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Invitation
au voyage
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Les Fantastic(s) 3 nous offrent
une carte d'embarquement, une incitation au voyage en somme mais,
au fait, les
Fantastic (s) 3 quésako ? vous direz vous, un nouveau concept
? que, en fait on s'est planté car tout le monde sait que les Fantastics
sont 4 ?
Eh ben non, d'abord je ne me suis pas planté dans le titre et, je
le sais puisque c'est moi l'ai écrit, non mais…
La question reste donc entière, c'est qui ou quoi les Fantactic(s)
3 ? La réponse est…une Métalmorphose.
J'ai emprunté ce mot a un célèbre groupe de
Métal, celui (ou celle) qui me retrouve la référence
gagne tout mon respect.
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Au début était Jean Fontanille,
guitariste émérite bourré de talent, je ne vais pas vous refaire
la chronique de son excellent premier disque toujours achetable
sur son site, www.jean-fontanille.com
en plus, il a refait la pochette et l'a renommé, il s'appelle Essentia.
Donc au début il y eu ce mec que j'aime et, qui me le rend bien.
Au delà de ce premier disque, Jean rêvait d'en faire
un second " quelque chose de différent tu sais, avec un vrai
groupe, enfin tu verras " me disait il.
Il est venu un jour à la maison avec la maquette de ce serait ce
disque puis, le temps à passé.
Cet été j'avais invité Jean à notre festival
Guitar Folies, pour les étourdis qui n'auraient pas
lu la chronique du concert, vous pouvez toujours vous rattraper.
Jean est arrivé avec cette galette et, son groupe.
Pascal " ouh, ouh " Biwandu grand black
à l'humour décapant, Wilfried " Willy " Widman
bassiste de son état et Roland Lanöe.
Roland est un membre du groupe à part entière, il
s'occupe du son, il aura mixé et mastérisé
ce disque, si le son de cette galette est aussi monumental, Roland
y est pour beaucoup.
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Le disque, je l'ai découvert en grande
partie sur scène car pendant le festival, je n'ai pas eu le temps.
J'avais hâte de l'écouter dans de bonnes conditions, en gros, à
donf dans ma caisse.
Si vous me connaissez un poil, vous savez à quel point j'aime le
Métal instrumental.
Ce genre c'est souvent, un gratteux dont la greffe des cinq doigts
supplémentaires par main et parfois deux bras en plus à bien pris,
alors donc nouvellement dotés de tous avantages ils nous balancent
de la gratte avec plein de notes impossibles à jouer pour le commun
des mortels.
Certains sont doués d'un sens particulier de la composition, de
la mélodie, d'un sens rythmique monstrueux ou, pour paraphraser
un petit binoclard frisottant que je salue au passage " une main
droite qui fait peur ".
Oui bon en gros dans ce genre c'est le gratteux que l'on entend
et, des fois, le groupe.
Ne dit on pas qu'une exception ne confirme jamais
la règle ? Jean est une exception, ce mec ne conçoit
pas le bonheur sans le partager alors, il s'est entouré de musiciens
qu'il aime, respecte et avec qui, il partage.
Exit le côté " c'est moi qu'on entend ", si vous n'avez qu'une
vague notion de ce qu'est la partage musical, Welcome on Board.
Jean, Pascal et Willy
sont des mecs comme tout le monde donc, influençables. Des références,
dans cette galette il y en a, le degré auquel elle sont ingérées,
maîtrisées, transformées et régurgitées en quelque chose leur appartenant
est incroyable.
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Ladies and Gents,
voici donc un disque non plus de Jean Fontanille
mais bien du résultat d'un groupe.
Krysprölls ouvre le bal, quatre mesures d'intro
et nous voici chez ces barges de Freak Kitchen, du
moins au premier abord parce que si les harmoniques que nous balance
Jean (écoutez les Wouhhhhh, Wouhhhhh) nous
font penser à Mathias et sa bande, le reste, tout
le reste c'est du Fantactic (s) 3, les lignes de basse,
ces gammes mélodiques d'une beauté si terrifiante…
Putain vous savez, cela semble presque facile à jouer, on dirait
une tournerie tellement c'est éclatant mais, bon essayez et je suis
sûr que, comme moi, vous collerez des pains…suédois.
Grego déboule, Willy nous jette une intro slappée
de la mort qui tue suivi par le tempo parfait de Pascal,
écoutez les variations caisse claire / grosse caisse et Jean
nous assène des arpèges en son clair avec sa Xavier
Petit, Willy revient avec un phrasé hispanisant Pascal
maîtrisant comme la bête qu'il est son jeu de cymbales pendant que
Jean sur une electro acoustique nous assène une mélodie,
solo, qui me rappelle avec une certaine émotion le pays ou je suis
né.
Willy porte ce morceau. Faites une expérience, n'écoutez
plus la guitare de Jean, elle n'existe plus, écoutez ce titre
ou seuls Willy et Pascal joueraient, alors ? convaincus
? ce titre est ENORME.
English Thing et son intro "Requiem pour un con" qui
doit faire se faire marrer Dr Gainsbourg et Mr Gainsbarre,
déboule, les harmoniques tueuses sont de retour, la fusion entre
la basse de Willy et la guitare de Jean est totale,
putain le pied !!!!
Pendant ce temps, Pascal assène un tempo aux variations maîtrisées
de bout de en bout. Les breaks sont multiples, les changements de
tempo itou, Jean nous donne un aperçu de sa maîtrise instrumentale,
ses descentes en aller-retour, ses couinements (je sais pas
quoi dire d'autre) de guitare, phrasés en tapping, jeu en légato
le tout avec une mélodie infernale. Tuant.
Kontakt arrive dans la continuité du titre précédent, mélodie
et tempos changeants, lignes de basse monstrueuses jeu de Pascal
sur ces cymbales proprement hallucinant, c'est du talent à l'état
pur.
Ces mecs forcent le respect et dire que j'ai vu ce titre sur scène,
putain j'en reviens pas. Au moment où, vous pensez que le titre
est fini, Willy nous emmène au cur d'un solo
d'une musicalité absolue enfin, Roland ne voulant pas être
en reste s'amuse à la fin du morceau, écoutez cette pièce de monnaie
qui tombe…
Ben The Ice skating Boy débarque au travers d'une rythmique
que le grand Joe Satriani ne nous a pas joué depuis un bail,
enfin je parle d'un Joe qui se serait réveillé et sortit
de la léthargie dans laquelle il a sombré depuis de trop nombreux
albums.
Là encore les harmoniques sont de retour, le seul effet qu'utilise
Jean, une wah-wah arrache tout au passage et enfin,
un cousin de Pascal vient râper Wizeman lâche ses
rimes comme un pain dans la gueule et s'arrache. Définitif.
Ok juste avant je parlais de Joe, là le titre c'est
Remember alors l'influence de Joe est là de façon
plus que volontaire, bon en fait ces trois gus se sont complètement
lâchés alors il n' y a pas que Joe, Steve
Vai, Zygwygwy Malsmteem une pointe du grand
Jason Becker ainsi que, je dois le dire d'un mec aussi
doué sur le plan musical que bien sur le plan humain, notre Patrick
Rondat national.
Ce titre est un condensé de toutes les influences digérées par ces
mecs, comme en plus la mélodie est superbe, c'est un régal.
Respect les mecs.
Oriental Night est pour moi le summum de ce que Willy
et Jean peuvent faire ensemble sur ce disque, Willy
est immense, oui putain immense.
Le retrait des deux autres cacous pour l'accompagner, lui offrir
un écrin à sa juste mesure est une chose merveilleuse, OK Jean
accélère à la fin et Pascal explose tout du haut de son jeu
monumental, putain quel titre là encore…
LA.MASS conclut ce voyage et, de quelle façon, allez prenez
tous ce que je viens d'écrire, secouez le, agitez encore un poil
et, avalez cul sec…alors ? vous la sentez cette ligne de basse qui
commence à vous marteler ? hein ? la batterie, cette batterie entre
toms et cymbales qui vous éclate la calebasse et enfin cette déferlante
de notes jouées à une vitesse supersonique alors que la rythmique
ne semble pas dépasser les 120 BPM ?
Comme si cela ne suffisait pas, sur ce dernier titre Jean
joue avec un ami, un mec qu'il respecte vient jouer la deuxième
guitare, j'ai nommé Stéphane Alaux.
Fin du voyage.
Au cour de cette chronique j'aurais beaucoup mentionné, Willy
et Pascal sans doute plus de fois que Jean, à
l'écoute de ce disque, cela ne pouvait pas être autrement.
J'ai connu Jean, le guitariste, le compositeur, le musicien.
Je ne réalisais pas à quel point Jean n'était
que la chenille entrant dans sa chrysalide.
Le papillon Fantastic(s)
3 en est sortit. Pour paraphraser un mec que j'aurais salué
deux fois dans cet article, ce papillon là n'a rien "d'éphémère".
Vous pouvez vous procurer
ce disque sur le site www.guitareushop.com,
il est vendu 14€ frais de livraison inclus alors, prenez
cette putain de carte d'embarquement et laisser vous emmener par
ces mecs.
Le cap'tain Jean et son équipage vous souhaitent un
heureux séjour sur la planète terre, en espérant vous revoir sur
nos vols.
Nous revoir ? vous rigolez les mecs ? moi je ne descends pas, hôtesse,
champagne et que ça saute…PLAY.
Ricardo
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