dupaquier
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