CONCERT - TOMMY EMMANUEL - FRENCH TOUR LA CIGALE PARIS
REDACTEUR : JACQUES CARBONNEAUX - PHOTOS : NATHALIE CAPRON |
Assister à un concert de Tommy Emmanuel est un événement qu’on ne peut manquer sous aucun prétexte et ce n’est pas les 4 jours passés à Francfort avec 10 kg de matériel vidéo sur le dos, ni les 600 kms de route deux heures avant qui allaient me faire changer d’avis.
Dans le cadre de la tournée française initiée par « Aparté productions », Tommy Emmanuel présentait son concert parisien à la Cigale après celui de la veille à Marseille.
La particularité des concerts de cette tournée est la présence d’un luthier différent dans chaque ville. Pour le concert de Paris, le luthier Alain Quéguiner nous présenta 6 modèles dont le dernier modèle studio réalisé pour François Sciortino avec une table en épicéa des adirondacks, un corps en acajou et un manche en érable ondé teinté. Une merveille !
Il n’est plus nécessaire de faire l’éloge du travail de Mister Quéguiner mais il faut reconnaître qu’il est tout comme le bon vin, meilleur d’année en année le bougre !! |
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Alain Quéguiner et Jacques Carbonneaux |
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En première partie du concert, c’est Jean-Félix Lalanne qui eut la lourde tâche de précéder Tommy Emmanuel. Entre cordes Nylon et cordes Acier, JFL nous fera visiter une partie de son répertoire avec au final un hommage à Michael Jackson à travers un medley qui comblera un public qui n'hésitera pas à chanter les tubes incontournables de l'artiste.
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Un Extra-terrestre de la six cordes qui joue aussi fort qu'un groupe de metal avec juste une guitare acoustique : Tommy Emmanuel ! |
Avant l'entrée en scène de l'artiste, ce sont trois guitares qui trônent devant nous avec deux modèles « Maton » et un modèle sunburt qui ressemble bien à une Gibson vintage, mais de loin le logo ne semble pas être celui de Gibson. Ma question trouvera sa réponse durant le concert.
Comme vous pouvez le constater sur la photo ci-contre, Tommy Emmanuel ne ménage pas ses instruments dont il ne se sert pas uniquement comme guitare mais aussi comme percussions, qu'il frappe de ses mains et gratte de son médiator, le tout branché sur un multi-effets.
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Tommy Emmanuel déboule sur scène avec une énergie qui en dit déjà long sur ce qui nous attend. Armé d'une troisième guitare Maton il attaque son concert avec un son incisif et percutant. Il faut noter la particularité de sonorisation des guitares de Tommy sur scène.
Mise à part le modèle Gibson qu'il jouera assis avec un micro dynamique face rosace, les trois modèles Maton sont pourvues d'un bouche rosace qui permet d'éviter les feed-back. Quel intérêt me direz-vous pour un concert où seule la guitare acoustique est présente sur scène ? La réponse est simple : Tommy joue à volume particulièrement élevé avec des basses très présentes voire même exagérées. Pour résumer, Tommy joue de l'acoustique avec un volume de guitare électrique. Certains dans le public ont trouvé le volume trop élevé mais pour ma part, cette manière de sonoriser ses guitares fait partie du spectacle et du son de Tommy Emmanuel.
Son jeu est précis, très précis, il mixe vélocité et groove avec une aisance déconcertante. Il se permet même des mises en scène où la gestuelle se mèle à des onomatopées rythmiques et chorusées. Sa guitare devient une harpe quand il joue en harmonique et une vraie percussion quand il la frappe sur l'éclisse et la partie basse de la table d'harmonie.
Il alterne des morceaux complètement fous avec des arpèges et picking lent dont une magnifique chanson dédiée à sa fille Angélina. Tommy chante aussi sur scène et d'une belle voix !
Tommy sur scène c'est aussi de l'humour qu'il partage avec son public. L'intéractivité est présente à chaque instant et comme à l'accoutumée il nous offre des hommages à Marcel Dadi, Chet Atkins et les Beatles avec des arrangements à la sauce Tommy Emmanuel ! |
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Arrive enfin le moment où Tommy décroche ce fameux modèle sunburst de son stand et vient s'installer sur un tabouret en positionnant un micro dynamique face à la rosace de la guitare. Il présente alors ce modèle qui n'est autre qu'un modèle Gibson Kalamazoo de 1934. Une pure beauté dont il fera ressortir le grain sonore si particulier à ce type d'instrument. Un grand moment que tout amoureux de guitare vintage a su apprécier à sa juste valeur. Tout comme le fait Bob Brozman, Tommy E. fait varier la distance entre la rosace et le micro afin d'accentuer les basses ou les médiums de ce vrai bijou !
Il n'oublie pas non plus les artistes qui font la première partie des concerts de cette tournée avec une chanson dédicacée à Michel Haumont qui a débuté cette tournée à Marseille.
Il demandera à Jean-Félix Lalanne de le rejoindre sur scène pour deux morceaux dont le deuxième est une véritable torture pour JFL avec un tempo de fou à l'image de ce légendaire duo banjo/guitare du film "Délivrance".
Alternant jeu aux doigts, médiator et onglets, Tommy E. se lance très souvent dans les harmoniques et le lap-tapping. Quand il se sert de sa guitare comme percussion, il est capable de jongler entre percussion et cordes mais il est aussi capable de ne jouer que des percussions en occultant les cordes. La sonorisation de sa guitare se prête complètement à ce jeu de percussions avec des sons aigus en frappant sur l'éclisse du haut ou celle du bas, des sons médiums en tapant sur la table d'harmonie et enfin des basses très profondes (de type grosse caisse) en tapotant sur le chevalet où se trouve le micro contact de type piezo (je suppose). |
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La salle de la Cigale est pleine à craquer et beaucoup n'ont pas trouvé de places assises. Une standing ovation bien méritée touche Tommy Emmanuel qui revient pour un rappel et clôture alors ce superbe concert que je ne suis pas prêt d'oublier et qui se répétera à Lille, Nantes, Lyon pour finir le 21 avril à Bordeaux.
Un grand, un immense MERCI à Aparté production pour avoir initié cette superbe tournée et un clin d'oeil à Emmanuel (Aparté prod) pour sa gentillesse, sa disponibilité et sa passion pour la six cordes. L'organisation de cette tournée est digne d'une organisation à la Québécoise où tout est parfaitement ficelé et de façon très professionnelle. Bravo et merci à toute l'équipe !
Jacques Carbonneaux - Avril 2010 - Un merci tout particulier à Nathalie Capron pour les photos - http://www.aparteproductions.com/
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