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La guitare archtop de Gérard Defurne
Début janvier 2012, je vous présentais ce modèle Archtop Classic 2011 de Gérard Defurne (photo à gauche) et impressionné par les qualités sonores et esthétiques de l'instrument, j'ai profité de la venue du luthier à Paris pour lui proposer une interview.
Son ami et guitariste Tomás Gubitsch (photo de droite) a gentiment accepté de réaliser pour nous une démonstration acoustique et électrique de la belle archtop dans les locaux de l'atelier58 à Montreuil.
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• Lutherie
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Rappel : l'histoire de la guitare archtop
La guitare archtop est une guitare particulière dans sa conception puisqu'elle reprend les principes de construction du violon.
C'est Orville Gibson, luthier et musicien qui au début du XXème siécle eut l'idée d'appliquer à la guitare et à la mandoline les méthodes de construction du violon. Au lieu de construire une table plate, il décida de la creuser dans un bloc de bois plus épais afin d'obtenir une forme convexe où était placé un chevalet mobile libéré des cordes alors fixées à un cordier en bord de caisse.
Un nouvel univers sonore était né et c'est le musicien et acousticien Lloyd Loar embauché en 1919 chez Gibson qui continua le travail initiié par Orville Gibson après son départ de la société, en y apportant les évolutions suivantes :
- Remplacement de l'ouïe par des ouïes en "f";
- Allongement du diapason;
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Surélèvement de la touche;
- Accordage des éléments de l'instrument.
Le premier modèle archtop respectant ces évolutions était acoustique et vit le jour en 1922 sous le nom de L-5. C'est en 1936 que sortit le premier modèle archtop électrique chez Gibson, la ES-150 immortalisée par le guitariste de jazz Charlie Christian.
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Le modèle Classic 2011 est sobre. Pas de nacre, tout est bois et vernis et ici la sobriété rime avec élégance, classe et douceur. Le filet de touche, de dos et de table est en ébène/poirier/ébène incrusté.
Nous retrouvons un épicéa pour la table avec deux ouïe en "f" et un magnifique érable ondé pour le dos et le manche, l'érable étant le bois de prédilection pour ce type d'instruments dédiés au jazz.
Table et dos sont débordants, ce qui donne un relief et une très forte personnalité à cette guitare.
La construction est classique de la lutherie américaine avec un barrage copie Epiphone en Y de 1940 avec une barre presque parallèle (à l'axe des cordes) pour les graves et une barre oblique pour les aigües.
La volonté de Gérard est de réaliser un instrument qui sonne avant tout en acoustique, les micros n'étant présents que pour mettre en avant les qualités acoustiques de la guitare lorsqu'elle est amplifiée.
La touche est en ébène. Le chevalet et le cordier sont en amourette de Guyane sur ce modèle mais sont aussi proposés en ébène. La prise jack fait ici office d'attache cordier.
Il n'y a
pas de pickguard sur cette Classic 2011, ce qui lui donne encore plus de charme.
Le micro a été re-capoté et un filet a été incrusté pour suivre celui de la touche.
La tête est magnifique et vêtue d'un plaquage en ébène de Macassar/érable/pallissandre. Elle est ajourée en son centre et montée avec des mécaniques Sperzel black (autre choix possible : Steinberger black).
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