LG
- Qu'elle est ton souhait concernant la ligne éditoriale
?
VD : Le souhait de la ligne éditoriale, c'est
de répondre de plus en plus aux lecteurs. Nous avons donc
fait un premier numéro par rapport au senti, par rapport
à ce qu'on pensait bien mais nous attendons beaucoup les
réactions des lecteurs. C'est important de savoir quelle
est réellement la demande. Le deuxième numéro
sera consacré à la guitare manouche et je pense que
cela correspond à une demande mais la demande peut être
aussi sur le picking... en fait, nous allons tâcher de répondre
à tous les styles et ce, à chaque fois, que ce soit
du flamenco, du picking, du
manouche, du classique, des techniques de théorie, du jazz...
en fait, tout ce qui touche à l'acoustique et à chaque
fois, également, traiter en particulier d'un thème.
Une chose qui manque dans les magazines, c'est la relation du guitariste
qui démarre la guitare par le biais de la chanson, c'est
à dire la guitare d'accompagnement car au départ c'est
quand même la guitare qui fait que, les uns et les autres
ont abordé, je dirais à 90% l'instrument. Même
si après, ils s'orientent vers un
genre qu'ils découvriront par le phénomène
de la guitare. Répondre à la demande liée à
la guitare d'accompagnement est pour moi très important et
nous le constatons depuis de nombreuses années que ce soit
au travers de Maxime le Forestier, Georges Brassens, Francis Cabrel
et
maintenant M ou Sanseverino. Que ce soit électrique ou acoustique,
la guitare est aussi omniprésente dans les musiques de films,
les publicités et souvent reliée à la chanson.
C'est donc pour cela que tous les styles de musiques seront représentés
et à chaque fois aussi un thème majeur.
Donc, sur le prochain numéro, la guitare manouche, sur le
troisième, nous allons quand même célébrer
le centenaire du Blues, mais du Blues acoustique et avec l'historique
du picking et pour le numéro de 2005, là, nous avons
encore le temps d'y penser. Ce sera peut être un chanteur
mais chaque guitare aura à un moment donné son moment
fort et sera traitée. Ce sera aussi la même démarche
pour les bancs d'essai d'instrument : un banc d'essai d'une guitare
dans chaque genre
différent. Une belle place sera consacrée aux images
et aux photos de guitares pour les bancs d'essai mais aussi des
guitares de luthiers car la lutherie est de plus en plus présente
d'ailleurs dans le coeur des apprentis guitaristes et elle a été
très longtemps délaissée. Il y a une chose
qui nous touche et qui nous choque lorsque nous allons dans les
salons et expositions, c'est l'isolement des luthiers, alros que
nous rêvons tous devant leurs guitares, on se retrouve dans
ces lieux sans pouvoir les essayer dans de bonnes conditions. Mise
à part celui d'Issoudun qui est vraiment plus convivial et
permet d'essayer les instruments, très souvent le luthier
se retrouve aussi seul que dans son atelier car les gens n'ose pas
essayer ses guitares. Il y a aussi dans un avenir, assez proche
je dirais, une voie qui va se développer dans ce sens. Nous
le faisons déjà sur le plan des bancs d'essais, puisque
nous consacrons deux pages au lieu d'une pour pouvoir montrer tous
les détails, de la tête, du chevalet, des angles différents
et ne pas les photographier comme les jambons de bayonne chez le
boucher mais au-delà de ça, dans l'avenir, ce sera
de les faire entendre et puis aussi solliciter nos intervenants
pour qu'ils jouent sur des guitares de luthiers.
LG - Comment s'est constituée l'équipe de journalistes
?
VD : Elle s'est constituée par rapport aux genres
musicaux, à ceux qui sont des références dans
leur genre et par rapport également à un point fort
que nous soulignons : c'est de rentrer dans l'osmose dans laquelle
nous avons envie d'être. C'est à dire une harmonie
humaine, même mode de pensée, des personnes avec lesquelles
nous pouvons discuter. Nos sujets sont tous débattus sur
une table. Chacun propose ses sujets et on en discute et il n'y
a pas de prise de pouvoir ou
autre. C'est une forme d'harmonie, je dirai, et d'aventure humaine
dans laquelle chacun a envie d'aller. Pour l'instant toutes les
personnes présentes sont dans cette harmonie là et
d'autres ont envie de se joindre à nous, on a envie de leur
donner une place mais je ne sais pas ecore comment on va gérer
tout ça. Peut-être de façon alternative, mais
en tout cas, nous avons envie d'être bien. C'est à
dire que c'est beaucoup de travail de monter un magazine, on ne
sait pas encore
qu'elles seront les retombées. En tout cas, les annonceurs,
pour beaucoup, nous ont fait confiance et ont été
très enthousiates par rapport à ça. Donc cela
nous a aussi confortés dans cette aventure
mais ce qui est primordial, c'est que l'aventure se passe dans la
bonne humeur et dans le plaisir de faire de la musique ou de faire
des guitares.
LG
- La guitare acoustique est encore peu présente en France.
Comment attirer et convaincre les lecteurs de lire ce nouveau venu,
car les guitaristes acoustiques ont souvent une image de la presse
guitare comme étant très « heavy-métal
» ?
VD : C'est bien pour cela d'ailleurs que nous nous sommes
dit qu'il y avait un élément manquant et nous essayons
de le combler. Je pense que d'une façon générale,
il y a un grand retour à la guitare acoustique de part l'actualité
en terme de variété mais aussi dans la publicité
ou de musiques de films. Les ventes de guitares acoustiques sont
sur le retour. Nous avons communiqué sur tous les sites web
de guitare et ce sera aux lecteurs qui auront approché le
magazine de nous ommuniquer leurs souhaits et comme je disais tout
à l'heure, nous souhaitons répondre réellement
à la demande. Les magazines de guitares électriques
et heavy-métal étant déjà existants,
on espère que Guitarist Acoustic répondra à
l'attente à laquelle on pense et puis on espère aussi
satisfaire les lecteurs pour maintenir ce magazine.
LG
- Une partie basse acoustique n'est pas présente dans le
numéro 1.
Va-t-elle trouver sa place dans les prochains numéros ?
VD
: Je pense qu'elle la trouvera sous forme de hors-série.
On a malheureusement déjà 124 pages et on manque de
place. Il y a des articles que nous n'avons pas pu passer et pour
le prochain numéro, on ne sait déjà plus où
donner de la tête. Donc, la basse est un sujet présent
comme d'ailleurs, d'autres instruments à cordes comme la
mandoline, le banjo etc... mais on manque de place. La basse sera
traitée soit par rapport à l'actualité soit
via un hors-série. Mais elle n'est pas oubliée, elle
est dans notre pensée et dans notre coeur aussi. Si toutefois,
les lecteurs sont en demande et nous la formulent, on sera là
pour répondre à cette demande et on s'organisera.
LG - Pourquoi
le choix d'un trimestriel ? n'est ce pas un handicap pour la fraîcheur
de l'information ?
VD : Tu
as tout à fait raison et c'est pour ça qu'il n'y a
pas de petites annonces ou de choses comme ça pour l'instant.
A l'origine, il était prévu qu'il paraisse tous les
deux mois mais dans la mesure où nos intervenants sont tous
des musiciens professionnels et non des journalistes à plein
temps et donc une bonne partie du temps sur scène, cela semblait
être la meilleure formule. Cependant, nous rencontrons tellement
de musiciens de grande qualité qui souhaitent participer
à l'aventure, la solution sera peut-être là.
C'est à dire, de gérer tout ce potentiel sur une année
en répartissant le travail pour chacun. Si la demande répond
à nos attentes, c'est ce qui est prévu pour 2005.
LG
- La guitare classique avait une image un peu fermée sur
le reste des musiques. Cette impression est-elle toujours aussi
juste aujourd'hui ?
VD
: Je dirais que malheureusement, elle l'est encore et ce même
si elle l'est moins. C'est ce que je constate à titre personnel.
Ma rubrique classique dans Guitarist Magazine et celle dans Guitarist
Acoustic répondent à une réelle demande des
guitaristes qui jouent d'autres genres musicaux,
du blues, du picking ou autre mais le regard de mes confrères
est un peu particulier, critique. Mais je pense que c'est la musique
classique en général et non pas seulement la guitare
classique qui est comme ça. La guitare cependant est en train
de s'ouvrir car elle sait qu'elle n'a pas d'autre avenir. Mais l'inconvénient
de la guitare classique, c'est qu'elle est soliste essentiellement,
c'est à dire qu'en fait on nous formate pour être des
solistes et à la sortie il y a très très peu
d'élus.Quand on pense que ne serait-ce qu'au conservatoire
national supérieur de Musique de Paris, il sort chaque année
4 à 5 premiers prix, depuis maintenant 1970 (création
du conservatoire). Donc
forcément, les guitaristes qui pour la plupart sont sortis
avec leur premier prix et qui sont tous des guitaristes de talents,
tendent à devenir professeurs de guitares au conservatoire,
mais là les places sont de plus en plus rares car les conservatoires
sont saturés. Donc, il faut bien qu'ils
fassent un métier et ce qu'ils veulent c'est faire ce qu'ils
voient à la télévision. Pour ma part, j'ai
eu la chance d'avoir un professeur avant même Alexandre Laghoya
qui lui adaptait toutes les musiques de la télévison
au niveau de chaque élève, c'est à dire qu'il
adaptait les mélodies et les enrichissait en fonction du
niveau de l'élève mais il y avait une motivation par
rapport à un thème que l'on connaissait et également
une référence par rapport au rythme. Alors que là
aujourd'hui,le solfège est indispensable, certes, mais il
est enseigné d'une façon qui rebute totalement les
enfants. J'en ai pour expérience, mon propre fils qui m'a
dit « maman, je t'en supllie, tu me retires du conservatoire
!»
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