Le corps épouse d'instinct
le ventre du musicien. C'est le type même d'instrument que
l'on a l'impression d'avoir déjà joué mille
fois. Les présentations sont faites, la confiance est établie
et ne s'en ira pas avant la fin de l'essai.
L'instrument est équilibré et ne pique pas du nez
ce qui est rassurant et n'obligera pas à des efforts acrobatiques
pour maintenir l'instrument droit et jouer en même temps.
Attention toutefois au poids, qui imposera une petite période
d'adaptation, mais ce n'est pas rédhibitoire. Evitez simplement
d'acheter votre basse la veille d'un concert de 4 heures, vous
seriez surpris (on vous aura prévenu)
Les
potards sont au nombre de 5 et se répartissent de la manière
suivante : un aigu, un grave, une tonalité, une balance
micros aigu/grave et un volume général.
D'entrée de jeu, les corrections s'avèrent efficaces,
et le niveau sonore de sortie très élévé.
C'est du micro hyper actif de chez hyper actif. Tiens les micros
d'ailleurs, on n'en a pas parlé, mais ils sont au nombre
de 2, spécialement fabriqués pour la marque. Par
rapport au modèle FNA, un micro de type Jazz a été
rajouté côté manche, avec le supplément
de coloration que ça laisse supposer.
Le potard de volume permet de passer en mode passif, même
si ce n'est pas commun ou désiré, c'est toujours
pratique de pouvoir l'utiliser en cas de panne de la pile.
La différence de sonorité est flagrante entre les
2 modes, mais pas choquante pour autant.
La basse est à l'aise dans tous les styles, du blues pépère
au rock agité, ça envoie comme il faut et mon Trace
n'est pas là pour dire le contraire. En slap, c'est un
régal, je pensais qu'avec un manche si gros, le handicap
serait manifeste, mais les cordes (petit tirant) encaissent bien
et c'est le principal.
Un petit détour sur le micro aigu, façon Pasto,
et c'est toute la magie du magicien de la fretless qui renaît.
Je recommande d'ailleurs d'essayer un jour une Warwick sans frettes,
même sur un modèle de base comme la Fortress, le
sustain est très présent et le résultat impressionnant.
Comme on peut s'y attendre, le son est extrêmement chaud
et précis et ne déçoit pas.
Pour avoir utilisé cet instrument
pendant plus de 2 ans et dans des conditions extrêmes (concerts
punk arrosés de bière!), j'en conclus qu'il est
quasiment indestructible, pour peu que l'on fasse abstraction
du manque de vernis sur le corps qui exigera un minimum d'entretien
(une boîte de cire est d'ailleurs fournie avec l'instrument).
Si l'on compare le prix que je l'ai payée à l'époque
(dans les 1200 euros), autant dire qu'il est plus avantageux d'investir
dans cette basse teutonne au physique par ailleurs sympathique,
plutôt que dans une classique américaine qui innove
peu et dont le tarif fluctue selon le bon vouloir des autorités
dudit pays.
L'Europe à peu de frais en
somme
(1)On aime ou on n'aime pas la méthode qui consiste à
sortir les dollars, mais le ticket d'entrée des instruments
grand public est à ce prix.
Gregory Massa
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