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J'ai rencontré le luthier Fabien Ballon l'année dernière au Festival de Ballainvlliers où il présentait deux modèles très intéressants.
Le travail de Fabien respecte la tradition de la lutherie classique avec néanmoins quelques ajustements personnels sur le barrage.
Les deux modèles présentés ont pour caractéristiques :
- Table : épicéa ou cèdre rouge
- Fond/éclisses/chevalet/placage de tête : palissandre indien
- Manche : cedro
- Touche : ébène
- Rosace : déplié de bois de rose
- Fileterie : palissandre de madagascar, érable, padouk et amarante
- Finition : vernis gomme laque au tampon sur la caisse et la tête, et finition huilée sur le manche.
- Mécanique : gotoh premium |
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Le mot du luthier :
" Voici donc mes deux dernières guitares de concert, qui, sur le principe, ne diffèrent que par la nature de leur table : épicéa pour l’une et cèdre rouge pour l’autre.
Coté lutherie, il s’agit d’un montage à l’espagnole, d’un barrage en éventail asymétrique à sept branches dont la particularité est d’avoir les quatre barres extérieures cintrées pour se prolonger au dessus de la taille.
L’idée étant toujours d’optimiser la surface vibrante, et ainsi de donner la possibilité à des mouvements de plus grande ampleur de s’installer.
Dans les détails du barrage, j’ai également essayé de contrôler le timbre des aigus, de leur donner une enveloppe un peu plus prononcée qu’à mon habitude, mes goûts s’affinant et allant de plus en plus pour des aigus bien « perlés », sans pour autant que la clarté en soit délaissée."
Fabien Ballon |
Arrêtons nous quelques instants sur l'assemblage du manche à la caisse à l'espagnole :
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Dans cet assemblage, les éclisses sont insérées dans deux rainures pratiquées dans le bloc talon du manche. Il va sans dire que si ce dernier est solidement maintenu (en fait, il devient solidaire de la caisse), il est aussi complètement indémontable ! La faible tension des cordes nylon, et donc le moindre risque de déformation de la table, autorise ce type de montage." Source : Alain Quéguiner
Il faut ajouter que cette méthode a aussi le net avantage d'être plus facile à mettre au point qu'une méthode tenon/mortaise queue d'aronde. A éviter sur une guitare à cordes acier où la tension plus élevée des cordes ne permet pas une stabilité garantie.
Quant à l'apport de l'assemblage à l'espagnole sur le son, je ne m'avancerai pas sur ce point. |
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