La
belle m’a tout de suite attirée sur le stand du luthier par sa beauté
du choix des bois et par sa simplicité efficace de lutherie. Simplicité
apparente car, en fait, ici impossible de cacher un défaut. L’instrument,
sa forme, ses bois, se suffisent à eux même , pas de fioritures qui
cacheraient un défaut, les assemblages sont parfaits et la finition remarquable.
Christophe a choisi de belles pièces de koa pour exprimer son talent. La
première bonne surprise, à la prise en main, est le poids. Cet instrument
est une plume, ceci est de bonne augure pour le son! Le manche est creux et dans
la continuité des éclisses. Voilà donc l’instrument
posé sur mes genoux, tonebar en main (accessoire en métal qui vient
glisser sur les cordes comme un bottlneck). Le luthier a travaillé sur
des plans d’origines pour dessiner cet instrument aux proportions parfaites.Un
peu d’histoire: En
1915, une grande exposition est organisée à San Francisco, pour
l’inauguration du canal de Panama. Le pavillon Hawaïen est particulièrement
visité par les états-uniens. Une mode vient de naître et la
musique de ce style va connaître un succès qui gagne l’ensemble
de la planète. En 1915, Weissenborn va s’inspirer des guitares de
l’archipel pour créer ce type de guitare. Il la fabrique en koa, une
essence typiquement du cru, dès son origine. L’instrument se joue
exclusivement en slide et n’a donc pas de frettes et des cordes à
fortes tension et surélevées pour faciliter le jeu. Coté
son : L’équilibre
et la richesse du son que dégage l’instrument est remarquable. Cette
guitare permet un jeu tout en finesse qui ne trahira pas l’expressivité
que permet le slide. Les harmoniques “glissées” sonnent avec
puissance et délicatesse. Cet instrument se joue avec plaisir et facilité.
De quoi rejouer Paris-Texas comme si on y était. Mais comment pourrait
il en être autrement pour instrument créer par un luthier qui travaille
avec passion et savoir faire ?
At'itâ
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