Dominic Cravic (guitariste "crypto Jazz-Musette", fondateur des Primitifs du Futur et membre du Ukulélé-Club de Paris, actuellement guitariste d'Henri Salvador) nous a concocté une soirée pleine de poésie et de surprises pour cette troisième édition de Paris Guitare.

Après un repas en compagnie de Michel Haumont, Chris Lancry et Fred Kakon (rédacteur jazz de laguitare.com) où les discussions fusent pour finir sur "comment refaire le monde", direction l'Archipel où une salle comble attend Dominique Cravic pour ce troisième Paris-Guitare. Dominique monte sur scène, calme, avec désinvolture et un sourire en coin qui lui sied bien.

Comme à l'accoutumée, il commence seul le concert sur son modèle Martin pan coupé pour un morceau tout en douceur. Il présente ensuite ses deux premiers invités qui resteront sur scène toute la soirée : Hervé Leagay et Max Robin. Tous deux munis de leur guitare manouche, une Favino Rio pour Max avec deux capteurs sur le chevalet et un vieux modèle (?) avec un micro magnétique pour Hervé Leagay, ils navigueront toute la soirée entre "pompe" et solos avec pour chacun un style vraiment différent. Max Robin a un touché très "classique" dans le sens "guitare classique", tout en nuance et avec beaucoup de précision. Le son de sa guitare amplifiée de la sorte procure une réelle chaleur mais avec un peu moins de brillance et de présence que la guitare d'Hervé. Le jeu de ce dernier est typé "manouche-de-chez-manouche". Les deux guitares se complètent à merveille notamment sur "Manoir de mes rêves" du grand maître Django.

Arrive ensuite Marius Fenoamby avec un modèle Takamine et mais avec aussi beaucoup d'humour et de décontraction. Auteur, compositeur, guitariste et interprète malgache , il apporte à la soirée un rythme complètement décalé par rapport aux styles des autres musiciens mais sans pour autant être déphasé. Au contraire, et c'est là l'intérêt des soirées Paris-Guitare, le mélange des styles fait que chacun des guitaristes s'adapte sans restriction aux jeux des autres avec parfois des résultats étonnants !

Défile alors une valse puis un morceau manouche des Primitifs du Futur "Désaccord manouche" et une improvisation à quatre sur une chanson de Marius "l'ennemi de l'ennemi de ton ami..." On s'y perd un peu dans tous ces ennemis, mais le public est emporté par une forte émulation scénique.

La première partie du concert est très peu chantée à part les chansons de Marius et une chanson fredonnée par Dominique et pourtant, une très grande chanson est interprétée aux guitares façon manouche "Le poinçonneur des lilas", une des plus belles réussites de cette soirée.

La seconde partie nous réserve des surpises et beaucoup de poésie avec tout d'abord la présence de Pierre Barouh qui intervient au micro pour chanter mais aussi pour nous conter "la mort de Django" de NABE Marc-Edouard tiré de l'ouvrage "Nuages". Les guitares d'Hervé, de Max et de Dominique accompagnent la voix suave de Pierre qui nous transporte littéralement sur un nuage de douceur. Il nous fait ensuite partager son amour pour la musique brésilienne avec une reprise en français d'une chanson de Baden Powell.

Pierre Barouh est auteur, compositeur, interprète et acteur. Il a signé, entre autre, les paroles de "La bicyclette", la musique étant de Francis Lai et chanson interprétée notamment par Yves Montant. Son gros succès reste la chanson du film "Un Homme et Une Femme" (Pierre Barouh/Francis Lai) interprétée par lui même et Nicole Croisille.

Les invités défilent et les chansons s'enchaînent avec Claire Elzière accompagnée par son pianiste puis avec Eric Guilleton avec sa Taylor. Pierre Barouh joint sa voix aux deux artistes. On appréciera la venue de Chris Lancry et son harmonica.

Cette deuxième partie est riche, riche de poésie, de couleurs et de rythmes. Elle se fnit avec un rappel bien mérité. C'est le signe que cette troisième édition de Paris-Guitare rencontre le succès souhaité du concept voulu par les artistes : partager à travers la musique des moments où la convivialité du lieu permet la rencontre et la découverte d'artistes et de styles de tous les horizons. Paris va enfin devenir un lieu où la guitare peut avoir enfin sa place. En tout cas, c'est ce que l'on souhaite et nous allons oeuvrer pour !!

Merci et bravo à Dominique Cravic pour cette merveilleuse soirée !

Ne manquez pas le prochain rendez-vous avec Gilles Finzi, voir le programme ci-dessous.

Jacques Carbonneaux le 17 mars 2006

- Lundi 15 mai: Chris Lancry avec

Chris Lancry : Guitariste et harmoniciste, il enregistre un premier disque de blues traditionnel en1971. Son style de guitare, qui mélange les influences noires et blanches de la musique américaine, est à la fois ancré dans le traditionnel et basé sur l’improvisation.

Michel Ghuzel : Un guitariste éclectique, ouvert et inventif. Influençé autant par le blues et la country que par la musique brésilienne, la chanson française ou les percussions qu’il utilise parfois dans son jeu.On lui doit la série de vidéos « Découvrir la guitare».

Pascal Lasnier : Bassiste et contrebassiste il est très présent dans le milieu des clubs de blues et de country. Il accompagne et enregistre avec Marie José Vilar et a participé au nouvel album de Stéphane Mondino. Il est également auteur et compositeur.

Jean-Yves Lozac’h : Un des grands spécialistes francais de la Pédal steel guitar, du dobro et du banjo . Il a accompagné Eddy Mitchell (dans sa période country) Johnny Hallyday et Alain Bashung. II a aussi joué avec Marcel Dadi, Charlie Mc Coy et Patrick Verbeke

Dany Vriet : guitariste, violoniste et mandoliniste, il fait partie de toute la mouvance Country/rock et blues de la scène française depuis les années 70. Il a joué au Grand Ole Opry de Nashville avec Bill Monroe et fait la première partie de Johnny Cash.