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• Lutherie |
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Pour les bois, nous sommes sur du classique :
• Epicéa
Pour la table c'est un magnifique sitka avec des veines assez espacées et régulières comme vous pouvez le constater sur la photo ci-dessous et ci-contre.
Le propriétaire de la guitare a souhaité ne pas teinter la table qui garde ici son aspect naturel
et dont on peut apprécier les superbes moirures.
La rosace est un assemblage de purfling et de nacre d'Abalone, tout comme le tour de table.
Le travail de marqueterie d'Alain Quéguiner est du grand art.
Même si je considère Franck Cheval comme le maître incontesté
en la matière suivi de près par Beaujouan, Coufleau ou Fejoz, Alain a le don de réaliser un travail de marqueterie aussi beau que discret.
Tout est ici finesse et beauté. La qualité de la nacre est incomparable par rapport aux guitares Martin par exemple.
Comme il est indiqué sur son site internet : "Les abalones utilisées (verte, rouge ou Paua) dans les incrustations proviennent exclusivement du coeur des coquillages. Les couleurs y sont beaucoup plus intenses."
C'est un paradis pour les yeux et croyez moi, vous ne regardez pas votre guitare de la même façon lorsqu'elle est vêtue de la sorte.
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• Palissandre indien et de Rio
Dos, éclisses sont réalisés dans un palissandre indien de toute beauté mis en valeur sur le dos par un filet en nacre et sur le tour de caisse par un filet en érable ondé qui est sans comparaison bien plus beau que ce vulgaire plastique que l'on retrouve sur certaines guitares folk.
La plaque de tête et le chevalet sont en palissandre de Rio. La tête des guitares Quéguiner est très reconnaissable. Elle s'est affinée dans le temps et par rapport aux anciens modèles.
Le veinage du rio sur la tête est sublime avec le logo Quéguiner en nacre, un purfling discret en tour de tête et avec deux oiseaux en nacre incrustés.
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• Acajou et érable pour le meilleur
Depuis plusieurs années Alain propose des manches en trois parties avec un acajou sud-américain et une âme centrale en érable ondé. Ceci a pour conséquence d'avoir un manche plus dense, avec plus de tenue de note et de sustain.
En plus de l'aspect sonore, un manche en trois partie apporte un caractère visuel très fort qui se marie parfaitement avec le tour de caisse, de touche et la plaque du talon en érable ondé également.
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Comme je le fais dorénavant pour chaque test, j'embarque une petite caméra dans le corps de la guitare afin de vous y faire découvrir en vidéo le coeur de l'ouvrage du luthier.
Le système Fishman installé sur ce modèle ne permet pas d'avoir une vue dégagée compte tenu des câbles qui se baladent de partout et qui ont souvent comme inconvénient de provoquer des bruits parasites lorsque l'instrument est joué.
Pour en revenir à la lutherie de cette Jumbo, Alain m'a confié avoir allégé la plaque de renfort du chevalet.
Ce genre de modifications se fait progressivement, guitare après guitare. Le luthier tend à minimiser la masse des barrages et de toutes les pièces qui sont collées à la table d'harmonie afin de la brider le moins possible.
L'une des choses les plus difficiles est de trouver le compromis idéal entre la contrainte de l'effet de levier du chevalet induit par la tension et l'angle des cordes et la nécessité de laisser la partie vibrante de la table la plus libre possible.
Il faut donc renforcer la table grâce aux barres et plaques de renfort et en même temps minimiser au mieux la masse de chacune de ces pièces.
Mise à part la diminution de la masse de la plaque de renfort du chevalet, Alain Quéguiner ne touche plus ni à la table ni au barrage en X allégé depuis qu'il a trouvé son compromis idéal.
Dans une architecture aussi complexe que celle d'une table d'harmonie, modifier un seul paramètre peut remettre en question
tout l'équilibre précédemment élaboré.
Le son des guitares Quéguiner est là dans ce barrage qu'il a mis plusieurs années à concevoir et à reproduire sur chacune de ses oeuvres.
Il n'est donc pas étonnant de retrouver le son de ma Quéguiner de 1999 dans cette Jumbo de 2011.
• Ebène
La touche en ébène a pour repères des petits oiseaux en nacre qu'Alain propose systématiquement à ses clients. Discrets et de très bon goût, ils sont nettement plus gracieux que la plupart des repères de touche.
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• Pas de chevilles chez Quéguiner
Il est rare de voir un chevalet sans chevilles mais chez Quéguiner vous ne verrez que ça !
Sur la photo ci-contre, les cordes sont bloquées à l'arrière du chevalet et ne traversent pas la table.
Cette technique
a pour avantage d'être plus esthétique, plus pratique pour le changement de cordes et surtout d'éviter au chevalet de se fendre. Le système à cheville par contre, développe un angle plus prononcé et donc plus de pression et de dynamique, ce qui est (en théorie) meilleur pour le son.
Cependant à entendre une Quéguiner sonner, on n'a pas à regretter l'absence de chevilles !
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• Confort
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Le manche a une largeur de 46 mm au sillet de tête et un profil en "D" un peu plat. Comme je l'ai déjà écrit dans l'article de la Martin D-28 dans lequel je parle de ma Quéguiner Jumbo, ce manche est très confortable mais plus large comparé au standard 43 mm (1 11/16 ") de chez Martin.
Les mécaniques Gotoh 510 sont précises et ont l'avantage d'avoir sur la tête une vis qui vous permet de régler la dureté de l'enroulement et du déroulement de la corde.
La caisse de forme Jumbo Quéguiner n'est pas moins confortable qu'une Dreadnought car si elle arbore des formes rondes et généreuses, elle en garde plus ou moins les même dimensions et donc pratiquement le même volume. Elle est d'ailleurs moins profonde qu'une D-28 classique par exemple.
Je précise qu'il ne faut pas confondre avec une forme de type J-200 qui est proposée chez Quéguiner avec son modèle"Super Jumbo". On est ici sur un format qui est assez confortable et qui ne fatigue pas au bout de plusieurs heures de pratique, même s'il reste imposant pour des personnes de petite taille.
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