JPH : Tout d'abord peux-tu nous
expliquer ton parcours et la genèse de ce (premier ?) disque
?
G. P. : Mon premier album, " Transparent " est
sorti en 1996 et était produit par EMI France. Il me valut
d'être sélectionné parmi les Paris d'Inter cette
même année. La promo décidée par EMI
fut alors presque exclusivement orientée vers les radios.
J'étais programmé sur bon nombre de FM un peu partout
en France, notamment avec le titre " Dangereusement ".Mais
au bout de 2 années de promo, les ventes n'ayant pas été
suffisantes pour cette grosse major, elle décida de me rendre
mon contrat .
" CA M'TENTE ", le nouvel album, était déjà
très avancé du point de vue de l' écriture
des chansons
J'ai donc pris la décision de le réaliser
tout seul comme un grand !
JPH : La production de ce disque
met en valeur les guitares et les harmonies vocales de fort belle
manière, (c'est sans conteste un disque de guitariste) est-ce
une auto-production ? Comment ce disque est-il distribué
? La réaction des médias ?
G.P. : C' est effectivement ce qu'il est convenu d'appeler une
auto-production. Au moment où ma maison de disque m'a lâché,
j'ai décidé de m'équiper à la maison
en 16 pistes direct to disk. Un bon micro, un bon préampli
à lampe, ainsi que 2 ou 3 autres ustensiles de prise de son
(de bonnes écoutes, quelques effets
)et j'étais
près à démarrer ce projet un peu fou de réaliser
moi-même mon deuxième album.
Toutefois, il restait le problème des batteries qui nécessitent
plus d'espace que les autres instruments, espace que je ne pouvais
trouver dans mes 5x2m !
Mon ami Gérard YON m'a alors offert de les enregistrer dans
son home studio personnel qui est beaucoup plus vaste que le mien
Et comme on s'y trouvait bien, on est resté pour y faire
les mixes ensemble.
Pour le moment, je n' ai pas encore trouvé un label qui accepte
de distribuer et de faire la promo de " CA M'TENTE ",
et ce malgré plus de 12 semaines de programmation en play-liste
sur France Inter ! Mais je continue mon travail de démarchage,
tant sur le plan du développement du CD, que sur celui de
la scène.
JPH : Peux-tu nous parler
de tous ces excellents musiciens qui gravitent autour de toi ? Y
aura-t-il un prolongement sur scène ?
G.P. : Dominique Garriot est un excellent guitariste, bien
connu de la scène rouennaise, ainsi que des divers studios
français. Il habite à 10 minutes de chez moi, alors
dès que j'avais fini de poser mes guitares acoustiques et
mes voix sur un titre, un petit coup de fil, et il arrivait pour
enregistrer ses électriques. Certains titres ont jusqu'à
7 pistes de guitares empilées !
Franck Ridacker a magistralement tenu la batterie entre une tournée
avec Dick Rivers et une séance pour Patrick Coutin
Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi efficace et rapide
que lui :
2 jours pour tout mettre en boite ! Et tout ça avec une gentillesse
et un sens de l'écoute incroyable.
Marc Eliard est venu chez moi ensuite pour enregistrer les basses,
les plannings des uns et des autres n'ayant pas permis de les faire
réellement jouer ensemble. Marc a récemment accompagné
Mano Solo sur sa dernière tournée, ainsi qu'Indochine
depuis quelques années.
Toute cette joyeuse équipe était déjà
réunie sur mon premier album
Et il y a fort à
parier qu'elle le sera encore sur le prochain
Ce sont également
eux qui m'accompagneront sur scène, si on arrive à
boucler la tournée
à suivre
Les autres musiciens sont intervenus de façon plus ponctuelle,
mais non moins talentueuse. Je vous laisse les découvrir
à l'écoute de ces 13 titres. Chacun y apporte sa touche,
son univers, sans jamais envahir l'espace, en respectant toujours
le projet initial : réaliser un album de chanson française.
JPH : On sent chez toi beaucoup
d'influence au niveau vocal et composition tant Françaises
(Cabrel, Chedid, De Palmas ..) qu'Américaines (Crosby, Stills
& Nash, America ..) qu'en est-il exactement ?
G. P. : J'ai, depuis que je suis tout petit, toujours été
passionné par la chanson française : Cabrel bien sûr,
mais surtout Souchon, Le Forestier, Annegarn, et toute cette génération
de chanteurs qui débutaient quand j'avais 15 ans m'ont beaucoup
impressionnés à l'époque. Mais musicalement,
le choc est venu de groupes comme Crosby, Stills and Nash, America,
ainsi que des québéquois Beau Dommage et Harmonium.
Tout ce qui travaillait à base de guitares acoustiques et
d'harmonies vocales un rien sophistiquées me mettait par
terre, et aujourd'hui encore, je ne suis par sûr d'avoir vraiment
envie de me relever ! !
JPH : Et tes guitares, tes styles
? Tes guitaristes ? Dis-nous tout ?
Je possède 4 guitares différentes qui apparaissent
toutes à un moment ou à un autre dans l'album. La
première est une vielle Yamaha FG 180 de 1977. Je l' adore
pour tout ce qui est rythmique un peu à la America justement,
car elle a un son à la fois très homogène et
très cristallin.
J'ai aussi une Favino que j'ai faîte faire en 1979. Elle excelle
pour tous les arpèges, et son manche un peu plus large que
la moyenne est très agréable. Vient ensuite une Favino
12 cordes de 1981. Et enfin une EN 20 Takamine qui me suit partout
sur scène car elle se montre extrèmement polyvalente.
Pour ce qui est des guitaristes, je ne me suis jamais attaché
plus particulièrement à l'un, ou à l'autre.
J'aime cet instrument, et je pique un peu à tout le monde
tout ce qui est susceptible de m'aider dans mon travail d'écriture
des chansons. Je peux quand même citer, parmi ceux qui m'ont
le plus impressionné, James TAYLOR, Michel RIVARD et Dick
ANNEGARN. Ce dernier a un jeu incroyablement complet, avec des basses
syncopées à souhait, des harmos " tordues ",
et des contre-chants d'une rare efficacité
un orchestre
entier sous les doigts !
JPH : Que penses-tu de la scène musicale en général
et de la santé de la guitare en France ?
G.P. : Il faut que la scène
en France se structure en réseaux, afin de permettre à
des musiciens peu connus, de rejoindre leur public, même en
l' absence de supports médiatiques lourds.
Mais ce n'est pas encore tout à fait dans nos murs
françaises où règne bien souvent le fameux
"Chacun pour soi "
http://payenguillaume.free.fr/
JPH
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