3 - Quelle est
votre production par an ?
Une dizaine d'instruments par an
4 - Travaillez vous seul ou avez-vous un apprenti ?
Je travaille seul, n'ayant pas les moyens de prendre un salarié.
5 - Quelles sont vos essences
préférées ?
L'essence que je préfère travailler est l'érable,
bois franc et harmonique, qui allie élasticité
et rigidité et intéressant par sa densité.
Mon autre bois de prédilection est le noyer, facile
à travailler et de densité idéale.
6 - Jouez vous vous même de la guitare ou d'un autre
instrument et si
oui quel style de musique ?
A côté de
mon métier, je joue de la guitare pour moi et avec
les Muz'Nouch, musique tzigane et chansons réalistes
d'aujourd'hui, avec un comparse guitariste, un contre-bassiste,
un accordéoniste et un chanteur, bien sûr, parce
que jouer sur ses guitares, c'est quand même mieux !
7 - Quels conseils auriez vous à donner à
un jeune qui souhaiterait
devenir luthier ?
Pour aborder ce métier
je trouve qu'il serait très utile d'avoir une formation
un peu générale dans le bois, car beaucoup de
jeunes veulent démarrer plein pot dans la lutherie,
sans savoir affûter un ciseau à bois.
Par ailleurs, il existe
maintenant pas mal de plans d'instruments mais je trouve que
la réparation est très formatrice quand on a
appris un peu en autodidacte comme cela a été
mon cas.
8 - Intervenez vous dans le choix du client qui vient
vous commander
une guitare et si oui de quelle manière ?
Quoique l'on en dise,
on intervient toujours dans le choix du musicien qui cherche
un son et un instrument " à sa main ", c'est
même à mon sens le travail même du luthier,
c'est pourquoi il est intéressant d'avoir une "
culture " de sons car il existe de nombreux sons de référence,
sur lesquels le musicien va se reporter.
Au luthier de savoir quelle
épaisseur de table conserver, quel barrage privilégier,
quelles modifications apporter pour y parvenir. Pour cela
aussi l'écoute est primordiale et si le luthier est
aussi musicien c'est tant mieux !
9 - Quels sont les meilleurs moments de votre métier
?
Quand au bout de quelques
dizaines d'heures de labeur vous commencez à monter
les cordes sur la bête, ça vous colle toujours
le frisson, il faut le dire.
L'instrument va pousser
son premier accord et commencer son existence terrestre, sur
les routes, dans les airs, des camps de manouches aux salons
parisiens surchauffés du XVIème arrondissement.
C'est la vie
10 - Quel est votre regard sur la guitare en France de
nos jours,
pensez vous qu'elle se porte bien ?
Après avoir
été électrifiée, synthétisée,
MIDI-siée ou incendiée au milieu de quelques
amplis Marshall aux lampes rougies à blanc, la bonne
vieille guitare sèche semble tenir du sacré
Phénix, on s'en aperçoit aujourd'hui, tout comme
le Jazz Swing, la môme Piaf et en le sourire en coin
à la moustache de Django
|