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Xavier Petit modèle Jean Fontanille 2
Evolutions Part. 2
Essai du modèle

Ricardo
Au commencement donc était le modèle Jean Fontanille créé par Xavier Petit, pour résumer, corps stratoïde, 22 frettes et...c'est là que tout changeait, en effet les micros se transformaient en Di Marzio Air Norton et Tone Zone, le vibrato devenait un Floyd Rose, le corps massivement de l'acajou et, ce fut un carton.

Xavier en a vendu pas mal depuis, alors lorsque Jean m'a dit qu'il arrivait avec un second modèle, j'ai d'abord été perplexe dans la mesure où, j'ai eu en mains ce premier modèle, de mon point de vue une des toutes meilleures grattes que je n'ai jamais touchées.
En fait c'est cette guitare qui m'aura fait comprendre la maîtrise et la passion de Xavier, m'aura donné envie de le rencontrer.

Meilleure gratte disais-je alors, le reste-t'elle ?

C'est sûr, au début c'est ça une guitare, il va falloir beaucoup de savoir-faire et de talent avant de le transformer en un truc sex...

La guitare modèle Jean Fontanille 2 c'est avant tout, pour le corps, une énorme pièce d'acajou, il va être réalisé en une seule pièce.

C'est tout simplement ahurissant.

Demandez-vous en quoi est faite votre gratte ou celle que vous avez repérée et surtout, combien vous allez la payer. Une table en érable flammé pour la beauté de l'instrument viendra compléter ce "bout de bois".

Toujours à l'état brut mais déjà avec un corps un peu plus dégrossi, notez la poutre qui va devenir un manche non seulement sublime mais, avec un toucher d'une précision et d'une douceur incroyable.

J'y reviendrai plus tard car, j'ai l'habitude de dire qu'une guitare c'est avant tout un manche, sur le premier modèle il était monstrueux mais sur ce second, aussi dingue que cela paraisse, Xavier a encore progressé, il atteint là un niveau que je n'ai jamais rencontré ailleurs.

Comme vous allez pouvoir en juger, l'esthétique de la guitare n'a pas réellement changé, normal dans la mesure où, comme je le disais précédemment, ce modèle est devenu une référence chez Xavier.

Voici la bête couchée ne demandant qu'a être prise en mains.

Visuellement, ce modèle est, de mon point de vue, sublime, le contraste des micros Di Marzio Air Norton côté manche et Tone Zone côté chevalet, (chevalet qui, sur ce modèle intègre un micro Piezzo pour les sons electro acoustiques) est toujours aussi beau.

Le vibrato Wilkinson amène un petit air vintage sur ce qui s'avère être un monstre caché sous une apparence de douceur trompeuse.

Voici un détail de la table en érable. Sur le modèle précédent, le toucher en était superbe, sur celui-ci il est tout simplement somptueux.

Je ne sais pas comment Xavier obtient ce résultat mais cela reste une expérience à faire, toucher une table de cette qualité est un truc totalement à part quand au manche...

Justement ce manche parlons en, il fait partie des évolutions "invisibles", je m'explique.
Il fait 24 cases, est en érable là encore, d'une seule pièce et, comporte une innovation en son sein, un nouveau système de type Trussrod permettant de le rigidifier. Le résultat est parfait, j'ai beau savoir que Xavier aura travaillé d'arrache pied pour l'assembler, je suis bluffé.

J'ai souvent lu dans des essais de gratte des expressions de type, manche rapide, manche autoroute, etc.

Prenez tous ces superlatifs, secouez-les et, vous aurez une idée de celui ci. Le diapason est celui d'une Stratocaster, la comparaison s'arrête là (j'en possède une moi-même) car ensuite, tout n'est que douceur, sensation, dynamisme et, justesse. Ce manche est en un mot comme en cent MERVEILLEUX.

Voici un détail de la tête qui vient le finir.

Mécaniques Sperzel auto bloquantes en alu, sobres et efficaces, rien ne bouge et, j'avoue que ce qui me fait craquer pour subjectif que ce soit, c'est ce lettrage, cette signature.

Maintenant, passons aux choses sérieuses, branchons la bête et poussons la dans ses retranchements. L'essai va se faire sur un Marshall JCM 900 Slash signature, 2 corps, 100 Watts, 4 HP Celestion de 12 le tout frétillant depuis une plombe, ça va chauffer...

Canal clair tout d'abord, sélecteur trois positions au centre, Piezzo désactivé, le son est clair, tous les réglages de l'ampli sont linéaires, les variations vont être obtenues en tournant le potentiomètre de grave/aigu sur la guitare et bien sûr, en passant du micro chevalet au micro manche puis en activant le Piezzo.

Le sélecteur en position centrale la guitare offre un son équilibré, un peu plat tant que l'on ne monte pas le volume, c'est vrai pour les deux micros. En position manche le l'Air Norton envoie des graves bien définis.
Le sélecteur basculé en position chevalet le Tone Zone émet des fréquences médium, les aigus se font entendre mais, le spectre tire vers les médiums dans cette position, c'est habituel sur ce type de micros.

Dès que le son monte, les doubles Di Marzio pointent toute leur redoutable efficacité. Il est clair que la versatilité de ces micros est assez limitée, ils sont puissants, précis et typés.
Il serait possible d'élargir leur palette sonore en demandant un câblage de type séparation des doubles, couplé à sélecteur push/pull par exemple mais là, Jean est un mec direct sachant ce qu'il veut alors, pas de trucs de ce genre.

J'ai fait cette précision car n'oubliez pas qu'il s'agit là d'une guitare de luthier et, l'avantage avec un luthier, c'est que l'on peut tout lui demander au point que cela pourrait être déconnant, et c'est là le deuxième effet Kiss cool, dans ce cas le luthier va suggérer, voir refuser un montage que vous regretteriez plus tard.

Tant qu'à être sur le canal clair, je tourne le troisième potentiomètre et là, le Piezzo s'active, les sons électro acoustiques se font entendre. Je dois admettre que le résultat est très convaincant, j'ai depuis joué sur d'autres amplis avec cette guitare et le résultat est toujours là, les sons électros sont clairs, puissants et, cela ne "larsene" pas.

Qu'il soit entendu qu'aucun Piezzo, Fishman et autres du micros du même type ne rendront des sons électro acoustiques aussi bons qu'une guitare acoustique amplifiée, et, c'est là le paradoxe par ces mêmes micros.
La nature des guitares est si différente qu'il ne faut pas s'attendre à une similitude totale, mais
l'illusion est là et bien là.

Canal saturé maintenant, des sons crunchs aux distorsions féroces couplées avec des Watts, ces Di Marzio sont tuants.
Leur fréquences de références restent les médiums/graves, les aigus bien que ne manquant pas de brillance, ce n'est pas vraiment leur truc, il vous faudra creuser l'égalisation pour qu'ils claquent.

L'équilibre des micros est parfait. En même temps, écrire cela et, ne rien écrire, c'est pareil, je m'explique.

Un son, c'est un tout, un corps, un manche, des micros un ampli et, un réglage précis et, détail, un gratteux.

Là, le réglage est du type "cordes près du manche", micros réglés haut pour capter les harmoniques, le jeu monté était un 09-42 (light). Dans ces conditions, le jeu en légato (sans toucher les cordes avec la main droite) est une évidence, le tapping devient accessible et...tout ce que vous aurez envie d'essayer d'autant qu'un élément incontournable fait partie intégrante de cette beauté, le sustain.

En fait, avec cette qualité de réglage et, d'assemblage, tout devient évident, même pour un aussi piètre joueur que moi. Le sentiment que l'on a avec cette guitare est que l'on a toujours joué avec elle.

Guitare de luthier écrivais-je, oui, dans le genre détail que vous ne verrez pas, la plupart des guitares lorsque vous les branchez émettent un grésillement, un bourdonnement, bref des petits bruits agaçants, là les câbles utilisés pour souder les micros sont 9/10ème blindés, la cavité accueillant les micros est tapissée de peinture graphitée, les raccords à la masse (tresse) sont au dessus de tout soupçon bref, c'est nickel.

Pas de bruits donc, un ajustement de rêve et, vous pouvez demander une adaptation personnelle, tout ça pour combien ?

Cette guitare coûte 1490€, si vous ne voulez pas du vibrato Wilkinson, Xavier vous posera un Floyd Rose au même prix mais du coup, plus de Piezzo quoique avec Xavier...

Cet instrument est magnifique, ce n'est pas une guitare fragile, vous pourrez l'emmener partout, elle est livrée avec un gig bag (housse souple) d'enfer, matelassé, renforcé, avec du velcro pour tenir le manche.
Vous aurez aussi des strap locks (attache de courroie) parce que pour paraphraser Jean "quand tu as une guitare comme ça, tu ne veux pas la faire tomber", et enfin, je ne sais pas ce que vous aurez d'autre car Xavier a une caractéristique, la surprise.

Voilà, j'espère que cet essai vous donnera envie d'aller voir un luthier, de discuter avec lui, de toucher une de ses guitares. Si vous appelez Xavier, vous entendrez un mec passionné et humble, humble comme le sont tous les grands.

Ricardo

PS: Sept lettres pour ce que tu viens de faire Xavier: R.E.S.P.E.C.T