Jean
Fontanille, tel est le titre de cet album majoritairement instrumental,
10 titres dont deux chantés le compose.
Le disque commence par " Indian
Specter ", s'il existe d'autres types comme moi, fan au
dernier degré de Steve Vaï, ils percevront
sans mal le clin d'il des churs hindous, toute ressemblance
s'arrête là, j'ai été surpris qu'un morceau
d'ouverture soit si
" composé ", je m'explique,
il y a plusieurs parties tournant autour du " gimmick "
d'introduction, écoutez les arrangements, les parties rythmiques,
les différentes strates de guitare, Jean tient également
la basse et Manu Martin (ami et, récent clavier de
Patrick Rondat) vient programmer les claviers.
Il émane de ce titre une ambiance
tout à fait particulière, les différentes phases
du titre permettent de se rendre compte du niveau de maîtrise
instrumentale, tout y passe, sweeping, tapping, legato
sans que ce soit démonstratif, c'est tuant, toutes ces techniques
sont au service du morceau. Bestial.
" Groovy Attitude "
son intro douce et calme fait penser du Satriani au meilleur
de sa forme, là encore ce morceau est bien du Jean Fontanille,
ne pas relever certaines analogies serait manquer d'honnêteté,
s'arrêter à ces analogies serait de la bêtise.
" Au nom de Dieu "
premier morceau chanté, Patrick Marconier ayant écrit
les textes et tenant le micro, ce morceau est un truc à part
dans le disque, intro en guitare électro-acoustique, rythmique
saturée, là encore écoutez, la qualité
de jeu est monstrueuse, à ce niveau là on se dit que
le seul truc qu'il ne fait pas avec sa guitare c'est le café,
et encore, faudra que je lui demande.
Et arrive, le truc éclatant
au possible, la tournerie de la mort qui tue j'ai nommé "
The Speed Thing " littéralement le " truc
rapide ", putain quel truc ! ! ! Ecoutez, calez le clic à
180 et bonne chance, c'est un titre extrêmement ludique, il
est en fait vraiment balèze à jouer et en plus de
s'amuser, ce sagouin rend hommage à un de ses maîtres
le grassouillet (quoique j'ais lu ce matin qu'il venait de perdre
25 Kilos) Yngwie " Zigwigwi " Malmsteem,
sans rire écoutez les derniers phrasés, respect mec.
S'ensuit
un interlude hommage à Steve Vaï période
" Flexable Leftovers ".
" Wishes " fait revenir
une quiétude totale, Jean joue de tous les instruments sur
ce titre, poussez les basses mais surtout, écoutez ce titre
au casque, le travail de composition est grand mais alors très
grand, quel touché, quelle
sensibilité.
" Burning " est le
second morceau chanté cette fois c'est en anglais et Franck
Larigaudie tient le micro, les rythmiques assurent bien sûr
l'assise du titre, sur scène cela doit prendre une toute
autre dimension, le chorus est invraisemblable entre les descentes
de manche hyper speed et mélodiques et ces arpèges
résonnant jusqu'à la fin du titre
A ce stade, nous allons aborder la
deuxième partie du disque, lorsque j'ai commencé à
écouter ce disque il y a des mois, j'ai tout de suite eu
ce sentiment de scindement, j'ai pensé en mon fort intérieur
que les morceaux abordés jusque là étaient
composés comme pour dire au gens qui s'autorisent à
penser dans le milieu de la musique " voilà tout ce
que je suis capable de faire, écrire, jouer, composer, jouer
en groupe " la deuxième partie lui appartenant.
J'ai posé cette question à
Jean, bien sûr il ne l'a pas exprimé de cette façon
mais, croyez-moi, cela reste très proche de ma supposition.
Cette seconde partie s'ouvre sur "
Essentia Part 1 : Unreality ", ce titre sur lequel Jean
tient tous les instruments est pour moi, la pièce maîtresse
du disque, ce titre possède une ambiance particulière,
les accompagnements sonores choisis (sirènes d'ambulances,
cris) participent de façon très forte, bien qu'il
n'y ais pas de mots, ce morceau raconte une histoire, pour moi,
c'est un type que l'on vient chercher pour l 'emmener dans un hôpital
psychiatrique, écoutez et, créez votre propre histoire,
mais surtout, écoutez.
" Essentia Part 2 : Essentia
" résonne, intro au clavier, son de piano (le grand
Manu) chorus de guitare en fond car, tout au long se sont les claviers
qui sont mis en avant, la guitare jouant la mélodie, ce titre
est calme, par opposition au précédent, par contraste
en fait.
Le talent de compositeur ressort de
façon magistrale, le partage de ce morceau avec Manu est
une bien belle chose.
Ce titre est en deux parties, la seconde
s'annonce au changement de son des claviers, le tempo s'accélère,
la pyrotechnie revient en force, cela dure environ une minute et
le duo piano / ligne mélodique revient, le morceau se termine
avec la même douceur que celle avec laquelle il avait débuté.
Beau, très beau.
" Essentia Part 3 : Just Live
" va clôturer ce disque, Jean une fois encore joue de
tous les instruments, les rythmiques guitare portent totalement
ce titre et, vraiment parce que c'est le dernier morceau (du moins
c'est mon sentiment) Jean laisse s 'échapper une influence
majeure en l'occurrence l'hommage est, cette fois, pour Patrick
Rondat.
Belle façon de conclure.
Ce disque n'est pas produit top de
la mort, cela aurait coûté trop cher, il faut être
connu pour cela, cependant étant majoritairement instrumental
son écoute est très, mais alors très agréable,
si vous en faites l'acquisition, vous constaterez qu'il faut l'apprivoiser,
entrer dans les compositions qui le constitue.
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Ricardo
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